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Plus Que Du Sport – Le teaser

Plus Que Du Sport – Le teaser

Une idée en projet. Une nouvelle émission parlant de sport différemment. C’est Plus Que Du Sport ou P.Q.D.S. Le Teaser est juste ici.     RETROUVEZ

et aussi...

  • De près ou de très loin. Un autre regard de la compétition et du mois à venir vous est proposé pendant la Coupe du monde de Football au Brésil. Suivez la chronique « Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ». Numéro 7. Il arrive en boitant. Le crépitement des appareils photos accompagne son entrée. Sa femme aussi, juste derrière. Puis son fils. Timidement, les applaudissements se joignent au cortège. Il prend place devant une rangée de chaises positionnée face à la salle, donne sa canne à l’un des hommes d’armes présents. La perte de son appui l’oblige à entamer une rotation maladroite vers la salle. Dans un glissement emprunté et fragile. Ce pouvoir qui vacille... Il esquisse un salut de la main droite. Un sourire aussi. Sur sa gauche, son héritier et sa belle-fille. L’hymne retentit. L’un des seuls au monde que l’on ne chante pas. « Gloire, gloire, couronne de la Patrie, /souveraine lumière/que l’or soit sur ta bannière./La vie, la vie, futur de la Patrie /qu'à tes yeux est/un cœur ouvert./Pourpre et or : drapeau immortel /en tes couleurs, ensemble, sont la chair et l'âme… » disaient les paroles originelles d’ E. Marquina. « Vive l'Espagne, levez les bras, fils / du peuple Espagnol /qui recommence à s'élever /Gloire à la patrie qui a su suivre /sur le bleu de la mer, le chemin du soleil… » étaient les mots choisis sous le Général Franco. Quelle version chante-t-il en secret dans sa tête en ce jour de départ ? Lui qui avait été fait « Prince d’Espagne » par le Caudillo, puis, nommé au plus haut grade des forces armées, celui de Capitaine Général. Comme une évidence. Dauphin avant d’être Roi. Que chante-t-il avant que ne soit donnée cette valse du pouvoir ? La cérémonie est lancée. Sous les yeux de Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol, celui-là même qui avait annoncé la nouvelle, le 2 juin au matin. Avec pudeur : « C'est une figure historique, étroitement liée à l'histoire espagnole, qui abdique aujourd'hui ». La marche royale continue. D’abord les paroles officielles. Une dizaine de minutes tout au plus pour mettre fin à 39 ans de règne. Puis il se lève. La salle aussi. Il se déplace le dos légèrement penché vers l’avant. Ce futur qui le cerne. L’effort le mène à la table dorée. Celle qui recevra sa signature. Cette signature qui apaisera pour un temps les reproches faits au vieil homme : parties de chasses, liaisons douteuses, affaires de corruption et autres scandales. Et cette mauvaise santé qui le rend si mortel. Lui le Roi. Le crépitement reprend. Il s’applique. Le stylo donne corps à son accord. En bas à droite des documents officiels. A son tour, Mariano Rajoy appose sa trace. Cette fois, il reprend sa canne. Pour regagner la place de celui qu’il n’est plus. Devant la rangée de chaises. Dessaisi de son appendice, il enserre son fils. Tout en retenue. Felipe VI est né. Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… Je quitte YouTube, éteins mon pc. Et la télé confirme la singularité de ce mercredi. L’Espagne, Championne du Monde de football en titre vient elle aussi de quitter le pouvoir. Bien aidée par le Chili. 8 ans de domination européenne et planétaire qui s’effondrent. Une journée de fin de règne. – S.L Pour retrouver les précédents numéros de la série "Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ", c'est ICI ou sur Outsider mag.
  • De près ou de très loin. Un autre regard de la compétition et du mois à venir vous est proposé pendant la Coupe du monde de Football au Brésil. Suivez la chronique « Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ». Numéro 6. En ce moment, les jours durent 16h. 16h11 précisément à Paris. Et le soleil se couche à 21h57. Tranquillisez-vous, je ne me suis pas reconverti dans la présentation de la météo. Mais lorsque l’on pratique la course à pied, comme 3,9 millions de français, et 2 millions de françaises, ce sont des paramètres qui comptent. Le printemps et l’été, ces journées à rallonges sont un vrai bonheur pour qui aime courir. Surtout si l’on n’a pas prévu de regarder vous savez quoi à la télévision. Cela permet d’éviter la chaleur, de profiter du calme de ces débuts de soirée. Et quand on suit un programme pour se préparer à certaines courses, toutes les opportunités sont bonnes pour caler une séance. Je fais partie des 5% de runners que l’on classe dans les enquêtes sérieuses parmi les compétiteurs et des 19% qui se déclarent « Traileurs ». Oui, mon truc à moi, c’est la course en pleine nature et surtout en montagne. Bref, me voilà parti dans le bois de Vincennes. Objectif 45-50 minutes. Dimanche, je fais un 60km en Haute-Savoie. Ce soir, ça doit rouler tout seul. Surtout lorsque l’on a l’habitude de « manger des bornes ». Du rythme, du plaisir mais voilà… il va falloir serrer les dents. Parfois certains paramètres naturels peuvent entraver le bon déroulement des choses. Vous voyez ce que je veux dire ?... Non ?... Mais si, mais si voyons, le problème est très connu de tous les trekkeurs, VTTistes, randonneurs et coureurs fous…. L’américaine Kathleen Meyer en a d’ailleurs fait le sujet de son best-seller sorti en 1989 : « Comment chier dans les bois ». Désolé pour le titre, je devais le préciser. Mais en même temps, on sait tout de suite de quoi il s’agît. Et preuve que le sujet est d’importance, cette bible du pratiquant solitaire a été rééditée plusieurs fois. Bilan : plus d’un million d’exemplaires vendus. La nana a trouvé l’idée. La bonne. Cela ne sert à rien de se pincer le nez. L’ouvrage est documenté et a été salué par la critique et le milieu des sports Outdoors. Et je vous assure que ce manuel rempli de perles, - si, si, j’ose -, prend tout son sens le jour où… Un jour comme aujourd’hui pour moi. Déjà, et pour la 1ère fois, l’intitulé « Tables des matières » prend tout son sens. Ensuite, au gré des passages, tout le monde s’y retrouve. Je vous rassure à nouveau : seule la version sans odeur est distribuée. Mais, lisez plutôt. Chapitre 1 : l’Anatomie d’une merde – techniques, styles, se mettre à l’aise... Cela vous fait sourire. Evidemment. C’est la seule chose que nous faisons tous et dont nous ne parlons jamais. Et pour les sportifs, c’est un vrai sujet d’importance. Honteux peut-être mais d’importance. J’ai mené mon enquête. Ne me demandez pas où. Mais continuons. Chapitre 2 : En creusant votre trou – comment et pourquoi creuser un trou respectueux de l’environnement, les types de sol, la technique du mélange, les problèmes en hiver… Car le bouquin est aussi écolo. Chapitre 3 : Lorsque vous ne pouvez pas creuser le trou – les écosystèmes sensibles, la technique du « remportez tout »… c’est le moins glamour celui-là. Le Chapitre 6 est spécialement consacré aux femmes : comment ne pas se pisser sur les chaussures, les techniques… Et le meilleur pour la fin, le chapitre clé, le numéro 7 qui m’a sauvé à de nombreuses reprises, je dois bien l’avouer : Quoi ? Pas de P.Q ? - Comment faire sans papier, les alternatives de la nature… Une éminente question y est en outre posée : faut-il s’astreindre au régime du cheval à base de céréales, d’avoine, de foin ? Quand ceux-ci lâchent leurs crottins, ni trop mou, ni trop dur, aucune substance n’adhère à leur postérieur. Peut-être un début de solution… En attendant, j’ai trop mal, je rentre au galop.   Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… Ce soir, il y avait un match entre le Brésil et le Mexique. Sans jeu de mot, ça sent le nul. –S.L   Pour retrouver les précédents numéros de la série "Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ", c'est ICI
  • De près ou de très loin. Un autre regard de la compétition et du mois à venir vous est proposé pendant la Coupe du monde de Football au Brésil. Suivez la chronique « Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ». Numéro 5. Bien sûr, si je vous dis « Afrique du Sud »…vous pensez à la précédente compétition mondiale. Oui, vous vous rappelez, c’était il y a 4 ans, à 4 jours près : la planète éclatait de rire, et nous, nous tentions de ramasser quelques restes humains. Notre équipe de France venait d’imploser mais, fait étrange, sur ces lieux de désastre tragico-comique, personne n’a jamais retrouvé le moindre morceau de cerveau. J’exagère à peine. Ahhhh, les mots doux d’Anelka, son éviction, la grève, le bus, la déroute sportive, le retour avorté au pays… Bien sûr, si je vous dis Afrique du Sud, cela ne vous laisse pas un bon souvenir. Pourtant, le 16 juin est une date beaucoup plus sombre pour la nation Arc-En-Ciel. Une date que personne n’oubliera jamais. L’histoire d’un drame que seul un gouvernement brutal, autoritaire et raciste pouvait écrire. En lettres de sang. Flashback. En 1948, le Parti Afrikaner et le Parti National ont pris le pouvoir et mis en place une politique prônant la suprématie blanche et la séparation des races. La loi « Population Registration Act », adoptée en 1950 a institutionnalisé l’Apartheid : désormais, chaque habitant du pays est défini par son appartenance à un groupe racial. Blanc, métisse, noir, asiatique. La suite n’est qu’une longue litanie de mesures vexatoires, discriminantes, toujours plus écrasantes visant à maintenir la minorité blanche en position de force. Les autres communautés, elles, survivent, étouffent. En silence. 1976 arrive et le gouvernement décide d’imposer alors l’afrikaans, la langue des Boers pour l’enseignement de certaines matières. Mais cette fois, la mesure ne passe pas. Cela suffit. Il est toujours possible d’enfermer un homme mais sa conscience et sa culture ne peuvent être effacées. Il est 8 heures passé, ce Mercredi 16 juin. A l’appel de leur leader, Tsietsi Mashinini, des milliers d’élèves de Soweto, le plus grand township du pays, se rassemblent devant l’école Morris Isaacson. Des adolescents qui ont décidé de manifester pacifiquement jusqu’au stade d’Orlando ? Pas question pour le pouvoir blanc de souffrir la moindre contestation. La police a reçu la consigne du ministre de la Justice, Jimmy Kruger, de « rétablir l'ordre à tout prix et d'user de tous les moyens à cet effet ». Ordre est donné de se disperser. La manifestation continue. Les chiens sont lâchés. Les vrais d’abord. Les autres ensuite, les bras armés et glacés du pouvoir. Après quelques grenades lacrymogènes en guise d’ouverture, la police lance le bal meurtrier et tire à balle réelle sur la foule. Un bain de larmes. Au milieu, Hector Pieterson, 13 ans, s’effondre. Touché au dos. Son camarade Mbuyisa Makhubu, terrifié, le porte à bout de bras en courant. Le photographe Sam Nzima fige l’instant. La réalité de l’Apartheid en une image. Les émeutes gagnent tout le township puis le pays et dureront plusieurs jours. Des jours qui feront 575 morts officiels. Mais ce 16 juin 1976 aura marqué un tournant décisif. Le poing tendu vers le ciel, les écoliers ont réveillé les leurs. L’heure de la « Black Consciousness » est venue : pour se libérer de leurs chaînes, les noirs doivent d’abord refuser de se sentir inférieurs aux Blancs. Le poing tendu vers le ciel, les écoliers ont aussi dénoncé l’hypocrisie internationale. Dans les mois qui suivent, l’ONU met en place un embargo sur les ventes d’armes destinées à l’Afrique du Sud. C’est toujours instructif de relire l’Histoire. Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… Ce soir, il y avait un match intéressant entre l’Iran et le Nigéria. Deux « grandes » nations au palmarès des libertés individuelles. Mais s’il vous plaît cachez cette vérité que nous ne saurions voir. Show must go on. –S.L     Pour retrouver les précédents numéros de la série "Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ", c'est ICI
  • De près ou de très loin. Un autre regard de la compétition et du mois à venir vous est proposé pendant la Coupe du monde de Football au Brésil. Suivez la chronique « Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ». Numéro quatre. Un petit peu de stratégie n’a jamais fait de mal. Je préfère lire et ne pas voir le match des bleus face au Honduras. De toute façon, cela fait 10 ans que notre équipe n’a pas remporté son premier match de phase finale. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’Equipe. Alors si c’est la bible sportive qui le dit… on s’incline ! En plus ça sent le match piège à plein nez. Les sud-américains ont fait 0-0 face à l’Angleterre lors des rencontres de préparation au mondial. Et les sujets de sa majesté ont confié que ces types, à défaut de te réduire la tête façon jivaros, essayaient toujours de t’enlever une jambe sur un tacle ou une oreille sur un contact viril. Dans la pièce de Shakespeare éponyme, le bad guy, « Richard III » alias le Duc de Gloucester raconte dès le début ses intentions. « La guerre au hideux visage a déridé son front, et désormais, au lieu de monter des coursiers caparaçonnés pour effrayer des ennemis tremblants, elle gambade allègrement dans la chambre d’une femme sous le charme lascif du Luth. ». Bref, le type est un ancien héros de guerre qui a réussi sa mission : ramener la paix en son royaume. Mais, du coup, il est un peu cicatrisé de partout et s’ennuie ferme : « moi qui ne suis pas formé pour ses jeux folâtres […] je n’ai d’autres plaisirs pour passer les heures, que d’épier mon ombre au soleil et de décrire ma propre difformité ». C’est poétique et beau. La suite un peu moins. Pour se sentir vivant et vivre tel qu’il l’a toujours fait, le fameux Richard III décide de créer les conditions de son existence : complots, intrigues, assassinats, viols vont s’en suivre. Et ce qui est encore plus fort, c’est que Monsieur le Duc nous annonce la couleur : pour gagner, il est prêt à tout. « Je suis déterminé à être un scélérat et à être le trouble-fête de ces jours frivoles ». Cela le rend attachant finalement. Le type est assez entier. Il nous dit : je suis méchant, je ne sais rien faire d’autres alors je vais faire des trucs de méchant. Sinon, je perds de ma superbe. Alors quand je repense au Honduras, je me dis que cette sélection n’a pas tort. Si mettre des coups et placer le défi physique à la limite de ce qui est autorisé peut réduire l’écart de niveau en ta faveur, pourquoi s’en priver ? Oui, ça sent le match piège à plein nez... Mais, je préfère lire et ne pas voir le match des bleus. En plus, la moyenne d’âge de l’équipe de France sera de 26 ans à peine. Et presque 29 en face. La maturité pour déjouer les pièges ne sera pas de notre côté… Bref, ça sent le fiasco… Un petit peu de stratégie n’a jamais fait de mal. J’espère pour nos bleus que Didier Deschamps aime les bouquins. Si je me souviens bien, dans « l’art de la guerre », Sun Tzu, général chinois du VIème siècle avant JC, donne quelques clés pour livrer bataille avec intelligence. Tout l’intérêt de ce recueil réside dans le fait qu’il soit transposable à bon nombre de situations de notre quotidien. Et il est d’autant plus utile lorsque l’on a à manager des hommes. « Il ne faut pas d’excès, ni dans un sens ni dans l’autre »… Ouais pas mal ça pour contrer le défi physique. « Là où l’adversaire est fort évitez-le… » C’est mieux ça. Il faut savoir réfléchir face à la provocation et la violence, ne pas céder à la facilité. Et pour désarmer l’adversaire, il faut faire preuve de ruse. Oui c’est ça, juste un peu plus loin : « ceux qui sont experts dans l’art militaire font venir l’ennemi sur le champ de bataille et ne s’y laissent pas amener par lui »... Il est fort ce Sun Tzu. De la patience, installer son jeu tranquillement, savoir résister aux agressions mais ne pas se laisser entraîner dans une guerre de tranchée que nous ne maitriserions pas… Bon, ça fait un moment que je tourne ces pages non ?… Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… Allé, je crois que je vais tout de même jeter un œil sur ce match. On ne doit pas être loin de la fin, là. Ça va être quoi le score ??? Oh, après tout, sur le papier c’est jouable un petit 3-0 face au Honduras non ? Bon j’allume. –S.L   Pour retrouver les précédents numéros de la série "Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ", c'est ICI
  • De près ou de très loin. Un autre regard de la compétition et du mois à venir vous est proposé pendant la Coupe du monde de Football au Brésil. Suivez la chronique « Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ». Numéro trois. Ce que les faits sont têtus. Et les chiffres impitoyables. Imaginez que les bleus du football se présentent au Brésil avec un bilan de 4 victoires et 6 défaites en 10 matchs. Imaginez encore qu’ils entrent dans la compétition le sac plein de buts, un jeu offensif à faire rire l’équipe B des minimes de Pantin, et en nous expliquant qu’ils pourraient sur un malentendu ou un faux rebond, en dépit de toutes statistiques, remporter le titre ultime. Quel sélectionneur aurait survécu à cette situation ? Quel sélectionneur aurait pu nous livrer, sans rire, que son groupe travaille bien et progresse avec un bilan de 39% de défaites ? Et sans nous faire pleurer que notre équipe de France n’est pas loin des meilleures au Monde ? Trois années durant ? Vous n’en trouvez pas ? Normal. Il aurait été lynché publiquement. Et l’on s’en souviendrait encore. Il faut bien le reconnaître : là où le football échoue toujours, le rugby réussit, progresse, et surclasse même tous les autres sports collectifs. Et oui, que voulez-vous, tous les sports n’ont pas ses valeurs, ses codes, son éthique et sa maestria pour nous vendre une chambre de bonne avec vu sur le périph au prix d’un duplex en plein Paname ! Le rugby, lui, peut tout se permettre. Sans hypocrisie. Surtout en France. On s’explique. Vous ne le saviez peut-être pas, mais, il y a une semaine, le XV de France a entamé une Tournée de 3 tests-matchs en Australie. Justement, avec cinquante points encaissés (50-23, score final) les têtes bleues ont tellement tourné lors de la 1ere rencontre que le résultat de ce samedi 14 juin a failli nous soulager. Si, si, il faut le dire : on a presque sauté de joie. Attention, ce n’est pas comme si l’on avait gagné mais tout de même… Une semaine après avoir pris l’eau de toute part, le XV de France n’a perdu que 6-0 !!! Hourra, youpiii, sortez le champagne, videz les fûts de bière… les Wallabies ne nous ont pas boxés une 2ème fois. On aurait « presque » pu remporter la partie. Non mais rendez-vous compte : « presque » !!! C’est inouï… vivement le 3ème test ! Mais les faits sont têtus. Et les chiffres impitoyables. En 2014 : le XV de France en est déjà à 57% de défaites en 7 matchs. Avec un score moyen de 22-17 en faveur de l’adversaire. En 2013, année noire : 72% de défaites en 11 matchs soit 8 défaites, 1 nul, 2 victoires. En 2012, année de prise de fonction du nouveau sélectionneur: 30% de défaites en 10 matchs, soit 3 défaites, 1 nul, 6 victoires. Oui, depuis les débuts de Philippe Saint-André, le bilan est affligeant : 28 matchs, 15 défaites, 2 nuls et seulement 11 victoires. Le constat est sans appel : La France, vice-championne du monde en 2011 sur le sol néo-zélandais, est en chute libre. Désormais, 2 fois sur 3 lorsqu’ils pénètrent sur un terrain, nos XV coqs ont l’assurance d'en ressortir déplumés. Du jamais vu. Mais nous avons le meilleur championnat du monde alors tout va bien ! On peut y voir les plus grosses stars de la planète rugby pratiquer un jeu… hyper restrictif. Alors que voulez-vous ? Oui, le RC Toulon s’est imposé en finale de ce championnat avec seulement 3 joueurs français dans son XV de départ. Et alors ? Ne tombons pas dans la caricature. Le nombre de joueurs étrangers présents dans notre cher Top 14 n’entrave en rien la bonne marche du XV de France. Tout cela n’a aucun rapport. Les médias, la Ligue nationale de rugby, les clubs ou encore la Fédération Française de Rugby nous en assurent chaque semaine. Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… A l’heure où le rugby français est face à l’une des pires situations de son histoire, faut croire qu’ils ont bien raison. Du coup, cette nuit, même la victoire 2-1 de l’Italie sur l’Angleterre m’a paru belle. –S.L   Pour retrouver les précédents numéros de la série "Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ", c'est ICI
  • De près ou de très loin. Un autre regard de la compétition et du mois à venir vous est proposé pendant la Coupe du monde de Football au Brésil. Suivez la chronique « Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ». Deuxième volet. 18h, 21h, 22h, 00h, 3h… L’avantage avec ces horaires de diffusion tardifs, c’est que l’on est tranquille. Bien installé, tout seul dans son canap’. Allé un zap sur la chaîne cryptée, la chaîne historique du ballon rond…ah ? Un documentaire ? « Femmes de footballeurs »… Euh, oui, pourquoi pas…Oui, là on va enfin voir l’envers du décor. Les WAGS (Wives And Girlfriends of high-profile sportsmen ; littéralement les femmes et petites amies des sportifs de haut niveau) sont de plus en plus célèbres, notamment en Angleterre, et, elles ont une influence non négligeable sur la carrière de leurs hommes. Merci Victoria. En Australie, il y a même une émission de télé-réalité qui relate leurs vies trépidantes : « WAG Nation ». Une nation de nanas anorexiques, manucurées jusqu’à l’os qui passent leur temps à faire des boutiques et à défiler à poil ou en fringues de luxe. Le rêve quoi. Ben, oui le foot se féminise, c’est comme ça, Bernard *. Bon, ça commence. Premier plan dans les vestiaires. Une blonde fait des étirements avec un drôle de type chauve. Ça se masse, ça se masse, ça se dessape. Certainement de nouvelles techniques de drainage, pour préparer les muscles et mieux récupérer. Ah c’est beau, ça sent l’expertise. Mais ? C’est marrant tout de même, aucun n’est en tenue. Bon, les choses se précisent là. Le type passe à l’offensive, il enfonce la ligne de défense de la blonde, le rythme s’intensifie. A mon avis, ça va se jouer au physique. Oh là, la petite tape dans le bas du dos… oh l’attentat… Pas très réglementaire cette action. Mais ça continue, ça continue… la blonde le repousse, récupère le jeu, elle oblige son adversaire à plonger sur la pelouse… Quelle technique, y’a pas à dire, ça sert à ça l’entraînement. Le type manque d’air, subit la loi de la blonde mais il s’accroche, il ne veut pas manger la feuille de match. Il se sert de sa main, mais apparemment l’action est autorisée, une Maradona quoi ! Et ils se repassent la balle dans un mouchoir de poche, tout au plus 1m2. C’est fort, c’est propre. Le type récidive, il veut absolument faire sauter le Catenaccio de la nana. Attention, retourné ! pas d’acrobatie… Hop hop hop, c’était technique, il l’a enrhumé. Mais c’est un avertissement sans frais. Pour l’instant ! Pas de poteau rentrant mais sacrée transversale. Y a pas à dire, ces gars sont des machines. Certainement dopés à l’ozone ou un truc dans le genre. Evidemment la possession a changé de camps. La blonde subit les assauts du chauve : la tête contre le crépi, la main qui cire le banc… Faut pas craquer là, le gars est à la relance, il veut absolument marquer avant la pause. Double contact fessier. La nana se contracte, elle serre les psoas… Appels croisés, feinte de frappe, flip flap… oh j’en peux plus moi de les voir jouer comme ça, c’est fou. Quelle partie ! Merci la chaîne cryptée ! Oh ce pressing, ces vagues ! La blonde tente le coup du scorpion : incroyable ! Mais, le chauve résiste, pas question de vendanger…talonnade, ouh là là et buuuuuuuuuuuuuuuut, buuuuuuuuuuuuuut. Le but libérateur tant attendu !!! Ah, on le sentait venir celui-là. C’est vrai que la blonde était bien en place, que sa tactique consistait à accepter le jeu de son adversaire pour mieux repartir en contre…mais on ne peut rien faire parfois contre le talent. Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… on va voir comment la blonde réagit dans le deuxième acte mais … « OUI ???, euhhhh ? Oui, oui, j’arrive… ». Aie, là c’est ma WAG qui m’appelle. Visiblement, elle me hurle que j’avais déjà pris un carton jaune. Et que ça sent l’expulsion. Bon, fin du temps réglementaire. Direction « the bed ». Il paraît que ce soir le Chili jouait contre l’Australie. Je parie que cela va encore faire 3-1. –S.L   Si vous voulez lire les numéros précédents, C’est ICI. « Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… » Vous pouvez aussi retrouver cette chronique sur Outsider-mag * Ancien international (38 matchs, 12buts) et attaquant français le plus prolifique de l’histoire du championnat de France avec 255 buts inscrits (1970-1985), Bernard Lacombe est aujourd’hui conseiller sportif du président de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas. Le 25 mars 2013, il déclarait sur l’antenne de RMC : «Je ne discute pas avec les femmes de football. Je le dis parce que c’est mon caractère. C’est comme ça. Qu’elles s’occupent de leurs casseroles et puis ça ira beaucoup mieux».
  • De près ou de très loin. Un autre regard de la compétition et du mois à venir vous est proposé pendant la Coupe du monde de Football au Brésil. Suivez la chronique « Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ». Premier volet. Tiens, en voilà encore une. C’est la 25ème . Oui, la 25ème canette que je ramasse ce soir. J’aime bien travailler en fin de journée ou le soir. A la fraîche. Et puis c’est plus tranquille, y’a moins de concurrence. Il paraît que l’on est plus de 100 000 (on estime le nombre de « ramasseurs » à 130 000) dans les rues de Rio à chercher ces petits trésors en alu. J’ai entendu ça à la radio l’autre jour. Je m’appelle Edvaldo, j’ai 20 ans. C’est mon job de ramasser les petites boîtes multicolores. Ah ? Et de 26… celle-là elle était bien cachée. Je les revends ensuite à une entreprise de recyclage. Je parcours les rues, les décharges, les lieux de vie et d’abandons. Le calcul est simple : une soixantaine de canettes pour faire un kilo, un kilo qui me rapporte un peu plus de deux reais (1 réal Brésilien = 0.33 euro). Plusieurs kilos par jours, et on s’en sort *. Les pieds en feu, le dos cassé mais on s’en sort. Les très bons jours j’arrive à faire presque soixante kilos, les mauvais trente. Pendant le Carnaval, c’est la fête, je monte facilement à quatre-vingt-dix. Quatre-vingt-dix kilos, vous vous rendez compte ! Non, évidemment... En fait, mon record, c’est quatre-vingt-quatorze. Oui Quatre-vingt-quatorze ! J’étais éreinté mais j’avais pu acheter un ballon en cuir à mon dernier frère Cristiano, pour ses 8 ans. Maman aurait été contente. Et de 27… Maman… Je m’occupe des enfants, enfin, de mes frères et de mes sœurs, depuis que ma mère est partie rejoindre mon père vers les étoiles, là-haut. Les étoiles... Tiens, cela me fait penser à celles qui sont tissées sur mon maillot de la Seleção. Les 5 étoiles. Les miennes ce sont mes cinq frères et soeurs. Elles, aussi, elles sont placées juste au dessus de mon coeur. C’est Veronica ma cadette qui les garde ce soir. 28… Nous habitons à Rocinha la plus grosse favela de Rio. Une ville de pauvres au sud de la ville. Juste entre les quartiers aisés de São Conrado et Gávea. Mais on y est bien. Surtout depuis deux ans et demi. La police a pacifié la zone et a chassé les narcotrafiquants (le 13 novembre 2011, l’intervention des forces armées brésiliennes a permis de vider la favela de ses gangs et autres dealers). On est toujours pauvre mais c’est plus tranquille. Je ne fais plus de détours pour rentrer à la maison le soir, du coup, je vois un peu plus les enfants. 29… Et on a de belles routes maintenant grâce à la Coupe du Monde de Football. C’est mieux pour les pieds. Il paraît qu’ils ont dépensé presque 27 milliards de reais (moins de 9 milliards d’euros) pour organiser l’évènement. L’équivalent de la dette des clubs européens (en 2012) dans lesquels jouent toutes les stars de la planète. J’ai entendu ça à la radio l’autre jour. 27 milliards, je n’arrive même pas à me rendre compte… Moi je suis content que le monde entier vienne ici pendant un mois. 30… Je vais pouvoir ramasser encore plus de canettes. C’est un peu comme pendant le Carnaval. Tout à l’heure, j’ai vu des supporters déguisés en rouge et blanc. Peut-etre des Croates ?... Je les ai suivis et j’ai fait le plein de petits trésors en alu. C’était le moment d’en profiter. 31...ça va vite ce soir. Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde….il paraît même que notre équipe a remporté le match d’ouverture 3 à 1. –S.L Vous pouvez aussi retrouver cette chronique sur Outsider-mag *selon l’organisation du travail, au brésil, le salaire minimum est de 545 reais, le salaire moyen des hommes seraient de 1204 reais mais, dans les favelas, les revenus déclarés sont souvent inférieurs de moitié. **NDLR : Edvaldo n’existe pas mais tous les informations qu’il nous donne sont basées sur des faits réels.
  • Si vous cherchez à pratiquer un sport authentique et complet, alors le football gaélique est tout désigné. Venu d'Irlande, ce jeu, qui parle aussi de tradition, est une belle alternative au football ou au rugby. Il existe même des clubs en France ! La Cumann Lúthchleas Gael se situe de  l’autre côté de la Mer Celtique. Ce nom ne vous dit peut-être rien ? Normal, il s’agît de langue gaélique. Mais comme cette organisation se veut culturelle avant d’être sportive, oui, comme cette fédération a pour principal but de promouvoir la culture gaélique : le sport avec le hurling, le camogie, le handball et le football gaéliques mais aussi les langues, la danse (jig, slide, hornpipe…) et la musique… Au regard du passé, impossible de la désigner seulement par son nom anglais : the Gaelic Athletic Association (G.A.A). Dans ce pays de 4,8 millions d’habitants, l’institution compte presque 800 000 adhérents (plus que le football et le rugby réunis) et fût la 1ère structure démocratique créée dans la pays : c’est dire l’importance qu’elle occupe dans la vie des irlandais. Son siège est situé à Dublin dans le stade de Croke Park, temple par excellence des sports gaéliques. La G.A.A a toujours œuvré pour entretenir un sentiment identitaire fort au sein de toutes les classes sociales.  Et aujourd’hui, comme hier, le football gaélique est le fer de lance de cette action, la vitrine de la fédération. Ce sport ne ressemble à aucun autre. Ou plutôt, en apparences, à plusieurs autres. Explication. Si vous rentrez sur un terrain de football, que vous regardez vers les buts et que vous apercevez  les poteaux latéraux se prolonger, au-delà des filets et de la barre transversale, vers le ciel, comme des poteaux de rugby, pas de doute, ne criez pas au fou,  vous êtes bien sur un terrain de football gaélique. Certes, il y a bien 15 joueurs de champs comme au rugby et un gardien de but comme au foot. Certes, le ballon ressemble à un ballon de volley mais ne paniquez pas : tout est normal ! Débarrassez-vous des codes habituels, ce jeu n’est ni excentrique ni une création récente. Bien au contraire, ce jeu est l’un des plus anciens et des plus authentiques : les premières traces de cette ancienne forme de football remontent à 1537, même si la codification des règles n’est intervenue que bien plus tard, à partir de 1887. Et ce jeu fait même partie de l’Histoire. La grande histoire.  Dimanche 21 novembre 1920. Bientôt deux ans que l’Irlande mène sa guerre d’indépendance face au voisin anglais. Michaël Collins, -le leader de l’armée républicaine irlandaise-, et ses hommes veulent faire vaciller  leur ennemi, le blesser dans sa chair, l’assommer psychologiquement. Ce conflit n’a que trop duré. Trop de frères et de sœurs d’Irlande sont tombés. Œil pour œil. Un plan est dressé. Cinquante personnes sont visées dès le petit matin. 14 cibles seront exécutées : agents britanniques, informateurs et personnes apparemment sans engagement politique. Dublin est sous le choc. La population, qui a eu vent de cette opération sanglante, se rend malgré tout au stade de Croke Park, plus tard ce dimanche. L’atmosphère est incertaine. Mais comme un match de football gaélique oppose Dublin et Tipperary, 15 000 personnes n’ont pas pu résister à venir se tasser dans les travées pour assister à cet évènement. Ce match est plus qu’un match. Car le Football Gaélique est plus qu’un sport, c’est aussi le récit de joutes ancestrales entre paroisses, comtés, ou provinces d’Irlande. Et les valeurs y tiennent une place prépondérante : Chaque joueur ne peut jouer que pour une seule équipe dans toute sa vie, celle du comté d'où il était originaire. Aujourd’hui encore. Alors, participer ou assister à ces rencontres rythme la vie de chaque famille. Le plus souvent, intégrer une équipe c’est aussi prendre le relais d’un père, d’un oncle, d’un frère ou d’un cousin, parfois, c’est représenter son village. C’est une question de fierté, d’honneur. Oui, culturellement et socialement, le football gaélique imprègne l’histoire profonde de la verte Erin. Et, encore aujourd’hui, ce sport dépasse la notoriété du football et du rugby. Devant les pertes et l’affront causés par l’IRA, tôt ce dimanche 21 novembre 1920, la Couronne se doit de réagir. Les représailles seront immédiates. Les anglais organisent un tirage au sort pour déterminer qui du peuple de Croke Park ou de la foule de Sackville Street (ancienne appellation d’O'Connell Street, principale artère commerçante de Dublin) verra les troupes paramilitaires répondre par la plus grande violence. Ce sera le temple du football gaélique. Il ne pouvait en être autrement, il ne pouvait y avoir pire riposte. Le hasard a bien choisi, tant ce jeu coule dans les veines des habitants de l’île… Le 1er Sunday Bloody Sunday est en train de voir le jour. Juste avant le début de la rencontre, les deux équipes pénètrent sur le terrain, suivi de peu par les forces britanniques qui envahissent le stade. Ordre est donner de tirer dans la foule. Deux joueurs sont touchés dont Michael Hogan qui meurt peu après de ses blessures, 14 personnes sont tuées et 65 autres blessées. Pieds et poings liés. Rassurez-vous, pas besoin d’éviter les balles pour se saisir aujourd’hui d’un ballon de Football gaélique. Mais ce chapitre rappelle combien l’identité de ce jeu est mêlée à l’histoire du pays qui l’a vu naître. Et ce chapitre rappelle aussi combien ce jeu a payé le prix de la naissance de ce pays. Néanmoins, il mérite aussi de rappeler que le Football Gaélique mêle aussi toutes les références auxquelles nous sommes, nous français, plutôt mal habitués. Exemple : Pour faire une passe, il vous faudra user de vos pieds ou de vos 2 mains pour tenir et boxer le ballon simultanément. Les déplacements sont extrêmement codifiés : 4 pas doivent être suivis d’un rebond de la balle sur le sol, les 4 pas suivants d’un Toe-Tap. Ah oui, le Toe-Tap consiste à lâcher le ballon sur son pied et le renvoyer dans ses mains (voir les vidéos ci-dessous). Et la meilleure séquence de jeu se définit comme suit : 4 pas, 1 dribble, 4 pas, un toe-tap et ainsi de suite…mais si ce sport est très technique, il est surtout très complet et à la portée de tous. « Quand je suis allé voir un match pour la 1ère fois, j’ai trouvé ça génial. En fait le jeu est fluide, les règles, pas si compliquées que cela et l’ambiance et la solidarité très saines, très bonnes. On y retrouve des valeurs de camaraderie. On est y « pote » avant d’être adversaire ». Aurélie Seiller, 32 ans, est depuis l’an dernier la Présidente de la Fédération Française de Football Gaélique. « A la base, je suis volleyeuse. En atterrissant dans la région auvergne avec mon compagnon, nous avons rejoint un groupe de rugby. Et l’un de ses membres nous a incité à découvrir le Football Gaélique ». A l’époque, la jeune femme originaire de Mulhouse découvre un jeu parmi les plus rapides du monde. Un jeu intense et passionnant dans lequel on peut marquer des buts, des drops. Et bien plus. « J’ai toujours apprécié la culture irlandaise. C’est très bête mais cela vient de la chanson de Michel Sardou. « Le lac du Connemara ». Je me suis intéressé à ses traditions, ses figures. C’est un pays qui respire l’authenticité ». Actions et développements. C’est aussi pour cette raison que la Fédération de Football Gaélique est en plein développement depuis son implantation, d’abord en Bretagne et en Ile de France, il y a une quinzaine d’années. Aujourd’hui près de 500 membres et 19 clubs se regroupent sous son égide. « Et cette année, on a une véritable compétition féminine qui se lance avec 4 équipes à Paris, Lyon, Bordeaux et Rennes ». Pourtant, ce n’est pas toujours évident avec un budget d’une dizaine de milliers d’euros seulement (à titre de comparaison en France : 200 millions pour le football, 100 millions pour le rugby). « La Fédération se doit d’accompagner les jeunes clubs, de porter de nouvelles dynamiques. On a plus de 50 matchs à gérer, plus les compétitions européennes. Il faut savoir mobiliser les énergies... ». Et de l’aveu d’Aurélie Seiller, les nouvelles technologies aident beaucoup : mails, Skype et autres conférences téléphoniques permettent de réunir un bureau disséminé aux six coins de l’hexagone. Mais malgré le peu d’aides extérieures et l’absence de locaux, le Football Gaélique reste en mouvement : au gré des changements de vie et de résidence, les passionnés, -et pas seulement bretons ou expatriés irlandais-, essaiment et créent de nouvelles structures d’entrainement sur le territoire. « Dans certaines villes, comme Lyon ou Paris, c’est vrai que la culture ou le « folklore » traditionnels sont plus présent compte tenu du nombre d’Irlandais qui animent ces clubs. Mais sinon, nous n’avons pas de contact direct avec la Gaelic Athletic Association. C’est L’European County Board qui gère les autres nations. La GAA est très centrée sur L’Irlande. Elle codifie les règles mais c’est tout ». Des règles qui évoluent : cette année, outre les classiques cartons jaunes (avertissement) et rouges (exclusion définitive, l’équipe joue avec un joueur de moins), le « carton noir » vient de faire son apparition. « Il s’agit de cartons rouges pour lesquels les joueurs sont exclus mais peuvent être remplacés dans le jeu et dans la limite de 3 par équipe et par match ». Portes ouvertes. En Europe, du fait du nombre de leurs ressortissants d’origine celte, la Suisse et le Bénélux présentent les équipes les plus compétitives. La France, quant à elle, représente le plus gros contingent de joueurs sur le continent, après l’Irlande. Pour fêter les 10 ans de la Fédération de Football Gaélique, la jeune présidente qui joue « full forward » (avant-centre) voudrait organiser une rencontre internationale face à l’Italie: « or, les instances européennes ont du mal à accepter le principe et à asseoir des règles de sélections compte tenu du nombre de joueurs étrangers qui évoluent dans les différents pays ». Une décision dommageable mais compréhensible pour un sport à la culture si forte et aux traditions ancestrales. Mais assurément, comme pour toutes disciplines, son organisation évoluera dans les années à venir. Si vous rêvez d’intégrer un jour son équipe de France, ou tout simplement, de découvrir un sport authentique, n’ayez pas peur, allez voir un match ou poussez la porte d’un club français. Et pour les mamans qui auraient peur de retrouver leurs rejetons en pièces détachées, Aurélie Seiller les rassure: « le seul contact autorisé, c’est épaule contre épaule. L’ambiance est vraiment fraternelle ». – S.L Les sites pour s’informer : Fédération Française : http://www.fffgaelique.info/ https://www.facebook.com/FootballGaelique?fref=ts Fédération Irlandaise : http://www.gaa.ie/ Instances Européennes : http://europegaa.eu/ Les dates des prochaines évènements en France : 12 avril : 2 tournoi à Paris et à Toulouse. Les équipes fédérales seront divisées en deux groupes : Coutances, Lyon, Naives, Lille joueront dans la capitale ; Clermont, Bordeaux et Niort se retrouveront sous le soleil haut-garonnais. 17 mai : Tournoi à Niort, toutes les équipes engagées sur le championnat Fédéral se retrouve sur cette journée. Enfin, toutes les équipes fédérales, bretonnes et anglo-normandes se retrouveront le 7 juin 2014 à Clermont-Ferrand pour la finale du championnat de France et des îles anglo-normandes. Quelques Vidéos pour découvrir ce sport : Présentation du sport :                                      Reportage en Bretagne : Reportage à Niort :
  • Un seigneur du rugby quitte ses terres d’ovalie. Brian O’Driscoll cèlera son immense carrière internationale, samedi, face à la France. Avec 141 sélections, le joueur le plus capé de l’histoire emportera avec lui l’une des plus belles histoires du rugby.       « ooooh cela va être un essai facile pour Brian O’driscoll…O’Driscoll, son premier essai pour l’Irlande…et ce joueur a sans aucun doute un avenir fantastique ». L’essai (voir ci-après) aurait pu paraître anecdotique et l’envolée du commentateur d’Eurosport exagérée en ce 2 Octobre 1999. D’autant que ce match de Coupe du Monde entre l’Irlande et les Etats-Unis se terminait sur le score sans appel de 53 à 8 en faveur des hommes en vert. Sur la pelouse de Lansdowne Road, à Dublin, l’homme du jour était alors Keith Wood : l’emblématique chauve,  talonneur et capitaine, venait de marquer quatre essais devant 30 000 spectateurs et quinze américains impuissants. Inouï pour un numéro 2. De quoi occulter la véritable histoire : l’éclosion tranquille et discrète d’un des plus grands joueurs du rugby irlandais et mondial. 15 ans après, Brian (Gerald) O’Driscoll s’en va déjà. Avec dans ses valises des statistiques folles : 132 matches (celui à venir ce samedi sera le 133ème) 46 essais (record pour sa sélection) et 5 drops (245 points) avec l’Irlande, dont 11 Tournois des Six Nations joués (depuis 2000,soit 64 matchs et 26 essais, les records dans chaque catégories), mais aussi 4 Coupes du Monde (1999, 2003, 2007, 2011), 4 Triples Couronnes (victoires face aux nations britanniques lors du même tournoi ; en 2004, 2006, 2007, et 2009) et un Grand Chelem (en 2009) remportés. Ajoutez à cela 8 sélections (et 1 essai) pour l’équipe des Lions britanniques et irlandais et le compte est bon. l'ovation faite à BOD par le public irlandais, le week-end dernier. Eternel. A 35 ans, le centre reste une référence, bien qu’il s’économise et gère intelligemment le nombre de ses apparitions depuis quelques années. Ses adversaires redoutent encore sa chevelure rousse, son physique, ses appuis déroutants, sa vitesse, sa puissance. O’Driscoll a toujours été un poison permanent pour les défenses grâce à son sens du timing et sa capacité à résister aux plaquages, notamment lancé. Un parfait alliage entre force et finesse. Un parfum de rugby rétro et de modernité. Un pont entre deux mondes, amateur et professionnel. Un pays et des valeurs inaltérables. Voilà ce que représente surtout Brian O’Driscoll à l’orée de sa carrière. L’homme est droit. Et le joueur est beau. A tel point qu’il a converti un pays et que, depuis de nombreuses années, ses supporters arborent des tee-shirts où apparaît le slogan : In BOD We Trust !!! Ainsi BOD serait un dieu. La légende du ¾ centre confirmera peut-être cette dimension céleste et un rayonnement qui dépassait les frontières et le ciel d’Irlande. Son chemin, lui, évoque un attachement sans faille à ses racines, son pays, sa culture. Né à Clontarf, dans le nord de Dublin, le 21 janvier 1979, le jeune Brian, comme tout petit irlandais qui se respecte, commence son aventure sportive en pratiquant le football gaélique. Mais le rugby à XV l’attire lorsqu’il va à l'école primaire, fréquentant la Belgrove Junior Boys et Senior Schools. Plus tard,  il s’exprimera  dans l'équipe senior du Blackrock College. S’en suivront plusieurs sélections dans l'équipe irlandaise universitaire et chez les moins de 19 ans. Comme souvent lorsque le corps est bien pourvu, la tête n’est pas plus mal lotie. Brian poursuit ses études à l'University College Dublin. Il y décroche un diplôme en management du sport et parallèlement s’impose dans la meilleure équipe de l’université. Peu après, BOD fait ses débuts professionnels sous les couleurs bleues de la province du Leinster. Nous sommes en 1999 et le jeune centre va connaitre sa 1ère sélection avec les grands d’Irlande le 12 juin, en Australie. son premier essai international A True Story. Et son destin s’écrire. En 2001, la toute nouvelle Ligue Celte (la compétition réunit alors les meilleurs squads écossais, gallois et irlandais ; les italiens ont rejoint la compétition en 2010) s’offre à lui, face au Munster, l’autre grande province irlandaise, à Lansdowne Road (il remportera également l’édition 2008). L’année 2003 verra O’Driscoll et les Leinstermen se faire battre en demi-finale de HCup face à Perpignan. Mais ce n’est que partie remise tant le joueur apprend vite et ses partenaires aussi : le Leinster glanera trois Coupe d’Europe en 2009, 2011 et 2012. En mai 2010, l'ERC (European Rugby Cup) désigne la meilleure équipe-type des 15 dernières années et, sans surprise, O’Driscoll est élu au centre. Mais le joueur reste humble malgré les sollicitations. Approché plusieurs fois par les riches clubs français ces dernières années, O’Driscoll ne cède pas aux sirènes du confort et des contrats juteux : la « Blue Army » est sa famille. Il y est né, il y mourra. Sportivement en tous cas. Sur le plan international, la fin du 20ème siècle et l’émergence de O’Driscoll auront accompagné le renouveau Irlandais. De l’aveu du géant du Munster, le 2ème ligne Paul O’Connell : « il a changé le rugby » en son pays. L’équipe au trèfle, empruntée et au plus bas depuis le milieu des années 1980 (6 fois dernières du tournoi depuis 1986), se réinvente peu à peu et bouscule les ténors européens et mondiaux à son arrivée. Après le Fighting spirit, voici l’Irish Flair. En 2000, pour sa première visite au Stade de France, le rouquin de 21 ans rend la France malade : 3 essais et la verte Erin repart avec la victoire (27-25), la seule depuis 41 ans. quelques-uns des plus beaux moments de sa carrière. Capt'ain O'Driscoll. En 2004, le retrait de Keith Wood lui permet d’hériter du capitanat (84 fois jusqu’en 2013). Il mène l'Irlande sur la deuxième marche du classement du Tournoi des Six Nations et remporte la 1ère Triple Couronne de son pays depuis 19 ans. L’aboutissement prendra la forme du Grand Chelem 2009 après 60 ans d’attente. Evidemment, l’immense parcours international de « Drico » ne peut être dissocié de son plus « vieux » compagnon, Gordon D’arcy, avec lequel il partage le record d’association (54) pour une paire de centres. D’abord son remplaçant, ce dernier s’avère son complément idéal sur un terrain et sera finalement son ami. Evidemment Mr BOD est arrivé en même temps qu’une génération dorée : Simon Easterby, Shane Horgan, Ronan O'Gara, John Hayes ou encore Peter Stringer. Mais celui-ci résume assez bien l’impact qu’avait le futur retraité des terrains : « Quand vous mettez un gars comme Brian en avant, un gars capable de finaliser les actions et de marquer des points, tout s’enchaîne. Un gars de sa stature sur un terrain, avec ce contrôle des éléments, quand il parle, les gens écoutent, c’est la marque d’un vrai leader quand vous le croisez ». Les français sont prévenus. L’histoire internationale de Brian O’Driscoll n’est pas encore tout à fait fini. Il reste encore 80 minutes ou un peu moins à écrire. Et, quatorze ans après sa première visite, Brian O’Driscoll n’hésitera pas à la boucler par une dernière victoire ou un dernier essai.  Et l’on pourrait alors lire sur les lèvres de spectateurs admiratifs : « Oh my BOD ! »- S.L
  • La  quatrième journée du tournoi des 6 nations se profile et la France affronte l’Ecosse à Edimbourg. Les enjeux sont simples : Une victoire permettrait de laver en partie l’affront subi au Pays-de-Galles, le 21 février dernier (27-6) et de s’offrir une finale face à l’Irlande le week-end prochain à domicile. De quoi capitaliser sereinement avant la coupe du monde 2015. « Il est au-dessus, il va être champion du monde et dès aujourd'hui, il doit avoir l'attitude d'un champion du monde. Et si on perd en Ecosse, c'est pas grave, on va être champion du monde. C'est le message qu'il doit faire passer à ses joueurs.'' Passionné à l’extrême, Mourad Boudjellal a donné le ton de cette semaine de préparation au voyage écossais. Samedi, son équipe venait de corriger Oyonnax (64-10) pour la 21ème  journée de championnat. Pourtant,  dès la conférence de presse d’après-match, le Président Toulonnais s’est mué en supporter. Jamais avare de sorties désarçonnantes, il a tenu à envoyer ce message à son ancien entraîneur et actuel sélectionneur du XV de France. « Je veux voir un Philippe Saint-André qui survole, qui est au-dessus de son groupe. Qu'il envoie du bois, qu'il devienne optimiste. » Jeudi, pour l’annonce du XV de départ, PSA a semblé tenir compte de cette envolée. Esquissant quelques sourires, essayant d’expliquer la pertinence de ses choix, il a surtout entamé une petite révolution en annonçant sept nouvelles titularisations. Pas moins. Et d’avouer : « Mourad a souvent une pensée pour moi. Je le connais. Il peut être bon conseiller parfois. D’autres fois un peu moins… Il a sûrement raison en pensant qu’on va être champion du monde en 2015, en tout cas, on se prépare pour ça. Mais le Tournoi des Six Nations 2014 est très important. Il ne faut pas oublier que l’année dernière, on a fini derniers. Là, on peut encore le gagner. On va donc se concentrer sur le match de samedi, et avec le sourire, comme le demande Mourad Boudjellal… » Rien ne se crée, tout se transforme. Première surprise : la France va donc être championne du monde en 2015. Et pour ce faire, sûre de ses forces, la moitié de son équipe est à nouveau bouleversée. A l’évidence, une façon d’apporter de l’expérience et de la sérénité dans ses rangs. Et de brouiller les cartes pour l’adversaire du jour. Mais pas seulement. Deuxième surprise : le deuxième-ligne de Perpignan, Sébastien Vahaamahina, démarrera le match en troisième-ligne aile, aux côtés des Clermontois Lapandry et Chouly. Mais ne soyons pas mauvaise langue, tout s’explique : « Sébastien Vahaamahina, depuis notre stage à Canet en Roussillon ( NDLR : fin janvier), on le fait travailler en permanence à ce poste là parce que l’on s’aperçoit que l’on a besoin de taille en touche, de poids en mêlée et on a besoin de puissance et ce joueur est neuf, il est jeune, il a des qualités certaines ». Evidemment, la mise à l’écart de Louis Picamoles, -toujours au rendez-vous en sélection mais auteur d’un match raté à Cardiff-, n’aide pas. Alors si l’on veut conserver un impact physique suffisant, il faut innover, transformer et pourquoi pas révolutionner. Et en alignant trois troisième-lignes avec très peu de vécu à ce niveau, c’est déjà un début. Autre nouveauté devant : en l'absence de Dimitri Szarzewski et Benjamin Kayser, Brice Mach va connaître sa première titularisation avec les bleus. Une entrée méritée pour le Castrais que l’on sait impatient de prouver sa présence. Tout et son contraire. A la charnière, le retour de Maxime Machenaud au poste de demi de mêlée ne fait frémir personne tant le jeune Doussain avait été hésitant en début de tournoi. Le punch et la vitesse du racingman ont toujours apporté lorsqu’il est entré en cours de rencontre. Alors pourvu qu’il conserve ces deux forces sur la durée. Derrière, Maxime Mermoz revient au centre de l’attaque. Le choix d’associer une paire de centre qui a de l’expérience signe son retour au côté de Mathieu Bastareaud. Le talentueux Gaël Fickou,  pourtant dans le groupe depuis le début du tournoi,  reste donc sur le banc. « Il continue son apprentissage » et représente « le futur de l’équipe de France » pour Saint-André. Bizarre. Le futur commence aujourd’hui, le sélectionneur devrait s’en souvenir. Ce joueur qui n’aura 20 ans que le 26 mars semble déjà savoir tout faire. Et, une fois de plus, on regrettera une argumentation qui semble être branchée sur courant alternatif : Expérience –pas d’expérience, on construit-on attend… Enfin, puisqu’il fallait aussi s’appeler Maxime pour revendiquer le droit d’écouter les cornemuses samedi, Médard remplace Hugo Bonneval à l’aile. Lui qui préfère jouer numéro 15 sera une nouvelle fois placé sur le côté (ce sera sa 20ème sélection comme ailier contre 18 utilisations au poste d’arrière avec les bleus). Mais rien ne semble le gêner : « Si on me demandait de jouer centre, je le ferais aussi. On ne peut être regardant, en équipe de France. Les observateurs savent qu’elle est ma place favorite. Mais dans la position qui est la mienne, aujourd’hui, je ne peux pas faire de caprice… Le seul truc, c’est que si je suis choisi à l’aile, j’aimerais avoir des ballons à négocier… J’aime beaucoup finir les actions, mais aussi j’aime toucher le ballon… ». Autre avantage présenté par le garçon : il semble être touché par le même optimisme que son coach. « On a évolué. Mais il y a eu beaucoup de défaites. Et ça ne plait pas forcément à nos supporteurs. Mais moi je trouve que certaines défaites, comme celles de la tournée de juin dernier en Nouvelle-Zélande, nous ont fait progresser. Les coaches sont en train de construire ». You say you want a revolution. Bon. Alors finalement, tout cela n’a pas grand intérêt. Vu que la France sera championne du monde en 2015, samedi, elle n’aura aucun mal à battre l’Ecosse, 10ème  nation mondiale au classement IRB. L’Ecosse qui, hormis l’Italie et l’Irlande, n’arrive plus à battre les autres nations européennes depuis 2008 (victoire 15-9 sur l’Angleterre le 8 mars 2008 ; dernière victoire sur les bleus le 5 février 2006 20-16 à Murrayfield). L’Ecosse qu’il vaut mieux jouer aujourd’hui et avant que Vern Cotter (manager de l’ASM Clermont Auvergne depuis 2006)  n’en prenne les rênes en fin de saison. Oui, après tout, en ces temps d’optimisme béat, ne nous inquiétons pas. Pour préparer son sacre planétaire, la France avançait donc masquée. Une première.  Depuis la création de la  Coupe du Monde en 1987, jamais futur vainqueur n’avait aussi bien caché son jeu. Un classement international modeste (7ème), dix victoires pour douze défaites en 2 ans … il faut l’avouer, nous avons été bluffé. Et puisqu’il faut y croire, soyons fou, poussons l’utopie à son paroxysme. Et reprenons de vieux slogans. En Mai 68, « Sous les pavés, la plage » était le symbole des événements qui secouèrent la France au Printemps. Dans les premiers jours des manifestations, lorsque les premières barricades furent dressées, les étudiants constatèrent que les pavés avec lesquels les barricades étaient élevées, étaient posés sur un lit de sable. Plus qu'une incitation à la construction de barricades et au jet de pavés sur les CRS, le slogan résumait les aspirations utopistes du mouvement et son désir de liberté. Désormais, tout amoureux du rugby se souviendra à jamais de mars 2014 et de ce printemps naissant. Tous derrière Mourad Boudjellal et le sélectionneur, nous chantions déjà « soyons réalistes, demandons l'impossible", "Jouissons sans entraves". Parce qu’enfin sous le kilt de nos amis écossais, nous avions vu la plage, le rêve, la victoire tant attendue en finale de la coupe du monde 2015. – S.L    Le XV de France face à l'Ecosse Dulin - Huget, Bastareaud, Mermoz, Médard - (o) Plisson, (m) Machenaud - Lapandry, Chouly, Vahaamahina - Maestri, Papé (cap.) - Mas, Mach, Domingo. Remplaçants : Guirado, Debaty, Slimani, Flanquart, Claassen, Doussain, Talès, Fickou. PROGRAMME du XV de France 01/02/2014 : France 26 – 24 Angleterre (Stade de France) 09/02/2014 : France 30 – 10 Italie (Stade de France) 21/02/2014 : Pays de Galles 27–6 France (Cardiff) 08/03/2014 : Ecosse – France (Edimbourg – 18h00) 15/03/2014 : France – Irlande (Stade de France – 18h00)
  • Une victoire in extremis sur les Anglais (26-24) et voilà les Français lancés dans le tournoi des 6 nations 2014. Au programme de la deuxième étape : l’Italie, jacques Brunel son entraîneur français, une mêlée expérimentée et sa jeune arrière-garde. Plus que jamais, la défaite est interdite. «  Je le vois ce match ! »  déclarait, il y a quelques jours, un Philippe Saint-André déterminé dans les colonnes de l’Equipe. Mais quand il ajoutait « je vois le Stade de France à guichets fermés ! », on comprenait aisément que la fougue du sélectionneur faisait référence à la rencontre face à l’Angleterre. Non, ce France-Italie, comme souvent, personne n’en rêve et il serait bien étonnant qu’il se joue devant un stade comble. Jamais battus. Non, personne n’en rêve, mais tous les connaisseurs s’en méfient. Il faut dire que les transalpins sont de plus en plus âpres, préparés et compétitifs. Déjà, lorsqu’ils étaient abonnés à la cuillère de bois et  enchaînaient les défaites, contrairement aux scores souvent trompeurs affichés en fin de match, les terrasser était harassant. De la bouche même de l’ancien champion du monde Jonny Wilkinson, dans sa biographie « mémoire d’un perfectionniste » : « Personne ne se doute à quel point, il est difficile de jouer contre l’Italie chez elle. » Heureusement, La France joue ce 2ème match du tournoi 2014 à domicile. Heureusement. Car après une 4ème place chèrement glanée en 2007,  la « squadra » semble être passée dans une autre dimension depuis 2011 : désormais chaque saison, sur un minimum de dix matchs joués face à des équipes situées dans le haut du tableau mondial, elle comptabilise à minima 3 succès, quand ses statistiques précédentes flirtaient souvent avec le néant. Pas à pas, maul après maul, l’Italie progresse. La France n’a plus gagné à Rome depuis 2009. L’Irlande y est tombée, elle, (22-17) l’an passé pour la première fois, et, seul le XV de la Rose n’y pas encore sombré depuis l’intégration de l’Italie en 2000. Mais il s’en est fallu de peu, il y a deux ans à Rome (14-19) et l’an passé à Twickenham (18-11), pour que l’Italie ne réussisse enfin à battre la dernière des équipes du « 6 Nations » qui lui résiste encore. Désormais, ses adversaires sont prévenus. L’équipe du Toulonnais Castrogiovanni et de du parisien Parisse voyage bien. La semaine dernière, en ouverture de cette édition, les Diables Rouges ont eu toutes les difficultés du monde à se dépêtrer du piège azur pour s’imposer (23-15). Cette semaine en conférence de presse, le boss des bleus en était parfaitement conscient : « On sait que dans le Six Nations, il n'y a pas un match facile, les Italiens nous l'ont démontré l'année dernière (23-18 pour l’Italie à Rome) ! Et ils ont posé énormément de problèmes aux Gallois lors de leur premier match ". Car ne nous y trompons pas, il n’est pas question de forfanteries ou de respect démesuré : dimanche au Stade de France, la France ne reçoit pas une nation mineure de l’échiquier mondial. La France, classée 6ème et dernière du Tournoi 2013, recevra bien la nation qui elle avait à nouveau terminé 4ème. Frères d’Italie .Et cette équipe cornaquée par Jacques Brunel (entraîneur adjoint du XV de France de 2001 à 2007) s’appuie aujourd'hui sur un bel alliage d’anciens et de très jeunes : devant les expérimentés, au milieu desquels les français retrouveront l’ex-joueur du Stade Français, Mauro Bergamasco (96 sélections) ; derrière les jeunes pousses,  dont Michele Campagnaro (20 ans), centre du Benetton Trévise et auteur de deux essais contre le pays  de Galles, ou encore l’USAPiste Tommaso Allan (20 ans) à l'ouverture. Un alliage qui évolue au gré des rencontres pour chercher et pourquoi pas trouver la meilleure formule possible dans une période charnière qui doit assurer le futur avant que ses cadres historiques ne partent à la retraite : « Nous avons apporté quelques modifications au XV titulaire par rapport au match contre le Pays de Galles, tout en confirmant la quasi-totalité de la liste des vingt-trois qui avaient joué à Cardiff, pour accroître la concurrence dans le groupe», déclarait Jacques Brunel cette semaine. Mais, tout cela est savamment pesé. Cela n’a rien à voir avec de la mauvaise alchimie. Au contraire. "Je suis un élève de Philippe Saint-André, je garde la même colonne  vertébrale", déclarait avec malice le sélectionneur azzurro. Pour ceux qui en doutent encore, de la malice et de l’espoir, l’Italie en a à revendre. L’Italie, longtemps et encore mésestimée, rêve désormais de confirmer ses progrès et d’épingler un grand à l’extérieur. Comme une revanche sur des années d’errances et de combats douloureux. Une revanche et une conviction transalpine qui prennent leur source même dans les paroles de l’hymne vert-blanc-rouge «Fratelli d’italia » : « Nous avons été depuis des siècles/Piétinés, moqués / Parce que nous ne sommes pas un Peuple / Parce que nous sommes divisés / Que nous rassemble un Unique /Drapeau, un Espoir:/ De nous fondre ensemble / L'heure a déjà sonné / Serrons-nous en cohortes / Nous sommes prêts à la mort / Nous sommes prêts à la mort / L'Italie a appelé. ». Alors c’est aux bleus de répondre. 1+1 = ?Pour ne pas être la proie idéale, le XV de France n’a pas le choix comme l’avoue PSA : "Ils nous ont battus l'an dernier, à nous d'avoir de la mémoire. On vient de gagner l'Angleterre qui est une des quatre meilleures nations du monde. L'Italie est entre la huitième et la dixième. A nous de montrer qu'on est capable d'accélérer, de s'améliorer et de ne faire aucun complexe pour réaliser encore un match de grande qualité ». Gagner ce deuxième match d’affilé signifierait beaucoup pour la France * : ce serait déjà le début d’une série victorieuse, ce qui n’est pas arrivé depuis quinze mois ; ce serait aussi et déjà un meilleur résultat comparativement au tournoi précédent ; cela dégagerait les quelques nuages encore présents au-dessus des têtes d’un staff et de joueurs qui rabâchent qu’ils travaillent encore et toujours mieux et que la chance doit finir par s’en mêler. Gagner permettrait surtout de ne pas connaître le psychodrame habituel de l’inconstance à la française. Oui, gagner serait le meilleur moyen de se présenter confiant à la 3ème étape qui mène au Pays-De-Galles, double tenant du titre, dans deux semaines. Et pourquoi pas gagner serait la meilleure façon de voir l’avenir sous les meilleurs auspices dans ce tournoi. Sous un ciel bleu azur ? –S.L * généralement, depuis les débuts du professionnalisme, le XV de France aime bien ces années qui précèdent le sommet mondial. Pour preuve, il y a quatre ans, la France avait réalisé le Grand Chelem. En 2006, elle terminait à nouveau 1ère avec une seule défaite concédée face à l’Ecosse. En 2002, encore un Grand Chelem pour nos bleus. Enfin en 1998, le Tournoi se jouait à 5 et la France avait à nouveau battu tout le monde. Les équipes : FRANCE : Dulin – Huget, Bastareaud, Fofana, Bonneval – (o) Plisson, (m) Doussain – Picamoles, Le Roux, Nyanga – Maestri, Papé – Mas, Szarzewski, Domingo Remplaçants : Kayser, Forestier, Slimani, Vahaamahina, Chouly, Machenaud, Trinh-Duc, Fickou ITALIE : McLean – Iannone, Campagnaro, Garcia, Sarto – (o) Allan, (m) Gori – Parisse (cap), Ma. Bergamasco, Minto – Furno, Geldenhuys - Castrogiovanni, Ghiraldini, De Marchi Remplaçants : Giazzon, Rizzo Cittadni, Bortolami, Zanni, Bottes, Orquera, Esposito PROGRAMME du XV de France 01/02/2014 : France 26 – 24 Angleterre (Stade de France) 09/02/2014 : France – Italie (Stade de France - 16h00) 21/02/2014 : Pays de Galles – France (Cardiff - 21h00) 08/03/2014 : Ecosse – France (Edimbourg - 18h00) 15/03/2014 : France – Irlande (Stade de France - 18h00)
  • Le sélectionneur du XV de France, Philippe Saint-André, a dévoilé la composition de l’équipe appelée à débuter le Tournoi des 6 Nations 2014. Après deux semaines de préparation, les bleus partiront à l’assaut de l’Angleterre avec trois nouveaux dans leurs rangs : Jules Plisson, Jean-Marc Doussain et Alexandre Flanquart mèneront la France au combat ce samedi au Stade de France. Aaaahhhh l’amphithéâtre terne et glacé de Marcoussis *,  l’ambiance feutrée qui précède l’annonce d’une nouvelle sélection, et la voix chevrotante du sélectionneur… on ne peut pas dire que cet environnement morose nous ait manqué compte tenu des statistiques présentées par le XV de France en 2013 (8 défaites, 1 nul, 2 victoires) et depuis la prise de fonction de Philippe Saint-André fin 2011 (38 % de victoires seulement pour 21 matchs joués). Mais tout de même. Samedi, il s’agît de jouer un « crunch », vous savez ce « moment crucial » face à nos meilleurs ennemis, les anglais ! Et heureusement, comme l’a annoncé Philippe Saint-André en préambule de sa conférence de presse, pour faire face à ce défi, ce ne sont pas quinze joueurs qui entreront sur la pelouse du Stade de France samedi mais « 10015 joueurs » : les numéros des maillots tricolores intégreront en effet  les photos de milliers de supporters dans le cadre d’une opération menée avec les partenaires de la Fédération Française de Rugby. En direct de « Marcatraz ». Mais, oui, tout de même, Une liste est une liste ! Avec son lot de surprises, de déceptions ou de confirmations et surtout ce parfum. Si, vous savez, ce petit quelque chose en plus que l’on ressent lorsqu’il s’agit d’aller défier nos voisins européens et de jouer le Tournoi des 6 Nations. Car évidemment, cette simple évocation éveille de vieux et délicieux souvenirs pour la plupart d’entre nous : un poste qui crépite chez un grand-père, un faisceau capricieux qui dérobe souvent les meilleures actions de la rencontre, des commentaires qui émergent comme sortis d’outre-tombe, des parties qu’enfants nous ne vivions que par les cris de nos parents alors que nous ferraillions dans la pièce d’à-côté avec frères et cousins, nos premiers souvenirs de balle ovale…. Oui ce parfum familier, ancestral nous fait le même coup chaque année à la même période. Il éveille la magie que l’on prête au rugby, réveille notre excitation à l’idée de vivre ces nouvelles confrontations et pose encore et toujours cette question : Comment le XV de France se comportera-t-il face à l’élite Européenne ? Et le Tournoi 2014 ne déroge pas à la règle.  Surtout à un an de la Coupe du Monde qui se déroulera en Angleterre, -notre premier adversaire dans le Tournoi-. Car généralement, le XV de France aime bien ces années  qui précèdent le sommet mondial. Pour preuve, il y a quatre ans, la France avait réalisé le Grand Chelem. En 2006, elle terminait à nouveau 1ère avec une seule défaite concédée face à l’Ecosse. En 2002, encore un Grand Chelem pour nos bleus. Enfin en 1998, le Tournoi se jouait à 5 et la France avait à nouveau battu tout le monde. Voilà pour l’ère professionnelle. Cela donne des perspectives réjouissantes. D’autant que, pour la première fois, le groupe retenu a eu l’opportunité de travailler sur la durée depuis le 19 janvier et le début du stage préparatoire qui s’est tenu à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales). And the winner is… PSA a donc dévoilé ce jeudi les 23 élus  qui participeront à la première grande aventure internationale de l’année (les bleus effectueront leur tournée d’été en Australie avec une série de trois tests, les 7, 14 et 21 juin). Un peu contraint : «  En général, la formation est annoncée le jour du match mais là, il y a eu des fuites comme l’on s’entraîne avec la même configuration depuis plusieurs jours ». Au final, le staff conserve la même ossature mais doit jongler avec les asences que le calendrier infernal (Top 14, Coupes européennes, tests…) inflige aux cadres bleus**. Trois jeunes surprises marquent cette première cuvée*** 2014 : les titularisations d’une charnière inédite, composée du demi de mêlée Toulousain Jean-Marc Doussain (23 ans dans 10 jours)  et de l’ouvreur parisien Jules Plisson (22 ans), et d’Alexandre Flanquart (24 ans) en 2ème ligne. Il y aura donc « six avants pour deux ¾ sur le banc ». Et le sélectionneur de rappeler que ces trois « nouveaux » n’en sont  pas et présentent de nombreux atouts : Doussain, qui a joué quelques minutes en finale de la coupe du monde 2011, compte cinq sélections à son actif, couvre les numéros 9 et 10 et fait partie des cadres du Stade Toulousain. « Jules Plisson était déjà présélectionné il y  a un an et demi. Il a connu des axes de progression et est titulaire avec le Stade Français. Mais vous ne l’aurez pas aujourd’hui en conférence de presse : on veut le préserver » explique PSA. Certes, le patron des bleus ne s’en cache pas : il aurait préféré assurer la continuité en plaçant le castrais Rémi Talès pour la sixième fois à l’ouverture. Mais celui-ci étant blessé, il assume cette paire de demis inédite : «  on a une charnière jeune avec énormément de talent. On n’a aucune crainte de les sélectionner et notamment de les sélectionner face à l’Angleterre ». Nul doute que le XV de la Rose saura apprécier et leur réservera un accueil tout particulier ce week-end. Car comme le rappelle justement la citation de l’ancien pilier, aujourd’hui médecin et consultant, Serge Simon : « Les anglais, eux, ont au moins un talent : celui d’apprécier celui des autres ». Quant au « troisième larron », Flanquart (2 sélections), il s’agît aussi d’un choix dicté par la densité des adversaires précise PSA : « surtout en raison de la stratégie et de l’alignement impressionnant des anglais. En plus, on met une 2ème ligne qui joue ensemble toute l’année » puisque le capitaine Pascal Papé complète cet attelage et épaule déjà Flanquart à Paris. L’étendard sanglant est levé. Samedi, le XV du Coq doit impérativement renouer avec la victoire pour ne pas sombrer après des mois incertains. Il devra monter sur ses ergots, faire preuve d’efficacité, d’agressivité et de lucidité. Ne pas être obsédé par le  jeu. Car il n’y a pas meilleur adversaire que l’Angleterre pour faire déjouer notre XV national. Car comme d’habitude, avec l’Angleterre, dont le championnat l’an passé a pourtant contrôlés cinq joueurs positifs à des drogues récréatives, ça ne rigole pas. Oui, soyez en sûr, samedi, l’Angleterre, sa « rush défense » et ses "nouveaux-talents-à-elle" seront bien présent sur la pelouse : le ¾ centre de Northampton Luther Burrell avec ses 1m91 et 109 kilos n’aura rien à envier à la puissance de Mathieu Bastareaud, le virevoltant ailier de Bath, Anthony Watson (19 ans) sera aussi à suivre ainsi que son partenaire et joueur d’Exeter Jack Nowell avec lequel il fût sacré champion du monde des – 20 ans l’an passé. Alors, samedi,  s’il doute par moments,  le XV de France devra se rappeler que, parmi ses soldats, ses quatre clermontois et ses sept Toulousains viennent de battre en HCup deux des meilleures équipes du championnat outre-manche, les Harlequins (4èmes de Premiership) et les Saracens (1ers) , en ce mois de janvier mourant. « Ça va être une fête exceptionnelle, on va voir un Stade de France bouillant, comme le souligne Philippe Saint-André. A nous de mettre les ingrédients pour bien commencer cette compétition. On prend l’Angleterre pour le 1er match. C’est peut-être le meilleur moyen de bien rentrer dans ce 6 Nations 2014. ». On l’espère. - S.L *Marcoussis (Essonne) abrite le Centre National du Rugby et le camp d’entraînement des bleus. Il a été surnommé ironiquement « Marcatraz »  en référence à Alcatraz, célèbre prison américaine, par les internationaux qui s’y retrouvent cloitrés pour préparés les grands rendez-vous.   ** on notera entre autres les absences forcées pour blessure ou retour de blessure de Thierry Dussautoir (capitaine), Rémy Talès, Florian Fritz, Fulgence Ouedraogo, Morgan Parra, Frédéric Michalak, Vincent Cler…   *** Le XV de France, samedi : 1.THOMAS DOMINGO – ASM CLERMONT AUVERGNE / 2. BENJAMIN KAYSER – ASM CLERMONT AUVERGNE / 3. NICOLAS MAS – MONTPELLIER HERAULT RUGBY / 4. ALEXANDRE FLANQUART – STADE FRANÇAIS PARIS / 5. PASCAL PAPE – STADE FRANÇAIS PARIS (Capt.) / 6. YANNICK NYANGA – STADE TOULOUSAIN / 7. BERNARD LE ROUX - RACING METRO 92 / 8. LOUIS PICAMOLES – STADE TOULOUSAIN / 9. JEAN MARC DOUSSAIN – STADE TOULOUSAIN / 10. JULES PLISSON – STADE FRANÇAIS PARIS / 11. MAXIME MEDARD – STADE TOULOUSAIN / 12. WESLEY FOFANA – ASM CLERMONT AUVERGNE  / 13. MATHIEU BASTAREAUD – RC TOULON / 14. YOANN HUGET – STADE TOULOUSAIN / 15. BRICE DULIN – CASTRES OLYMPIQUE Remplaçants : 16. DIMITRI SZARZEWSKI – RACING METRO 92 / 17. YANNICK FORESTIER – CASTRES OLYMPIQUE / 18. RABAH SLIMANI – STADE FRANÇAIS PARIS / 19. YOANN MAESTRI – STADE TOULOUSAIN / 20. ANTOINE BURBAN - STADE FRANÇAIS PARIS / 21. DAMIEN CHOULY – ASM CLERMONT AUVERGNE / 22. MAXIME MACHENAUD – RACING METRO 92 / 23. GAEL FICKOU – STADE TOULOUSAIN PROGRAMME du XV de France 01/02/2014 : France – Angleterre (Stade de France - 18h00) 09/02/2014 : France – Italie (Stade de France - 16h00) 21/02/2014 : Pays de Galles – France (Cardiff - 21h00) 08/03/2014 : Ecosse – France (Edimbourg - 18h00) 15/03/2014 : France – Irlande (Stade de France - 18h00)
  • France-Ukraine, 2ème volet des barrages qualificatifs pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil, c'est mardi. Didier Deschamps et ses troupes ont vécu un véritable calvaire lors du 1er match, le week-end dernier : 2 buts, un carton rouge, des coups, un public hostile. Alors, reste-il encore un espoir de réaction ? L'équipe de France saura-telle retourner une situation lourdement compromise ? Voici deux réactions spontanées de coachs qui derrière leurs aspects humoristiques envoient des messages plein de sincérité et d'honnêteté. Ainsi, les bleus sont repartis de Kiev. La valise pleine. Mais leur cœur lourd pesait-il autant que celui des 2000 supporters qui les ont suivi dans ce périple glacé ? Au-delà des analyses techniques et stratégiques qui courent pour expliquer cette défaite, les observateurs se rassemblent sur un point : Techniciens, amateurs se demandent si les bleus avaient envie ? Si ces joueurs sont prêts à se mettre en danger individuellement, à s'exposer pour un collectif et une nation ? Et Didier Deschamps, lui, va-t-il enfin "muscler" son discours, pour paraphraser son prestigieux prédécesseur, Aimé Jacquet, qui le mena au titre de champion du monde en 1998 ?  Oui, "DD" va-t-il "bouger" son groupe pour éviter, si ce n'est l'échec, l'humiliation ? En son temps, Bernard Laporte, coach du XV de France, avait su pousser une formidable gueulante à la mi-temps d'un match qui avait vu ses joueurs multiplier les erreurs face à l'Italie dans le cadre du tournoi des 6 nations. Lors du deuxième acte, ses joueurs s'étaient ressaisis. En partie. Certains diront que ce n'est pas le même sport, qu'il ne faut pas verser dans la caricature. Cela permettra de ne pas se poser la véritable question : Cette équipe de France de Football est-elle capable de muscler son jeu et son âme ? A-t-elle conscience des réelles attentes de son pays et des amoureux du football ? A l'heure où les licenciements font taire des régions, où la crise gifle les familles et assomme le quotidien dans le silence de l'anonymat, difficile d'allumer son poste de télévision pour voir des stars manucurées sans réaction face à l'adversité. Oui, ce sont de grands mots. Car, finalement, que les bleus du foot aient du talent ou pas importe peu. Qu'il soient capables de se rebeller, de se souder, quitte à tomber les armes à la main ou "le tacle à la gorge" importe plus à ce pays et à ces amoureux. Mais ces hommes en sont-ils capables ? Ce courage existe-t-il tapis derrière leurs plans de carrière ? Laurent Sciarra, entraîneur de l'équipe de Basket de Vichy, engluée dans les profondeurs du classement de Pro B, arrivait à cette conclusion à propos de ses joueurs : "d'un dauphin t'en fais pas un requin". C'était en 2012. Et si aujourd'hui le monologue vaut encore le détour, il pose surtout la bonne question : Ces joueurs de l'équipe de France de Football sont-ils aussi des hommes ? Bien sûr, l'interrogation est directe, dérangeante et bourrée d'hormones. Et bien sûr, il ne s'agît que de Football. Mais à l'heure de livrer un combat, -puisque c'est ce qui attend les bleus au Stade de France -, et à l'heure de compter les siens, c'est toujours la question qui revient. - S.L
  • Après deux journées européennes, le Top 14 reprend ses droits avec une 10ème manche pleine de promesse : Toulouse-Toulon et Racing- Stade Français en seront les affiches. L’occasion de revenir sur les enseignements de ce premier tiers de championnat. Juste avant de se projeter vers la suite et …les tournées d’automne. Une fenêtre internationale qui imposera une deuxième pause et un doublon (France-Afrique du Sud le 23 novembre, Saint-Denis) à la compétition hexagonale. Un resserrement notable. 7 points d’écart entre les trois 1ers Toulon, Montpellier et Toulouse, et le 11ème Castres, champion en titre ! C’est peu. D’ailleurs, si le champion n’est pas dans les 6 premiers, il n’a pas fait de faux pas : il est sorti cinq fois sur neuf rencontres et n’a chuté que de peu à Bordeaux (21-20) et Perpignan (26-23). Alors ? Alors le resserrement de l’élite est unique. Jamais pareille situation n’avait été enregistrée depuis la création du Top 14 en 2005-2006. Jamais leader n’avait compté si peu de points. Le précédent « record » après 9 journées était détenu par le Racing et ses 28 points en 2010-2011. Cette année là, Clermont, 6ème comptabilisait 24 points tout comme Perpignan aujourd’hui. Et les accessits aux phases finales avaient été distribués lors de la toute dernière journée, avec 2 points de différence entre le 4ème et le 8ème. Suspense à suivre.    2013-2014 semble prendre un malin plaisir à rejouer la même partition. Si les compteurs s’arrêtaient là, Toulon, Montpellier, Toulouse, Paris, Clermont, et Perpignan se qualifieraient pour la deuxième phase. Et ils seraient grandement soulagés tant ce championnat s’annonce difficile. Car qui pourrait affirmer que l’un de ces clubs se détache du lot ? Comme l’année dernière, Toulon, Toulouse et Clermont semblent solides sur leurs bases mais ils n’ont pas été épargnés par les trous d’air. Paris, seule équipe à 6 victoires, paraît prête à renouer avec son passé. Mais quand on voit que du 1er au 11ème, l’écart se joue à une victoire, un nul, ou quelques points de bonus, à l’évidence, les pronostics s’avèrent plus hésitants.   2012/2013 pts bilan   2013/2014 pts bilan 1 Toulon 37 8v,1d   1 Toulon 27 5v, 1n, 3d 2 Clermont 32 7v,2d   2 Montpellier 27 5v, 1n, 3d 3 Toulouse 29 6v,3d   3 Toulouse 27 5v, 4d 4 Montpellier 27 6v,3d   4 Paris 26 6v, 3d 5 Castres 24 5v, 1n,3d   5 Clermont 25 5v,4d 6 Grenoble* 22 5v,4d   6 Perpignan 24 5v,4d 7 Biarritz 20 4v, 5d   7 Grenoble 23 5v, 1n, 3d 8 Racing 20 4v, 5d   8 Racing 22 5v, 4d 9 Perpignan 20 4v, 5d   9 Brive* 22 4v,1n,4d 10 Paris 19 4v,1n,4d   10 Bordeaux 21 4v, 5d 11 Bordeaux 15 3v,6d   11 Castres 20 4v, 5d 12 Bayonne 15 3v,6d   12 Oyonnax* 17 4v, 5d 13 Agen 14 3v,6d   13 Bayonne 16 3v, 6d 14 Mont-de-Marsan* 2 9d   14 Biarritz 8 1v, 8d Derniers mais pas morts. Avec 8 points et une seule victoire, la situation de Biarritz est assez limpide. L’heure est au maintien. Et cette heure va paraître longue, très longue avant le verdict. Mais n’en déplaise aux bourreaux qui affûtent leurs lames, même décroché au classement, Biarritz peut très bien s’en sortir. Statistiquement en tout cas. Les annales du Top14 comptent plusieurs exemples qui rendront le sourire aux hommes de Serge Blanco. Il y a deux ans, après 9 journées, le BO n’avait amassé que 10 points et s’en était sorti. En 2010-2011, Agen comptait 7 points à pareille période et le SUA termina 10ème avec 51 points. Plus loin, en 2006-2007, c’est Bayonne qui stagnait avec 8 unités et terminait 8ème avec 51 points également. L’espoir est donc permis bien que l’écart comptable avec les 12ème et 11ème soit important et que le niveau soit aussi plus relevé. Il reste donc 15 journées aux basques pour se montrer à la hauteur de leurs titres 2005 et 2006. Et puisque l’on parle de basques, Bayonne, 13ème, est certes mieux placé mais tout autant en danger. Une habitude ses dernières saisons.  Et si l’on se rappelle que depuis l’instauration du Top14 en 2005/2006 (sauf une fois en 2006/2007) au moins l’une des deux équipes relégables à la 9ème journée est descendue en fin de saison. Cela en dit long sur ce qui attend les deux entités basques. Mais que voulez-vous, quand la côte n’a plus la côte.           Les Premiers seront… les premiers. Mouillons-nous. D’après les annales du championnat, on devrait également être sûr d’une chose : le futur champion sera l’un des 6 premiers du classement actuel. Si, si. Voire l’un des 3 premiers. Car, hormis l’an passé avec Castres, lors des huit éditions du Top 14, le champion était classé 7 fois sur 8 dans les 3 premiers au soir de la 9ème journée. Mais puisque cette compétition nous réserve des surprises et qu’elle n’a jamais été aussi serrée…   Saison Champion Classement après la 9ème journée 2012/2013 Castres 5ème 2011/2012 Toulouse 2ème 2010/2011 Toulouse 2ème 2009/2010 Clermont 1er 2008/2009 Perpignan 3ème 2007/2008 Toulouse 1er 2006/2007 Stade Français 1er 2005/2006 Biarritz 3ème     Meilleurs à la maison. Seulement 9 victoires à l’extérieur en 9 journées. Soit 14,2%  des résultats, quand ces victoires représentaient presque 30% sur les 3 dernière saisons. Les raisons de cette baisse sont multiples. Les équipes se sont renforcées et le niveau s’est resserré, c’est certain. Quand on investi autant, il ne faut pas se louper devant son public et à défaut de beau jeu, il faut faire valoir des vertus. Dans ce contexte, chaque club s’accroche à défendre son territoire. On connaît la rengaine servie par les coachs de l’élite : « commençons par gagner les matchs à la maison ». En France, lorsque l’on regarde le tableau de marche, gagner à domicile reste « naturel » et perdre lors d’un déplacement n’est pas vraiment grave surtout si l’on accroche un bonus défensif. Mais toute défaite à domicile peut avoir de graves conséquences, signifier « fragilité et crise » et entraîner une glissade vers le bas du classement. D’autant plus cette année. A contrario, chaque victoire dehors compte presque double. C’est simple : toutes les équipes (Paris (2 fois), Clermont(1), Toulon(1), Montpellier(1), Perpignan (1), Grenoble (2) et le Racing(1)) ayant gagné hors de leurs bases occupent le haut du classement. Bien entendu avec des fortunes diverses puisque le Racing a chuté à domicile (20-22) face à Grenoble lors de la dernière journée, ce qui annule le gain de son voyage heureux à Bayonne. Tout comme, une semaine auparavant, le nul concédé par… Grenoble face à Brive au stade Lesdiguières l’avait freiné. Les Isérois confirment tout de même leur bonne saison passée et s’affirment comme une équipe solide capable de jouer les phases finales, même si la saison reste longue.  Autre frein à l’épanouissement hors de ses bases : Le nombre de nouvelles recrues, souvent étrangères (voir ci-après). Ce facteur peut aussi influencer le rendement à court terme d’un groupe. Intégrer de nouveaux éléments, qui découvrent un nouvel environnement et un nouveau championnat demande du temps que ce championnat ne donne pas. Car pour créer une identité de jeu, il faut se comprendre sur et hors du terrain. Le Racing et ses 15 recrues « haut de gamme » (sur un effectif de 39 joueurs) illustre parfaitement la situation : quelques absents ou blessés, des victoires étriquées à domicile quand ce ne sont des défaites et la saison devient vite compliquée à gérer. Surtout lorsque les préparations de pré-saison sont toujours plus denses et la fatigue des mois précédents pas toujours évacuées, notamment par les internationaux. Il faut donc faire tourner les effectifs dès que possible et l’instauration rapide d’automatismes se trouve alors contrariée. Alors, à l’extérieur, après quatre ou cinq déplacements, le peu de repères existants s’avère souvent fragile.   L’exception qui confirme la règle. Toulouse est unique ! Avec son 25/25 points possibles récoltés à domicile, le Stade a fait le plein de victoire et de bonus à Ernest-Wallon. Au rang des visiteurs étrillés, le Stade Français, leader lors de sa venue, ou encore le champion de France, Castres. A l’inverse, dehors, ce n’est pas nul mais presque, -sur le plan comptable-, avec 2 petits points arrachés. Tout de même, Toulouse complète la liste des prétendants aux phases finales et au titre. Oui, Toulouse confirme ainsi la tendance : cette saison pour exister, il faut d’abord être très fort chez soit et pour briller, il vaut mieux vaincre chez l’autre. Mais en entretenant ce rythme dément à domicile, ce n’est peut-être pas nécessaire. Toulouse vient d’ailleurs de s’imposer hors de ses terres pour la première fois de la saison : c’était en HCup et les « Rouge et Noir » se sont ainsi dégagés les portes vers la qualification. A Wembley, ils ont fait tomber (16-17) des Saracens pourtant invaincus depuis 5 journées de championnat. Un exploit retentissant.   Un afflux de stars Toulon nous y avait habitués depuis plusieurs années : pas une semaine de compétition sans que l’on parle d’une nouvelle pépite internationale. Et le rythme s’est encore accéléré, mais, désormais les autres écuries s’y sont mises* : Springboks, All Blacks , anglais , écossais, gallois, Irlandais, australiens, fidjiens, argentins, italiens, canadiens, belges, portugais, norvégiens, américains, samoans, tongiens, géorgiens, tchèques, roumains … toutes les nations qui comptent en ovalie sont représentées en nombre. Une certitude : à défaut d’être le meilleur championnat du monde, le Top 14 est bien devenu un championnat « mondial ». Et nul doute que, la saison avançant, ces stars donnent la pleine mesure de leurs capacités. Si ce premier tiers s’est joué sans les « sudistes » retenus dans le Four Nations, il restait tout de même du beau monde dans les écuries françaises. Pourtant les meilleurs marqueurs et réalisateurs sont des autochtones : Sofiane Guitoune, révélation du début de saison de l’USAP, a déjà inscrit 6 essais, à une longueur de l’anglais du CO, Marcel Garvey (avec un match de moins, il présente un meilleur ratio)  et de l’ex-wallaby de la rade, Matt Giteau ;  côté pieds, c’est le néo Bordelais Pierre Barnard (116 pts) qui devance Jonny Wilkinson (100 pts) et l’irlandais Jonathan Sexton (97pts). En poussant la lecture des statistiques, on note même que 4 des 10 meilleurs réalisateurs sont français (avec Germain, Yachvili et Courrent). Comme quoi il reste des talents tricolores dans notre championnat.   Des quotas renforcés à la fin de la saison.  La LNR a tranché : à l’avenir, place sera faite aux rugbymen formés en France, les JIFFS**. En 2014-2015, les clubs pro devront en avoir non seulement 55 % dans leurs effectifs (comme cette saison) mais aussi sur les feuilles de match, soit environ 12 joueurs sur 23. Un système incitatif sera mis en place financièrement. En 2015-2016, ce système deviendra répressif et affectera les droits télé et marketing des clubs. Et des sanctions match par match sont envisagées pour la saison suivante en cas de non respect. L’objectif est double : limiter l’escalade dans le recrutement 5 étoiles auxquels se livrent les clubs du Top 14 ; protéger l’équipe de France et les jeunes joueurs susceptibles de venir l’alimenter. Pas étonnant de voir Mourad Boudjellal,  le Président Toulonnais, pousser des cris d’orfraies*** à la suite de cette annonce. Depuis sa remontée dans l’élite en 2008, le club varois est devenu le spécialiste des recrutements spectaculaires à l’étranger. Il l’a même érigé en marque de fabrique préférant laisser partir des joyaux tels que Maestri ou Fickou au profit de stars internationales plus opérationnelles (et plus rentables) immédiatement. Comme le soulignaient les britanniques de « Rugby Paper »,-support  spécialisé dans le rugby outre-manche -, avant le 9ème round, Toulon était le Club d’Europe qui venait d’utiliser le plus grand nombre de joueurs non formés au club lors des trois dernières journées : 37,6 % de JIFF par feuille de match, contre 43,5% pour Bayonne et 47,8% pour Oyonnax, les deux autres mauvais élèves de la classe. A l’aune de ces données, on comprend mieux pourquoi Mourad Boudjellal se sent visé par la nouvelle donne plus restrictive. Mais qu’il se rassure, il est possible d’avoir des résultats avec une politique de recrutement différente : sur la même période, Toulouse et Montpellier, co-leaders du championnat avec le RCT avaient eux utilisé 75,4% et 66,6% de JIFF.    Un de chute dans l’Ain. Il faudrait toujours finir les récits par une belle histoire. Oyonnax l’incarnait à merveille, petit poucet adoubé par les médias. Une victoire face à Clermont, vice-champion d’Europe, à domicile, une autre face à Castres, Champion de France en titre. Oui, l’histoire était belle. Le champion de ProD2 résistait et devenait le héraut des petits et des valeurs du peuple ovale. Jusqu’où cela irait-il ? Malheureusement, pas plus loin que la 7ème journée. Ce soir-là, le bunker Charles-Mathon avait cédé. Après une série de 27 matches sans défaite qui courait depuis le 26 novembre 2011. Les dynamiteurs du Stade français ont réussi à faire tomber Oyonnax. Des dynamiteurs en plein renouveau (nouveau stade, nouveaux entraîneurs, effectif renforcé…) qui sont venu réussir un exploit là où le champion d’Europe, Toulon, a échoué la semaine suivante. Et pour faire un lien taquin avec le paragraphe précédent, les dynamiteurs sont venus avec 14 JIFF et des petits jeunes (Bonneval, Plisson…) sur la feuille de match. Elle est peut-être là la belle histoire. – S.L       * Pour ne citer que quelques noms : springboks (Bryan Habana, Juan Smith, Ruan Pienaar,  Danie Rossouw, Morne Steyn), All Blacks (Ali Williams, Hosea Gear, Joe RoKocoko, Sitiveni Sivivatu, Luke Mac Allister, Carl Hayman) anglais (Jonny Wilkinson, Andrew Sheridan,Delon & Steffon Armitage, Olly Barkley…)  écossais (Richie Gray, Max Evans, Nathan Hines, Johnnie Beattie), gallois (Dan Lydiate, Jamie Roberts, Luke Charteris), Irlandais (Jonathan Sexton, Damian Browne), australiens (David Lyons, Drew Mitchell, Digby Ioane), fidjiens (Sisa Koyamaibole, Masi Matadigo, Josua Tuisova, Gabiriele Lovobalavu), argentins (Patricio Albacete, Juan-Martin Fernandez Lobbe, Juan-Martin Hernandez), italiens (Tommaso Benvenuti, Martin Castrogiovanni) … la liste n’est pas exhaustive.  **Le "Joueur Issu des Filières de Formation" françaises a soit passé au moins trois saisons en centre de formation agréé d'un club de rugby professionnel, entre ses 16 et ses 21 ans, soit été licencié pendant au moins cinq saisons à la FFR en rugby à XV, mais avant ses 21 ans. Cette réglementation ne comprend aucune référence à la nationalité du joueur ou à son lieu de naissance. Ainsi, un joueur Fidjien ayant été licencié à la FFR durant sa période de formation pourra être considéré comme JIFF  *** à l’annonce de la décision de la LNR concernant les nouveaux quotas JIFF, Mourad Boudjellal est à nouveau sorti de ses gonds, maniant ses habituelles provocations à l’égard des instances dirigeantes du rugby hexagonal qui serait selon lui « raciste ». Le Président varois a déjà menacé de ne pas jouer la nouvelle compétition européenne, la Rugby Champions Cup, lancée par la LNR et son homologue anglais. Mourad Boudjellal a également annoncé qu’il saisirait ses avocats pour dénoncer ces nouvelles dispositions. 
  • A 24 ans, le jeune numéro 10 cristallise beaucoup d’espoirs. Après une saison 2012-2013 très réussie sous les couleurs de Bordeaux-Bègles, Camille Lopez vient d’hériter des clés du jeu perpignanais, reléguant l’ouvreur gallois James Hook au poste d’arrière. Entre temps, l’équipe de France lui a ouvert ses portes en juin. Regard sur un phénomène à l’ascension hors norme.      « Ce vendredi c'était Noël avant l'heure. On a apporté des cadeaux qu'on a mis sur le terrain, sous le sapin, il aurait fallu aller les chercher. Et, eux, ils ont ouvert les cadeaux. [...] Je pense qu'on a fêté Noël à Perpignan. » livrait Fabien Galthié avec ironie au soir de la 6ème journée de Top 14,  courant septembre. L’USAP venait de corriger Montpellier 28-16. Mais le coach héraultais avait oublié un détail : toute distribution de présents par le « grand barbu rouge » nécessite la présence d’un aide de camp, d’un lutin. Et ce soir-là, le lutin mesurait exactement 1m75 pour 88 kilos. Son nom : Camille Lopez. Car si les nouveaux partenaires de Nicolas Mas s’étaient rendus coupables de quelques errements défensifs qui rendirent en effet la tâche de l‘USAP plus simple, rien n’eût été pareil si le génie roux ne s’était manifesté durant ce match. Et de quelle manière.   Exemplaire. Dixième minute de jeu, Perpignan se recroqueville dans ses 22 mètres lorsque le « petit » 10 éclabousse la partie de son grand talent. D'une passe au pied latérale, tel un chef d’orchestre, il lance la symphonie, libère son ailier Wandilé Mjekevu qui accélère, repique dans l'axe. Le terrain traversé, le 3ème ligne Justin Purll hérite du ballon et aplatit l’essai. Une action savamment étudiée à la vidéo avant le match selon les confidences de l’entraîneur catalan Marc Delpoux. Autant faut-il avoir quelqu’un pour l’apprendre et la réciter au bon moment. Un joueur intelligent, inspiré et qui ne tremble pas. Camille Lopez est de ceux-là. Ces joueurs talentueux qui travaillent plus que les autres et savent où ils vont. « Il est doué, pétri de qualités » selon Vincent Etcheto, son ancien entraîneur à Bordeaux-Bègles qui se souvient aussi qu’il a dû se forger un physique de haut niveau avec patience. Transfuge de Fédérale 1 où il fit ses premières armes avec le Sport Athlétique Mauléonnais, -son club formateur qui l’a vu naître au rugby à six ans-, Camille Lopez ne compte aucune sélection chez les jeunes lorsqu’il débarque en ProD2 et en Gironde. Mais son tableau de chasse n’est pas vierge avec deux titres de champion de France cadets Teulière (2006) et juniors Balandrade (en 2007). Il est amateur, jeune et n’a pas connu les centres de formation. Pourtant, à vingt ans, le jeune homme sait déjà où il va et réussit là où d’autres jeunes couvés depuis toujours par les grands clubs échouent. « Il a beaucoup travaillé, il a souffert. Tous les matins, il est venu s’entrainer, plus que les autres, avant les autres, avant le petit déjeuner. Il a dû devenir athlète de haut niveau car il n’était pas prêt pour ça. » souligne Etcheto. Le jeune joueur perd une dizaine de kilos et franchit une nouvelle marche en accédant au Top 14 avec ses nouvelles couleurs. Tout sauf « le hasard dû à un bon rebond » comme l’avoue son frère Sébastien, de quatre ans son ainé : « il a un gros mental, ne va jamais douter ». Ce que l’intéressé confirme : « Quand j’ai envie de quelque chose, j’ai un tempérament de gagneur. Le mental, je m’appuie sur ça depuis des années, c’est une force qui n’est pas négligeable ». Peut-être un héritage de ses terres d’origine : Chéraute son village, niché tout contre Mauléon, au cœur de la Soule, plus petite des sept provinces traditionnelles du Pays basque. La Soule connue pour son respect des traditions et des ‘pastorales’ jouées chaque été, ces pièces de théâtres où danses et chants basques se côtoient. La Soule qui porte si bien son nom pour avoir su héberger en son sein l’un des tous meilleurs demi d’ouverture de l’élite française. Peut-être le 10 de demain tant attendu en équipe de France ? La surprise du chef. On peut se poser la question tant l’ascension de Camille Lopez semble sans limite, hors norme. Professionnel depuis un peu plus de 4 ans seulement, son arrivée à Perpignan, l’un des grands clubs de l’hexagone, titré en 2009, s’inscrit dans une trajectoire tout sauf anodine. « J’ai connu un an en Fédérale 1, deux en ProD2 et 2 autres en Top 14. Je suis venu pour jouer la HCup, la coupe d’Europe, et la qualification en Top 14 ». Et la présence de Marc Delpoux son manager deux ans et demi durant à Bordeaux-Bêgles « a fait partie de la réflexion ». Celui que l’on dit intuitif, capable de bonifier les ballons de son équipe à la perfection, et doté d’une grande inspiration. Cet ouvreur, qui aime faire jouer ses partenaires prêts de la ligne et peut renverser le cours d’un match à lui tout seul, serait aussi un joueur posé, doté d’une tête bien pleine. Pas une simple promesse. Non. Et qu’importe le costume, après tout, pourvu que l’on ait le talent. La preuve. Rappelez-vous. Déjà le 17 août dernier, au Stade Aimé Giral. 1ère journée de cette saison 2013-2014. Sous son nouveau maillot catalan, Camille Lopez usait de toute sa panoplie dans une rencontre piège face au Castres Olympique. Score final, 26 à 23 face au champion de France en titre. Après un essai encaissé dès les premières minutes de jeu, il remettait son équipe sur les bons rails en passant un drop compliqué, des 22 mètres en coin. Peu après, il délivrait du pied gauche, une merveille de passe millimétrée vers la touche droite pour son ailier Sofiane Guitoune qui s’en allait conclure. Enfin, à trois minutes du terme de la rencontre, il héritait du ballon à dix mètres de la ligne castraise, crochetait Rory Kockott (demi de mêlée et révélation de la saison passée) à son intérieur, passait deux autres joueurs en revue et aplatissait sous les poteaux, délivrant son équipe. Oui, d’entrée, Lopez prouvait qu'il n’avait pas besoin de temps d’adaptation pour s’exprimer sur son nouveau pré. Pourtant pas d’euphorie dans ses déclarations d’après-match, juste de l’humilité, de la discipline et des perspectives de belles récoltes à venir : « Quand on voit la qualité de l’effectif, c’est clair que l’on peut jouer du beau rugby, on essaie de le démontrer sur certaines actions mais pour pouvoir le faire plus encore, il faut être plus appliqué et concentré, plus précis sur certains placements, ce sont des détails importants à ce niveau ».   Hier c’est déjà demain. Oui, logiquement, le futur proche du lutin roux devrait s’inscrire en bleu et ce avant Noël. A n’en pas douter. Car après une première tournée Néo-zélandaises et deux capes en juin, Camille Lopez va s’attacher dans les mois qui arrivent à montrer qu’il faudra compter lui dans la caste des maîtres à jouer tricolores. Lors de ses deux matchs en équipe de France, le néo perpignanais a certes rendu un bilan contrasté (3 points, 50% de réussite) mais prometteur dans un contexte difficile face aux Champions du Monde. Titulaire lors du premier test, il a très bien su orienter le jeu avec son pied gauche bien qu’il ait aussi gâché un drop dans ses cordes. Parallèlement, son sens de l’attaque et du jeu n’est pas resté muet, au contraire. Seule une cuillère de l’ouvreur adverse Aaron Cruden l’empêcha de concrétiser sa plus belle initiative. Mais le très haut niveau exige un ensemble au diapason, une équipe à l’unisson pour que la réussite total advienne à un poste aussi exposé. Alors, quand on se souvient que le jeune rugbyman vient de loin, qu’il affrontait en Nouvelle-Zélande ce qui se fait de mieux et que, chez lui, tout est question de temps, d’expérience et de progression. On juge la performance avec intérêt. Il serait surprenant de ne pas le voir à nouveau animer le jeu bleu : le sélectionneur du XV de France, Philippe Saint-André, l’a jugé « intéressant » et l’a d’ailleurs convoqué pour le premier stage de préparation (22-25 septembre à Marcoussis) à la tournée automnale. A l’évidence, à 24 ans, Camille Lopez n’est pas le capé* le plus précoce à un poste où l’on dit que la maturité est souvent tardive. A l’évidence, la concurrence existe et la hiérarchie peut tourner aussi vite que le vent, François Trinh Duc ou Frédéric Michalak pourraient en témoigner. A l’évidence, non, rien n’est acquis pour le néo catalan. Mais ce contexte pourrait aussi lui permettre d’y puiser toute la force nécessaire à l’accomplissement de son objectif : s’imposer comme titulaire en équipe de France. Si la fulgurance de son apprentissage laisse présager le meilleur, sa présence dans le groupe bleu dessine déjà cet horizon azur. Car, oui à l’évidence, avec un mental et un talent tels que les siens, Camille Lopez pourrait enfin être ce demi tant attendu. Cette ouverture sur l’avenir. – S.L       * en comparaison, parmi les candidats potentiels au poste d’ouvreur aujourd’hui, François Trinh Duc (montpellier - 27 ans) a connu sa 1ère sélection à 22 ans et Frédéric Michalak (30 ans) à 19 ans quand le joueur du Stade français Jules Plisson a été appelé en stage l’an passé à seulement 22 ans sans être sélectionné par la suite   Camille Lopez est né à Mauléon le 03/04/1989. Demi d’ouverture.  Club successifs : SA Mauléon (2008-2009),  Union Bordeaux- Bègles (2009-2013), USA Perpignan (2013-  ) Equipe de France : 2 Sélections (tournée en Nouvelle-Zélande juin 2013), 3 pts.
  • Les All Blacks ont remporté la 2ème édition du « Rugby Championship », version à quatre du tri nations. Un parcours presque parfait pour une Nouvelle-Zélande chahutée par des Springboks toujours surpuissants qui ont su donner une nouvelle dimension à leur jeu. Australie (3ème) et Argentine (4ème) restent loin derrière. Bilan. Honneur aux vaincus. Le bilan comptable est maigre : 12 matchs en 2 ans (puisque les équipes du « Four Nations » se rencontrent deux fois, à domicile et à l’extérieur), 11 défaites et 1 nul pour l’Argentine. Et à part les 2 points du 16-16 arraché à des Springboks balbutiants l’an passé à Mendoza, les Pumas n’ont réussi à décrocher que 4 bonus défensifs. Deux cette année. Deux l’an dernier. A la lecture de ces chiffres, on est très loin des espoirs suscités par l’arrivée des sud-américains dans ce tournoi majeur. Affronter chaque année trois des quatre meilleures nations au monde (au dernier classement IRB publié ce lundi, la Nouvelle-Zélande est 1ère, l’Afrique du Sud 2ème, l’Australie 4ème derrière l’Angleterre) devait permettre de hisser les argentins vers le haut du tableau mondial. Au contraire, on pourrait même noter un fléchissement et un recul de leurs performances depuis deux ans : ils ont perdu deux places aux classements IRB (10ème aujourd’hui) et restent derniers du « Four Nations » mais comptent moins de points au classement. Certes, avec 7 essais marqués, les Pumas scorent autant que l’an passé. Mais là aussi, avec un peu plus d’un essai par match dans une compétition qui donne la part belle au jeu, c’est faible. Et les lourdes défaites concédées face aux Sud-Africains (73-13, 9 essais encaissés, plus large défaite et plus grand nombre de points encaissés face aux Springboks) et aux Australiens (17-54, 7 essais ; plus large défaite à domicile et plus grand nombre de points encaissés face aux Wallabies)  pour les premier et dernier matchs du tournoi inquiètent. D’autant que les Argentins jouaient une hypothétique 3ème place historique face aux Wallabies. Las, il était encore trop tôt. Malgré une mêlée supérieure et une domination en début de match, les partenaires de Felipe Contepomi, qui jouait son dernier match (651 points, 16 essais en 87 sélections), ont montré des limites mentales et techniques importantes. Aujourd’hui, il reste beaucoup de chemin à faire pour prétendre à une place d’honneur : la stratégie affichée reste souvent fragile (lors du dernier match, menés 0-7 face aux australiens, les argentins ont enchaînés les mêlées pendant sept minutes sans jamais changer d’option ni marquer le moindre point) et la défense trop peu agressive pour prétendre défier ce qui se fait de mieux au monde. Evidemment, l’expérience de cette compétition et du style de jeu pratiqué par Blacks, Boks et autres Wallabies ne peut s’acquérir spontanément. La plupart des joueurs argentins évoluent en Europe ou en Argentine et, jusqu’à présent, les ciels et blancs n’avaient pas l’habitude du rythme imposé par ce type de confrontations. Mais les excuses ne pourront tenir longtemps. Car au-delà des Pumas et de leurs résultats dans ce Rugby Championship, c’est tout le rugby argentin qui doit se développer pour continuer d’exister. L’arrivée d’une franchise albiceleste en Super 15 serait l’une des pistes d’avenir. A suivre. Wallabies : vivement le rebond. L’Australie n’en finit plus de dégringoler. Victorieuse en 2011 du dernier Tri Nations, 2ème en 2012 à la faveur d’un nul entre sud-africains et argentins, elle hérite logiquement de la 3ème place en 2013. Et si les Argentins avaient fait montre d’un peu plus de réalisme et de maîtrise lors de la 6ème journée, rien ne dit que l’Australie n’aurait pas connu plus grande honte. Car si l’on retire le bénéfice des deux victoires face aux Pumas, l’Australie ne marque aucun point face à ses deux sœurs-ennemies que sont la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud : une première depuis la création de cette compétition en 1996 ! Il faut dire que l’éviction du sélectionneur, Robbie Deans (en poste depuis 2008), début juillet, juste après les défaites face aux Lions (Britanniques et Irlandais ont remporté la série de tests 2-1), n’a pas aidé. A son entrée en fonction, son successeur, Ewenn Mc Kenzie (coach du stade Français de juin 2008 à septembre 2009 ; champion du Super 15 avec les Qeensland Reds en 2011) ne disposait plus que d'un mois pour préparer un groupe compétitif. Pourtant, avec dix nouveaux éléments appelés, il a annoncé qu’il jugeait son squad « capable de remporter des succès » tout de suite et qu’il fallait « se remettre en question pour faire les choses différemment » ou les résultats ne changeraient pas. Clamant que sa priorité était de construire un groupe d’avenir, Mc Kenzie a aussi rappelé l’ouvreur Quade Cooper, absent depuis octobre 2012, ou encore l’ancien treiziste et joueur de football australien, Israël Folau, très en vue pendant le dernier match. Durant l’été, il a tenté des ajustements pour trouver, au plus vite, la formule la plus efficace. On a ainsi vu Adam Ashley-Cooper (86 sélections) passer du centre à l’aile pendant le tournoi. Mc Kenzie a surtout eu le mérite de simplifier le jeu Wallabies, reconnaissant que son équipe était encore trop fébrile. « Il faut gagner pour valider ce que vous faîtes » déclarait-il après l’étroite victoire face aux Pumas à Perth, le 14 septembre dernier. Gagner d’abord, la manière suivra ensuite. C’est peut-être cette philosophie qui a permis de terminer sur un succès retentissant (17-54) -sans aucun doute flatteur- en Argentine. Et de revivre un peu. En attendant de nouveaux rebonds. 1ers… juste derrière les champions ! Le capitaine des Springboks est lucide lorsqu’il déplore la mauvaise défense de son équipe lors du match capital perdu face aux Néo-Zélandais (27-38). Mais Jean de Villiers a aussi raison d’ajouter : « Nous aurions aimé gagner le match, mais je pense que le rugby qui a été pratiqué ce soir était une belle publicité pour le jeu. Je pense que le monde entier a vu ce que ces deux équipes peuvent faire. Nous pouvons être fiers de la façon dont nous avons joué. ". Et comment !!! Sous la férule de Heyneke Meyer (en poste depuis janvier 2012), les Springboks sont en train de se réinventer. Sans perdre leur jeu frontal et leur goût du combat, leur talonneur Bismarck du Plessis pourrait en témoigner. Mais, désormais plus joueurs, les sud-africains sont aussi capable d’utiliser au mieux les espaces et le jeu au large. Pour preuve, leurs derniers succès estivaux : 44-10 face à l’Italie, 30-17 face à l’Ecosse, 56-23 face aux Samoa et le score fleuve face aux argentins 73-13 en ouverture de ce Four Nations 2013. Au total, ce n’est pas moins de 23 essais inscrits pendant la compétition que les sud-africains peuvent revendiquer, soit…un de moins que les All Blacks. Alors oui, les Springboks ont perdu deux fois face aux maîtres du monde ovale. Mais qui ne perdrait pas aujourd’hui face à cette équipe ? Oui les Springboks, à l’image de leur arrière Zane Kirchner, ont tendance à l’oublier encore et toujours : le physique n’est pas tout et la passe peut primer sur le défi. Mais il serait injuste de négliger que cette équipe compte dans ses rangs de merveilleux joueurs de ballon et représente le  parfait dosage entre expérience et jeunesse : la paire de centres De Villiers(32 ans) - Engelbrecht (24 ans), le serial marqueur Bryan Habana (30ans ; meilleur marqueur de la compétition avec 17 essais ; et 57 essais en tout pour 92 tests joués), le virevoltant ailier Willie Le Roux (24 ans) ou encore le métronome Morne Steyn (29 ans) à l’ouverture alors que Patrick Lambie (déjà  29 capes) et ses 23 ans se forment patiemment. Et que dire des avants ! Duane Vermeulen (27 ans) excelle au poste de numéro huit quand les jeunes pépites né en 1991, Siya Kolisi en 3ème ligne aile (entré en cours de jeu, il a sauvé un essai face aux All Blacks) ou le 2ème ligne Eben Etzebeth, coureur et bagarreur à souhait, incarnent déjà l’avenir radieux du rugby arc-en-ciel. On en oublie. Et si ce groupe vient de perdre un combat de poids lourds digne d’un Tyson-Frazier face aux Néo-Zélandais, demain s’offre déjà à lui. Demain, c’est déjà le mois de novembre qui arrive avec ses tests automnaux face aux équipes européennes : Pays-De-Galles (09/11), Ecosse (17/11), et France (23/11). Demain, ce pourrait être aussi la consécration lors de la Coupe du Monde 2015 en Angleterre. Seuls au monde. 6 sur 6. Il s’agit de victoires en autant de matchs. Et ce pour la deuxième année consécutive dans le Rugby Championship. C’est simple : les All Blacks sont irrésistibles ! On a parfois l’impression qu’ils sont malmenés ou dominés physiquement ? Dans les minutes qui suivent, les hommes en noir font preuve de réalisme, adaptent leur jeu et leur placement. Pour mieux assommer leurs adversaires. On appelle ça l’intelligence situationnelle. Celle des Néo-Zélandais est hors norme. Et le talent des joueurs va de pair avec une technique exceptionnelle. Un exemple lors de la 6ème journée à l’Ellis Park de Johannesburg : les Springboks laissent tomber un ballon, les avants Blacks lancent la machine. Tour à tour, les 2ème lignes Brodie Retallick (22 ans, quelle maturité) et Sam Whitelock jouent à la perfection, redressent leurs courses, créent des points de fixation. Le ballon gicle. Le numéro 8 Kiearan Read redresse à son tour, prend un intervalle et adresse une chistera à son ailier Ben Smith lequel ira « aplatir facilement » après un crochet intérieur, trois joueurs évités, et un raffut sur l’ouvreur sud-africains Morne Steyn. Tout ça sous la pression des Boks ! Chapeau. Mais ne soyons pas dupe. On loue toujours le jeu de passe des Champions du Monde : ils sont aussi ceux qui tapent le plus au pied et comptent le plus grand nombre de mètres gagnés dans ce Rugby Championship. Quand on vous parle d’intelligence et de stratégie. A l’image de ce match, la Nouvelle-Zélande sait subir, se recroqueviller pour mieux contrer (42 % de possession, 40 % d’occupation, moins de passes ou de mètres parcourus balle en main que ses adversaires du jour). Et jouer juste. Mais tout cela ne serait possible sans une défense intraitable dans le jeu courant, les mauls et les rucks (84 % de plaquages réussis) où Liam Messam et Kieran Read sont les rois des ballons grattés et arrachés. Ajoutons que le monde entier sait maintenant que la blessure du meilleur ouvreur du monde Daniel Carter n’affaiblit pas les All Blacks : Aaron Cruden (24 ans) et Beauden Barret (22ans) font bien mieux qu’assurer l’intérim, et, sans conteste, ils seraient titulaires dans bon nombre de sélections internationales s’ils n’étaient Néo-Zélandais. Et quand on sait que la paire de centre la plus expérimentées porte aussi la fougère sur le cœur (Ma’a Nonu - Conrad Smith comptent 51 sélections ensemble, juste devant les irlandais O’Driscol-D’arcy)… Oui, c’est simple : les All Blacks sont irrésistibles. Depuis leur titre mondial en 2011, les joueurs de Steve Hansen ont joués 23 matchs. Résultat : 21 succès, 1 nul (18_18 face à l’Australie lors de la Bledisloe Cup à Brisbane, le 20/10/12) et 1 défaite (38-21 face à l’Angleterre, le 02/12/12, en fin de saison). Pour cette seule année, ils comptent 9 victoires consécutives face à des nations majeures (la France en juin et lors du Four Nations), ils présentent un bilan moyen de 34-15 en leur faveur. Leurs cinq prochains rendez-vous devraient confirmer cette suprématie (Australie à domicile le 19/10, au Japon le 02/11, en France le 09/11, en Angleterre le 16/11, en Irlande le 24/11). Et, à moins que la fatigue ou l’Angleterre ne s’en mêle, la belle série devrait continuer. Tant les All Blacks dominent le monde. S-L
  • Un coup d’envoi à 12h30. Une première ! Pour ce dernier match de la 8ème journée, le Top14 s’essayait à un nouvel horaire dominical. Pas de problème pour les belligérants et les 15036 spectateurs recensés. Mais ce ne fût pas la seule surprise au menu du déjeuner : Clermont s’impose 41-11, bien aidé, par une équipe de Bordeaux-Bègles réduite à 12 en fin de match. Un avant qui prend un intervalle, joue dans la ligne et fait une chistera pour envoyer son ouvreur à l’essai. L’image laisse rêveur. Un peu moins lorsque l’on sait que l’action se situe à Marcel-Michelin, l’antre des Clermontois, apôtres du beau jeu depuis de longues années. Un peu plus si le pilier est Bordelais et, qu’à ce moment du match (17ème, 6-8), les visiteurs prennent le score en affichant des intentions et un opportunisme qui laissent pantois des auvergnats coupables de trop nombreuses maladresses durant toute cette première période. Bizarre. Des fautes de bleus pour les jaunards donc, et, surtout une mauvaise organisation défensive. Pourtant les vrais bleus étaient en face : la brèche venait d’être exploitée par le jeune Romain Lonca (22 ans) sur une superbe passe après contact du non moins jeune Jefferson Poirot (21 ans le 1er octobre). Tout cela sur la première incursion des girondins dans les 22 mètres de leurs hôtes. De quoi faire tâche. Rassurez-vous, l’annonce du prochain remplacement du coach Vern Cotter par son adjoint Frank Azéma vendredi n’y est peut-être pour rien. Ni la présence en tribunes, du prochain entraineur des avant, Jono Gibbes ( actuellement au Leinster – Irl.). Alternant le bon et le moins bon (victoire à Biarritz en ouverture de championnat, naufrage à Montpellier pour la 7ème journée), les auvergnats ont souvent fait montre de fébrilité dans ce premier tiers de championnat. Mais ni plus, ni moins que les autres grosses écuries. Simplement, il est écrit que cette saison 2013-2014 serait unique : le changement de leader du classement et le faible nombre de victoires à l’extérieur peuvent en attester chaque semaine. Heureusement pour Clermont, Bordeaux commet aussi des fautes. Trop de fautes. Peut- être en raison de l’horaire inhabituel de ce déjeuner rugbystique. Quoi qu’il en soit l’indigestion de pénalités et de points immédiatement récoltés dans la musette aura bien lieu. C’est ce que l’on appelle l’ « effet boomerang ». Alors pas étonnant que ce soit le 2ème ligne australien CameronTreloar qui hérite du premier carton jaune de la partie. Un plaquage haut sur Morgan Parra qui vient de jouer vite une pénalité et c’est Brock James, autre australien plus connu, qui fait passer Clermont en tête sur pénalité (9-6, 25ème). Preuve que les jaunards ont la tête à l’envers durant cette première mi-temps, dans la foulée, Lee Byrne sort à son tour ! Après avoir manqué son dégagement, l’arrière Clermontois commet une faute au sol et le demi de mêlée bordelais Emmanuel Saubusse remet les siens en tête (9-11, 27ème). Quelques minutes après, Julien Bardy et son invité Raphaël Carballo échangent leurs divergences sur la qualité du menu dans les regroupements. L’échange et long mais sans incidence, James manquant la pénalité qui suit. Finalement, après « l’avant-qui-prend-un-intervalle-et-fait-une-chistera », cette partie innove encore : voici « l’avant-qui-contre-le-dégagement-du-demi-de-mêlée-dans-ses-22m » et s’en va marquer en coin. Mais cette fois-ci, les locaux sont contents. L’essai du Talonneur est validé après arbitrage vidéo, au grand désarroi de Saubusse (16-11, transformation de James, 38ème), et Clermont vire en tête à la pause. Après l’apéritif. Personne ne le conteste alors, le jeu servi en 1ère mi-temps pouvait laisser à désirer. Mais, le nouvel acte, lui, a bien la saveur de l’auvergne et du Clermont que l’on aime. Les auvergnats mettent même les petits plats dans les grands et la main sur le match. Bordeaux, fidèle à sa réputation d’équipe joueuse, tentera bien de faire honneur à son hôte mais la puissance des partenaires du Capitaine Bonnaire aura raison d’elle : à la 47ème, l’ailier fidjien, Napolioni Nalaga trouve enfin la recette et marque son premier essai de la saison, au terme d'une longue séquence de jeu d'avants sur le petit côté (21-11, échec dans la tentative de transformation de James). Malgré tout, son équipe produit encore beaucoup de déchets. Et puisqu’il était dit que ce « déjeuner-rugby » aurait un déroulement particulier, dix minutes plus tard, l’arbitre distribue deux nouvelles biscottes : Morgan Parra pour Clermont et Gautier Gibouin pour Bordeaux vont alors prendre l’air. Nalaga, lui, a encore faim. Tout comme ses avants qui profitent d’une touche à 5 mètres de la ligne girondine pour constituer un ballon porté et avancer vers la ligne d'en-but. Et le « serial marqueur » de répéter l’action précédente en aplatissant en coin et en en force (26-11, 61ème, échec de James pour la transformation). Et voici l’addition. Lorsque les 2 punis sont de retour, Bordeaux est à déjà à bout de souffle et hérite de trois nouveaux cartons jaunes successifs pour le dessert : la sortie des centres Julien Rey (66ème, en avant volontaire) et Félix Le Bourhis (72ème, antijeu), et du pilier roumain Silviu Floréa (68ème, multiples fautes en mélée) plonge alors l’UBB dans une situation plus que compliquée. En guise de digestifs, les ¾ clermontois Sitiveni Sivivatu (74ème) et Lee Byrne (76ème) marquent les 4ème et 5ème essais enfin transformés par Brock James. Score final : 41-11. L'indiscipline bordelaise a coûté très cher. À douze contre quinze dans le dernier quart d'heure, les hommes de Raphaël Ibanez ont encaissés trois essais alors qu’ils auraient pu prétendre à mieux. Ils restent donc scotchés à la 12ème place, à égalité de points (16) avec Bayonne, 13ème et premier relégable. De son côté, avec les points de la victoire et du bonus offensif, Clermont peut sourire et remonte sur la 2ème marche du podium. Mais attention ! Après avoir pris un « petit » Bordeaux ce week-end, il va falloir gommer les nombreuses approximations entrevues aujourd’hui. Car samedi, c’est Toulon et Mayol qui reçoivent et pas question, -ni dans les premières minutes, ni à aucun instant-, de servir une bouillie de rugby sur la rade. Parce que dans ce cas, cela pourrait faire très mal au ventre…et à la tête. – S.L
  • Deuxième volet consacré à l'une des toutes meilleures Traileuses françaises (voir ici). Cette année, Agnès Hervé a déjà remporté le Trail des 3 Châteaux (22km) et le Trail de l’Ardéchois (34km). Deux étapes au cœur d’un plan de route beaucoup plus ambitieux. La francilienne s’explique. Entretien. En 2012, tu as enfin remporté la Trace des Ducs de Savoie (TDS) (1). Qu’as-tu ressenti juste après ta victoire ? Tout de suite après, pas grand-chose. En fait, on réalise surtout le lendemain. J’étais très contente pour moi mais aussi de pouvoir l’offrir à ceux qui m’ont soutenu. L’année précédente avait été compliquée, j’avais eu des problèmes physiques et sans mes proches, je n’aurai pas pu y arriver.   Parle-nous de ta course : C’était une victoire inespérée ?   Oui, je n’étais pas sûre de participer puis je suis finalement partie. Alors, il n’y avait pas de stress et beaucoup d’éléments ont joué en ma faveur. Les conditions climatiques étaient mauvaises, il pleuvait et c’est un contexte qui me convenait mieux qu’aux autres filles. Le mental prend alors plus d’importance et cela m’a aidé. Je devais être 6ème ou 7ème au 2ème ravitaillement. Et puis, je suis rentré peu à peu dans la course. Vers Bourg Saint-Maurice (51 km), je suis passée en 3ème position. En fait, tout s’est joué dans les quarante derniers kilomètres. Et au col du Joly (86 km), je me suis dit que c’était possible.   Pourtant, ta préparation n’avait pas pu être optimale ?     En effet, mais, même si on ne s’entraîne pas beaucoup pendant une année, le travail précédent paie toujours. Et du coup, j’étais reposée. Mais attention, parce que l’entrainement sert aussi à avoir du plaisir après la course, à mieux vivre au quotidien et à mieux récupérer. Là j’ai subi pendant trois mois, derrière. J’ai eu mal au dos, aux genoux…   Quels sont tes objectifs à venir ? Du 20 au 25 juillet, je serai sur le Défi de l’Oisans (200km et 12000m de dénivelé +) avec mon compagnon. Ça me plairait de le remporter mais je veux surtout bien le vivre, bien récupérer et bien gérer mes problèmes digestifs. Je n’ai jamais fait une épreuve comme celle-là. Après normalement, fin août, j’irai sur la CCC(2) à Chamonix. Je fais une infidélité à la TDS, ça me fait un peu mal au ventre mais on a arrêté une préparation sur 2 ans avec mon coach Bertrand Cochard pour viser l’UTMB(3) en 2014. Alors, c’est bien de se confronter à une nouvelle typologie de parcours qui sollicite aussi d’autres qualités, dont la vitesse que je ne travaillais plus vraiment depuis trois ans.   Tu as donc modifié ta préparation ? Oui et en ce moment, je suis très bien. Avant, je m’entrainais souvent seule. Cette année, je suis allé en club (« les Moustiques », Paris 12ème) pour reprendre la piste et la route. Et surtout j’apprends beaucoup sur les courses où le niveau est de plus en plus relevé. Ça oblige à se bouger même si on prend des claques. J’aime bien me confronter et en tirer des leçons.   Tu as monté ton propre groupe, la Team Outdoor, par le biais de ton magasin alors que tu as souvent refusé les sollicitations des marques plus connues. Qu’est ce qui fait la différence ? Cela n’a rien à voir. On est quatorze, on représente le magasin. On ne s’impose pas de course si ce n’est le 1er rendez-vous de l’année. L’état d’esprit est amical, familial et solidaire. On peut compter les uns sur les autres et c’est primordial. On ne court pas que pour soit et cela crée aussi de l’émulation. Mais une fois le dossard sur le dos, aucun membre n’hésite à se confronter à la concurrence et à la difficulté. Certains ont le niveau des coureurs de teams classiques. Moi, je fais le relais avec chacun. D’ailleurs, ils aiment à m’appeler « Captain »… Sur votre site, vous apparaissez souvent avec le nez rouge de l’organisation « Le Rire Médecin »(4). Ça vient d’où ? C’est une association qui me tenait à cœur pour des raisons personnelles. Je les ai rencontrés pour devenir partenaire. Ils sont très impliqués dans le mouvement sportif. Nous les aidons en relayant et en expliquant leur message lors de nos courses, en vendant leurs nez rouges au magasin.  Véhiculer des valeurs permet aussi de donner du sens à notre engagement sportif, de savoir pourquoi on fait tout ça.   Finalement, courir, c’est loin d’être un sport individuel ?    Tout à fait. Il y a une maxime que je répète souvent à mon équipe et que j’essaie de ne jamais oublier : « Tout seul, on va peut-être plus vite. Ensemble, on va plus loin ». C’est encore plus vrai dans le Trail. - propos recueillis par S.L Agnès Hervé, Ses références date de naissance : 27 03 1977 Versailles Tout premier trail en février 2001 RESULTATS 2012 : Sur les Traces des Ducs de Savoie (74) - 114 kils - 1ere F Trail des Gorges de l'Ardêche (07) - 34kils - 1ère F Trail du Pays de Sully - (78-75) - 17kils - 1ère F Course des Carrières - (91) - 21kils - 2end F RESULTATS 2011 :  Trail des 3 Chateaux (71) - 20kils - 1ème F Eco-trail de Paris (78-75) - 50kils - 1ère F Trail des Portes du Vexin (78) - 36 kils - 2nde F RESULTATS 2010 : Trail Tour National long (TTN) - 5ème F TTN - Ecotrail de Paris (78-75) - 80kils - 5ème F TTN - Trail du Nivolet-Revard (73) - 49kils - 4ème F TTN - Lozère Trail (48) - 45kils - 3ème F TTN - Marathon des Burons (48) - 46kils - 5ème F TTN - Trail de la Cote d'Opale (52) - 58.5 kils - 6ème F Trail de Cheptainville - la Natur'elle et lui (91) - 16kils - 1ère F Foulées Cernaysiennes (78) - 14kils - 1ère F Trail de la 6000D (La Plagne - 73) - 65kils - 3ème F "Reprise UTMB " (Chamonix - 73) - 94 kils - 3ème F – 1ère française. Championne d'lle de de France en Sénior Mixte avec Fred ROUSSON (Champigny Triathlon) Résultats 2009 : Sur les Traces des Ducs de Savoie (Chamonix) – 2ème F Trail des Moulins (91) - 1ère F Trail du Pays de l'Argonne (51) - 1ère F Trail de l'Ardéchois - 33kms - (07) - 1ère F Défi des Combrailles (63) - 1ère F en 2009 Résultats 2008 : Saintélyon (69-42) – 1ère par équipe en 2008 Références sur ROUTE : 10kms : 38'06 /  Semi-marathon : 1h27'18 / Marathon : 3h08 (1) Les Traces des Ducs De Savoie fait partie des courses liées à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. Le parcours s’étale sur 110 km avec 7100 m de dénivelé positif. Les principales difficultés sont le Col de la Youlaz (2661m), le Col du Petit Saint-Bernard (2188m), le Passeur de Pralognan (2567m), le Col de la Gitte (2322m), le Col du Tricot  (2120m) (2)CCC : Courmayeur Champex Chamonix - 100km et 5950m de dénivelé positif – est l'un des 4 formats de courses organisées avec la TDS, la PTL(petite Trotte à Léon) et l'UTMB lors du week-end de l’Ultra Trail du Mont-Blanc (UTMB). (3)L'Ultra Trail du Mont-Blanc (UTMB) est le Trail référence en Europe et dans le Monde : sa difficulté, son histoire et la beauté du site traversé ont contribué à nourrir son attrait et construire sa légende. Avec168 km et 9600 m de dénivelé positif, son parcours, qui démarre et arrive à Chamonix,  fait une boucle autour du massif du Mont-Blanc. Principales difficultés : Ascension des grands cols (col de Voza, col du Bonhomme, col de la Seigne, grand col Ferret) mais aussi montées à l’arête du Mont Favre au refuge Bertone, montée de Bovine, montée aux Tseppes, à la Tête aux Vents Descentes sur Saint-Gervais, Courmayeur, sur La Fouly, sur Trient, sur Vallorcine. (4)"Le Rire Médecin" est une association qui, depuis 20 ans, continue de redonner aux enfants hospitalisés le pouvoir de jouer et de rire pour mieux faire face à la maladie. 71 000 spectacles personnalisés sont ainsi organisés chaque année auprès des enfants et de leur familles.Par le jeu, la stimulation de l'imaginaire, la mise en scène des émotions, la parodie des pouvoirs, les nez rouges du Rire Médecin permettent à l'enfant de rejoindre son monde, de s'y ressourcer.Le pari est que, s'il n'est certainement pas un thérapeute, le clown à l'hôpital a des vertus thérapeutiques
  • Elle fait partie de ces coureurs de l’impossible. A 36 ans, la traileuse(1) confirmée est aussi la gérante du magasin Team-Outdoor, à Paris. Derrière une jeune femme sensible et souriante, se cache une combattante, assoiffée de course, et avant tout amoureuse de la montagne. Une passion qu’elle vit comme une évidence. Le 1er des deux volets consacré à cette belle rencontre. « Quand je suis à la montagne je suis à ma place, je ne peux pas décrire ce que je ressens, c’est bizarre ». Agnès Hervé, est née à Versailles et a ouvert son magasin à Paris, Porte Dorée. Une enseigne dédiée au Trail et à la course à pied. Mais c’est dans les reliefs des paysages alpins qu’elle se sent dans son élément. Elle ne se l’explique pas et n’y cherche pas de raison. C’est comme ça. Logique comme ses aptitudes pour le sport. Ses parents étaient basketteurs de haut niveau. Alors elle est tombée dedans dès l’enfance, naturellement. La petite Agnès se dirige alors vers l’athlétisme et participe à son premier cross à 7 ans. Une expérience inoubliable qu’elle termine « trempée et cra-cra » en ayant sacrifiée une chaussure, restée figée dans la boue. Au-delà du calvaire c’est le bonheur qu’elle retient : « J’étais heureuse ! ». Vient la parenthèse basket, plus pour entretenir la tradition familiale que par vocation. Mais c’est bien dans la course qu’elle s’épanouit : « J’ai toujours aimé courir, je ne l’explique pas mais c’est comme ça », se souvient-elle. Et pas question de faire de la figuration. Agnès a beau être végétarienne, elle a les crocs.   « J’aimais me battre contre les garçons ». Cet esprit de compétition, elle le développe très jeune. Et celui-ci ne se limite pas à une rivalité féminine sans doute trop facile à son goût. « J’ai toujours été une battante. Je ne lâche jamais rien. J’aimais me battre contre les garçons », ajoute en souriant la jeune femme de 36 ans. Seulement, malgré son potentiel, ce sont les études qui priment. A 18 ans elle s’inscrit « en prépa » et délaisse la course à pied contrainte et forcée. Bien que mordue, elle se prive de sa passion pendant deux longues années. « Durant cette période, j’ai pris du poids, alors mon père m’a emmené courir dans le bois de Versailles (Rires) ». Alors quand Agnès intègre l’école d’ingénieur de Lille, elle reprend l’entraînement dès qu’elle en l’occasion. Pour sa troisième année, elle s’envole pour Edimbourgh. Celle qui se décrit comme une « timide de nature » va alors se servir de ce qu’elle sait faire de mieux : courir ! « J’ai couru pour m’intégrer. Je me suis renseigné sur les courses qui avaient lieu. J’en ai fait plusieurs. J’étais devenu la petite française qui court. Je parcourais l’Ecosse  avec ma Twingo », se rappelle-t-elle. Après l’expérience écossaise, direction Montpellier où elle compte valider sa thèse, mais sans délaisser pour autant la course à pied : « J’ai commencé à m’entraîner. J’ai intégré un club. Dès que je pouvais, je courrais dans les vignes et dans les garrigues, j’avais juste à sortir de l’école ».  Le chemin vers la course en montagne va ainsi se tracer tout seul. « J’ai fait mon premier Trail à 24 ans, 20 bornes, un « petit » Trail », indique-t-elle naturellement. 2001, marque le début de l'odyssée d'Agnès vers les grands espaces. Oui, la grande aventure peut démarrer pour cette battante. Quels que soient les conditions, le dénivelé, le brouillard ou les centaines de kilomètres de souffrance à surmonter, Agnès devient une spécialiste insatiable, même si une profonde modestie l’empêche de l’admettre. « Il y a des extra-terrestres dans la discipline. Moi, j’ai fais des choix de vie, je n’ai pas intégré de Team, c’est mon père qui est souvent venu m’aider sur les courses pour les ravitaillements ».   La TDS(2) : le coup de foudre. Avec moins de moyens que ses adversaires, Agnès se révèle une coureuse hors pair. En 2008-2009, elle réalise une très grosse saison : « pendant cette période j’ai quasiment tout gagné », précise-t-elle. Elle s’inscrit alors sur les « Traces des Ducs de Savoie » (TDS) sans savoir que cette course sera désormais la sienne. Un coup de foudre : « J’adore cette course, c’est la plus sauvage, celle où il y a la plus de dénivelé ». Mais l’amour réserve bien des surprises, et la montagne est capricieuse. En tête, elle s’égare dans les sentiers, laissant filer la victoire. « J’étais au bord des larmes mais je fais deuxième », se souvient-elle avec un brin d’émotion. Ce n’est que partie remise. D’apparence douce et sensible, c’est froidement qu’Agnès évoque ses courses : « Pendant, je ne pense à rien, je ne ressens rien de spécial, je suis concentrée sur le factuel. Je suis très émotive, j’ai peur de perdre mes moyens ». Des moyens, elle en a pourtant en réserve. Alors elle se fixe un nouveau défi : la « Mauritanienne Race 200», 200 kilomètres dans le désert qu’elle bouclera en moins de 60 heures. Et au-delà de la performance sportive exceptionnelle, ce sont les souvenirs et le surréalisme de la course qui l’emporte : « On a vraiment des hallucinations dans le désert. J’avais les pieds en sang. Je souffrais. Je voyais les check points puis ils disparaissaient ».  La victoire n’est qu’une étape. Les mirages ne sont  donc pas une légende mais en écoutant Agnès, ce sont les récits de ses exploits qui semblent irréels. Pourtant, la Versaillaise, elle, se considère « à un niveau modeste, comparé à certaines filles ».  Et, malgré une année 2011 compliquée et marquée du sceau de la blessure, la TDS reste en ligne de mire. Une course fétiche qu’il lui faut à tout prix remporter. Finalement, 2012 lui enlèvera cette épine coincée sous la peau : Agnès s’impose avec panache et boucle les 119 kilomètres en un peu plus de 19 heures, 32 minutes devant sa dauphine Juliette Blanchet, quand l’italienne Alessandra Carlini, 3ème, est reléguée à 1 heure 25 minutes. Un accomplissement. Un rêve devenu réalité : « A 2 kilomètres de l’arrivée, je n’y croyais pas, j’ai dû appeler mon coach pour vérifier. Il faut dire que les semaines et jours qui précédaient,  j’étais fatiguée, j’avais eu pas mal de problèmes de santé. Trois jours avant, je ne devais pas partir … ». Mais on ne se refait pas.  Surtout lorsque vos proches ont toujours guidé et assuré vos pas. Alors quand la jeune femme vient tout juste de décrocher son « graal », ses premiers gestes vont vers les siens, loin de toute effusion ou manifestation de joie égoïste : «  En arrivant, j’ai embrassé mon homme, j’ai remercié mon coach, et appelé mon père… et les personnes qui me sont chères. Il était plus de 2h du matin, il fallait que je les rassure. » Celle que ses amis surnomment aussi « bourriquet » pour son entêtement, a pris pour habitude de se fixer des objectifs clairs. Et quand on lui demande quand elle compte s’arrêter de courir, la réponse est également simple, à son image : « j’arrêterai quand j’en aurai marre. J’ai 36 ans et je n’ai pas d’enfants. Je stopperai quand je n’aurai plus de plaisir ». Mais comme Agnès connait par cœur les horaires des trains de nuit Gare d’Austerlitz – Chamonix, elle suivra à jamais l’appel des massifs montagneux alpins. Comme une évidence. - Stéphan Lemonsu / Yann Lachendrowiecz.   (1) On appelle "traileur " ou "traileuse" les participants aux Trails. Les Trails sont des courses ayant lieu dans un environnement naturel et pouvant couvrir des distances de 10 km à 160 km sur un à plusieurs jours. Certains coureurs estiment que l’appellation « Trail » ne vaut que pour les courses se déroulant en montagne et présentant un fort dénivelé. En France, la Fédération française d'athlétisme donne les définitions suivantes : course nature : course pédestre sur une distance inférieure à 21 km, avec un parcours goudronné ne dépassant pas 25 % ; Trail court : course pédestre sur une distance comprise entre 21 et 42 km, avec un parcours goudronné ne dépassant pas 25 % ; Trail long : course pédestre sur une distance supérieure à 42 km, avec un parcours goudronné ne dépassant pas 15 % ; Ultra-Trail : course pédestre sur une distance supérieure à 80 km, avec un parcours goudronné ne dépassant pas 15 %. (2) Les Traces des Ducs De Savoie fait partie des courses liées à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. Le parcours s’étale sur 110 km avec 7100 m de dénivelé positif. Les principales difficultés sont le Col de la Youlaz (2661m), le Col du Petit Saint-Bernard (2188m), le Passeur de Pralognan (2567m), le Col de la Gitte (2322m), le Col du Tricot  (2120m)
  • Depuis 15 ans,  le trail attire toujours plus de passionnés : presque 500 000 adeptes auraient aujourd’hui adopté ce sport qui allie nature, respect et effort. Sur notre territoire, plus de mille courses leur servent de terrain de jeu : montagnes, vallées, forêts, environnement urbains… tout est bon pour assouvir cette pratique, alors de nouveaux parcours sont créés chaque année. Focus sur la 1ère édition du Samoëns Trail Tour. « On espère qu’il y aura une belle journée et surtout, beaucoup de convivialité avant, pendant et après. Parce que c’est ça le trail. Ce sport véhicule le respect des autres, de l’environnement et de la montagne. ». La détermination planté au cœur de ses yeux verts, Jérôme Poiron, 42 ans, est l’un des deux créateurs de ce nouvel évènement de la vallée du Haut-Giffre. Le sport a toujours fait partie de son cheminement : la marche, la course à pied sur 10,15, 20 kilomètres. Puis les années passant «du foot, et du tennis » mais de son aveu même « surtout du sport loisir ». Et depuis un an, le virus a repris le gaillard d’1 mètre 82 : «  je cours plus régulièrement. C’est David qui m’a initié au Trail et m’a donné l’envie d’en faire. La 1ère fois que l’on a couru ensemble, c’était pour la reconnaissance du parcours. Et après, on est allé à Gap pour participer à la Gapen’cimes. » . David, c’est David Justo, l’autre fondateur de ce Trail. A seulement 23 ans, lui a cessé le foot pour assouvir son coup de foudre : « l’état d’esprit ne me convenait plus, pourtant je jouais depuis l’âge de 6 ans. Il y a 1 an, j’ai décidé de me consacrer uniquement au Trail. ». Comme souvent lorsqu’il s’agît d’histoire d’amour, le hasard n’est pas bien loin : « Il y a quatre ans, je me suis inscrit à une course qui avait lieu ici, le Trail des Frahans (qui n’existe plus depuis). Je l’ai faite pour déconner et j’ai fait un bon résultat en arrivant 14ème. Cela m’a donné envie d’aller plus loin. Ensuite, d’année en année, j’ai fait des podiums espoirs, et depuis que je suis sénior, je réussis à terminer régulièrement dans les vingt premiers ».  Son physique de « gazelle » ou plutôt de « chamois »,-1mètre75 pour 62kg-, lui permet de se frotter à tous les formats du 30 au 50 kilomètres, voire au delà. Alors le jeune homme enchaîne les courses avec délectation : le Trail des Fiz, Gapen’cimes, l’ultra Tour du Môle, l’Eco Trail Praz de Lys- Sommand, Le Trail des Allobroges... Pourtant, pas vraiment d’entraînements spécifiques à son programme : « L’hiver, on boit des canons (rires) !!! A partir de février je commence à courir et à grimper mais sur la route. Après, je fais des sorties de 20 à 25 bornes, 4 à 5 fois pas semaine. ». C’est lui qui a inspiré les tracés des 2 courses(1) qui sont au programme du Samoëns Trail Tour : « de tête, à force d’y aller, je les avais mémorisés ! Ils se sont imposés naturellement. Après, il y a eu quelques modifications liés aux impératifs demandés par la préfecture et pour pouvoir obtenir les 2 points UTMB(2) qui concernent le grand parcours ». Jérôme poursuit : « ce sont des chemins que l’on connait bien ici… De toute façon, on a tout pour réussir un tel projet ici : une base de loisir pour l’accueil, la beauté du site, du village, de supers montagnes. Le terrain est complet : on a du technique, de la forêt, du chemin, de la prairie, du rocher, de très belles vues… ». Pour lui, le Trail véhicule autre chose que l’activité physique : « cela permet de redécouvrir des chemins de montagne, la nature, la liberté, le plaisir…par exemple, la dernière que j’ai couru, j’ai fait 20 kilomètres sans les voir passer… j’habiterai à Paris ou dans une grande ville, je n’irai pas … ICI, on peut changer de chemin tous les jours à l’entraînement… Et en même temps, c’est un sport individuel mais d’équipe. Il y a toujours de l’entraide, du soutien ». Et ces valeurs ne sont pas étrangères à son envie de se lancer dans cette aventure. La genèse. En juillet 2012, les deux hommes, serveurs au pub irlandais « Le Covey’s », partagent une partie de foot quand David lance l’idée.  « Je trouvais dommage qu’il n’y ait pas de course dans le coin. Jérôme faisant partie de l’association « Gérald Pasquier » (qui a pour but de créer des évènements sportifs et autres afin de récolter des fonds. Ces fonds sont reversés aux familles d’enfants malades de la vallée de Samoëns ou à des associations qui apportent leur soutien aux personnes handicapées), je lui ai demandé si ça pouvait l’intéresser ». Alors, comme le dit Jérôme, les choses se sont enclenchées très vite : « mon association n’avait pas trop d’activités depuis deux années. Je me suis dit que cet évènement était l’occasion de la remettre en selle et de faire découvrir « notre jardin » aux gens qui ne sont pas de la vallée. C’était aussi une opportunité de faire connaitre Samoëns et ses environs : d’ailleurs, 75 à 80% des inscrits ne sont pas du coin.» Les deux « papas » ne savent  absolument pas comment procéder pour donner naissance à leur joli bébé. Ils se renseignent un peu partout, passent de nombreux coups de fils. « On a reçu le dossier de la Fédération de Course Hors Stade, fin Août,  et fin Septembre, la date était bloquée. Le dossier a été validé début avril par la préfecture. ». Le début d’un très long processus administratif confesse l’ainé : «Cela ne nous a pas effrayé parce qu’en se lançant, on ne le savait pas…(rires) Mais comme on n’est pas du genre à renoncer… Au moins pour l’an prochain, on sait qu’il faudra s’y mettre plus tôt. » . Peu à peu, à la manière des anciens tailleurs de pierre de la confrérie des Frahans qui ont fait la renommée de la vallée, le binôme commence à façonner son ouvrage. Dès septembre, démarches et recherches de sponsors sont enclenchés. Mais heureusement, sur ce chemin sans fin, tombe parfois une aide inattendue « Par exemple, le logo, les tracts et les affiches nous ont été offertes par une connaissance ». Les mairies de Samoëns, Verchaix et Morzine sont approchées et donnent leur aval pour le déroulement de la course. La 1ère apporte même un soutien enthousiaste et financier. Pas étonnant pour David : « Les retombées d’une telle course sont aussi financières et concernent chacun. Quand la plupart des participants ne sont pas de Haute-Savoie, il faut bien qu’ils se logent, qu’ils mangent…donc les hôtels, les restaurants vont travailler, le tourisme va tourner à fond. Et c’est important pour tous les habitants des environs ». Durant un an, les 2 complices vont aussi se transformer en messagers et rassembler les « bonnes âmes » indispensables à tout évènement de cet ordre : les bénévoles ! Leur discours est identique et mise sur le collectif, l’entraide, la solidarité : « Nous sommes les leaders de ce projet mais nous n’avons pas vocation à faire la leçon à chacun. Et dès les 1ères réunions, nous allons essayer de faire passer aux bénévoles le message suivant : si vous vous engagez, faîtes le à fond. Engagez-vous à respecter votre rôle. Bien sûr, pour les motiver, on leur parlera de l’impact que cela aura sur Samoëns et sa vallée. Ils contribueront déjà à la réussite de la course. Mais il faut aussi qu’ils maîtrisent l’idée que l’image qu’ils donneront marquera les esprits. Il faut une équipe organisatrice joyeuse, dynamique et à la hauteur de l’évènement ». Monter tout là-haut. Et lorsqu’une course a pour berceau la montagne, en matière de sécurité, les exigences sont élevées : David et Jérôme s’y plient, contactent les représentants des secours en montagne(3), les pompiers, répertorient les cartes, le positionnement des secours, le nombre de personnes mobilisées. Chaque ravitaillement doit être détaillé, les véhicules de rapatriement mentionnés, les voitures balais, les routes traversées… Mais quand on côtoie cet environnement toute l’année, rien de choquant : « cela permet de nous protéger et de protéger les coureurs » confie Jérôme. « Que l’on ait 150 ou 500 coureurs, on recherche avant tout la convivialité, la satisfaction de tous, que la qualité du tracé et des ravitaillements soient appréciés et donnent envie de revenir… il faut que les gens qui nous ont fait confiance avant la course, ne soient pas déçu après et surtout reviennent l’année suivante. » Mais, dans le domaine du sport,  les efforts sont souvent récompensés. Début Mai, la participation de figures du monde du trail était confirmée : Dawa Sherpa en tête d’affiche chez les hommes, Delphine Avenier chez les femmes. Avec deux à trois cents participants espérés, le budget prévisionnel permettra de développer deux axes : une partie de l’argent récolté sera affectée au roulement de l’association « Gérald Pasquier », l’autre sera thésaurisée pour faire vivre la course et les projets futurs... car les deux compères ont déjà des idées. David est enthousiaste : « dans 2 ans, on voudrait que le plus long des deux tracés fasse le tour de la vallée en passant par les 2 versants et par Samoëns, Morillon, Verchaix, les grands massifs…il serait donc un peu plus long. Et on aimerait également ajouter une épreuve découverte, de 15 kilomètres environ, dès l’an prochain ». Pour la 1ère édition, cette ambition était trop élevée : plusieurs croisements de routes imposent une logistique plus lourde et nécessitent plus de bénévoles, qui sont déjà une bonne soixantaine. Un succès en 2013 et l’équipe d’organisation sera amenée à s’étoffer. De quoi imaginer un évènement encore plus important selon David : « oui, l’ambition est de créer un Trail très connu, de le faire grandir. Dans 10 ans, il faut qu’il existe encore. Il faut qu’on transmette quelque chose, qu’on donne envie de partager cette passion. Pour l’instant, il n’y en a pas beaucoup qui courent dans le coin ». Au-delà de l’effort. Malgré quelques regrets de ne pas avoir quelques années de moins pour accomplir ce que David montre à l’entrainement, Jérôme « aime bien cette sensation de souffrance, d’effort qui aboutit sur la notion d’accomplissement, de victoire personnelle une fois la difficulté passée. Humainement, il y a quelque chose d’intéressant là-dedans ». Car, durant ces longs mois de construction du projet, les 2 savoyards ont été guidés par une certaine vision de ce sport. David aimerait que «les gens voient aussi la montagne comme un terrain de jeu. Malheureusement peu de jeunes autour de moi se sentent concernés. Ils font du sport-loisir, pas pour souffrir. Ils ne veulent pas comprendre pourquoi on pratique cette activité. Certains me disent « oh, tu paies pour courir ???? » ». Jérôme acquiesce : «C’est vrai qu’il y a 5-6 ans, je randonnais vers un sommet et c’est la 1ère fois que j’ai vu des traileurs. Je m’étais dit qu’ils étaient « barrés » d’aller aussi vite en montée. Et en les voyant redescendre, je me suis dit qu’ils étaient vraiment fous, qu’on ne courait jamais en descente…  ce n’est que longtemps après que j’ai réalisé qu’ils s’entraînaient. En fait, au lieu de regarder la montagne d’en bas, c’est aussi bien d’aller l’admirer d’en-haut en courant. C’est un sport ouvert à tous. Tout le monde peut courir. Après c’est une question d’endurance mais ça se travaille et on n’est pas obligé de dépenser une fortune pour s’engager… ». L’arrivée, c’est tout droit. Désormais, en ce mois de juin, le jour J se profile. Samoëns, ses 2300 habitants et son « gros tilleul » planté en 1438 vont pouvoir accueillir les 383 coureurs qui débarquent pour cette 1ère édition 2013. Malgré la (petite) frustration de ne pas participer, les fondateurs de ce nouveau rendez-vous espèrent surtout « que tous les traileurs seront heureux, qu’il n’y aura pas d’incident » et que les curieux seront nombreux sur le village-animation et sur les chemins de montagne : « pour voir au moins ce que l’on  a fait !!!». Jérôme sait aussi qu’il ne dormira pas beaucoup la veille : il faudra penser à tout, tout contrôler, installer les dernières barrières,  mais d’ores et déjà, « le pari est réussi. Je suis content de voir autant de diversité : des suisses, des belges, des espagnols, des irlandais, des anglais, des tahitiens, mais aussi côté français : des bretons, des lillois, des alsaciens, des lyonnais, des parisiens, des marseillais… on va les chercher loin, tu vois moi ça me fout des frissons… Je suis content qu’il n’y ait pas que des locaux qui se soient inscrits juste pour faire plaisir. Cela veut dire qu’il y a des personnes qui nous font confiance les yeux fermés ». Mais, quand le départ sera donné, à n’en pas douter, ces mêmes personnes les ouvriront en grands, leurs yeux, pour admirer la Cuidex, Vigny, Folly, Oddaz, Bostan, Chardonnière, Freterolles, La Vullie, les septs monts qui surplombent le village savoyard. En chemin, ils les garderont ouverts encore pour admirer la Golèse ou la vue depuis la pointe d’Angolon. Et pour pouvoir raconter, peut-être un jour, dans vingt ans, grâce à David Justo, Jérôme Poiron et tous les autres façonneurs anonymes de cette nouvelle aventure : « Samoëns, la naissance du trail, j’y étais ! ». – S.L (1) Deux courses sont proposés lors de cette 1ère édition du Samoëns Trail Tour : « l’Esprit Angolon », 55 kilomètres pour 4100m de dénivelé positif, qui passe par la Tête de Bostan, le Col de la Golèse, le Col de Coux, le lac des Mines D’or, la Pointe d’Angolon, le col de Joux Plane, la Rosière ; « le Tour de la Golèse », 33 kilomètres pour 2000m de dénivelé positif, qui passe par le refuge de Bostan, la Golèse, Vigny, le Col des Cramots, la Rosière. (2) Participer à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) nécessite un certains nombre de points acquis l’année précédente. Plusieurs courses délivrent ces points selon un ratio km/ dénivelé élevé et se voit attribuer 1, 2, 3 ou 4 points. Par exemple, pour s'inscrire à l'UTMB® 2014, il faut avoir acquis au minimum 7 points en ayant terminé, entre le 01/01/2012 et le 31/12/2013 exclusivement (*), des courses inscrites dans cette liste. Les 7 points doivent être acquis en 3 courses au maximum.Comme le confirme David Justo et Jérôme Poiron, lorsqu’une course donne droit à des points UTMB, « cela amène du monde. L’UTMB est la course la plus connue, qui est très ciblée par les traileurs et qui nécessite de collecter des points. Alors cela apporte un label et une autre dimension. Certains traileurs ne cherchent à participer qu’aux courses qui ont ce label ». (3) Le département de la Haute-Savoie conserve dans son plan de secours les « Sociétés de secours en montagne ». Ces SSM, -au nombre de neuf couvrant tout le département-, sont constituées de bénévoles formés et entrainés, -pour la plupart professionnels de la Montagne-, qui viennent en renfort des Unités de Police et de Gendarmerie en Haute Montagne, des CRS ou des sapeurs-pompiers dans les opérations de recherche de personne ou de sauvetage sur avalanche. Depuis le mois de mars 1971, les 9 sociétés locales de secours en montagne se sont officiellement regroupées sous l'appellation de ADSSM74. Cette association regroupe les sections de Annecy, le Chablais, Chamonix, La Roche sur Foron, Saint Gervais, Le Salève, Samoëns, Thônes-Aravis, ainsi que l’association départementale des maîtres chiens pour un total d’environ 500 Sauveteurs. Ces sociétés ainsi que la Gendarmerie, les Sapeurs-Pompiers, la Police, la Sécurité Civile, le S.A.M.U., et les Equipes de Spéléo Secours, font partie intégrante du plan départemental de secours en montagne du département et sont dotées de l'équipement spécifique qui convient à chaque type d'intervention.
  • Ce week-end, l’édition 2013 du championnat de France de rugby vivait ses deux matchs d’accession aux demi-finales. Et comme d’habitude, les mieux classés à l’issue de la saison régulière ont gagné. Retour sur une formule qui n’entretient pas le suspense.   « Une hérésie », « Un parcours du combattant stupide » ? Plus personne ne semble se poser ces questions au sujet des barrages du Top 14. Il s’agissait pourtant des propos tranchés du manager Toulousain Guy Novès lors de l’instauration de ces matchs supplémentaires* en 2009-2010 (voir « Top 14 : des Barrages pour du Beurre »). La raison de son courroux : un week-end supplémentaire au calendrier, un surplus de tension nerveuse et de fatigue, de nouveaux risques de blessures… alors que les saisons de championnat sont de plus en plus dures à gérer entre les exigences du XV de France, les doublons liés aux fenêtres internationales, un niveau qui s’élève d’année en année, des équipes hexagonales toujours plus armées de prestigieuses stars étrangères. Mathématiques ? Quoi qu’il en soit, ces barrages le sont. A n’en pas douter. Car, malheureusement, les résultats qui tombent depuis quatre ans ne plaident pas en la faveur du maintien de ces « vrais-faux quarts de finales » (puisque l’on compte deux matchs au lieu de quatre). Lors de ce tour, selon le classement à l’issue des 26 journées de la phase régulière, le 3ème reçoit le 6ème, et,  le 4ème reçoit le 5ème. Mais y-a-t-il seulement un enjeu ?  Pas vraiment comme le démontrent les statistiques: - En 4 éditions **, les 16 places de play-offs disponibles, - 4 par années -, ont été occupées par 7 équipes (Castres (4 fois), Montpellier et le Racing (3), Clermont et Toulouse (2), Toulon et Biarritz(1)) - A ce jour, seul Clermont, 3ème de la phase régulière en 2010, est devenu champion en passant par les barrages mais l’édition 2013 n’est pas achevée. Ainsi, Castres et plus vraisemblablement Toulouse pourraient tirer profit de l’affrontement de leurs adversaires auvergnats et varois en finale de HCup le 18 mai, une semaine avant des ½ finales qui s’annoncent musclées entre les 4 mêmes protagonistes que l’an passé ***. - 1 seule réussite sur 8 tentatives, soit 12,5% de chances d’atteindre le tour suivant lorsque l’on finit 5ème ou 6ème. Montpellier est la seule équipe à avoir franchi le mur de ces qualifications, allant même jusqu’en finale en 2010-2011.   Peu de place pour le hasard. On le voit, aujourd’hui, ces barrages du Top 14 n’offrent pas vraiment le droit de rêver. Peut-être doivent-ils être joués sur terrain neutre car dans l’immense majorité des cas, les mieux classés remportent la mise. Mais cela changerait-il grand-chose quand, le week-end dernier, les victoires du Stade et du CO n’ont souffert d’aucune contestation ? Il existe un risque réel que l’édition 2014 continue sur le même chemin. A un an de la Coupe du Monde et alors que le sélectionneur Philippe Saint-André cherchera encore et toujours des dates disponibles dans le calendrier, il sera temps de se demander si cette formule mérite d’être maintenu. Le très célèbre président Toulonnais, Mourad Boudjellal, déclarait en avril que « supprimer cette formule ferait mal économiquement à beaucoup de clubs » et « que le taux de remplissage des stades est déjà en souffrance cette année ». Mais le seul argument d’un nouveau match pour remplir les caisses des clubs ne saurait tenir lorsque l’on se targue d’être le meilleur et le plus riche championnat au monde, et, que l’on cherche à s’attacher chaque année les services des plus grandes icônes rugbystiques planétaires. Dans le même temps, le dirigeant varois justifiait l’organisation de cette fin de saison comme un palliatif à l’existence d’un ventre mou. Cette formule mobiliserait l’intérêt d’un plus grand nombre de clubs jusqu’à la dernière journée de poule. Sauf que ce ne fût pas tout à fait le cas cette année puisque 4 équipes n’avaient plus rien à jouer à 3 journées de la fin (Grenoble, stade français, Bayonne, Union Bordeaux-Bègles). L’imbécile regarde le doigt ? Il est vrai, jusqu’ici, le parfum des phases finales faisait saliver le public et les rencontres de printemps ont toujours été le fruit d’ingrédients bien connus : un peu de soleil, saupoudrés de beau jeu et pour finir une grande dose d’inconnu. Si le premier est aux abonnés absents depuis 6 mois, ce n’est la faute de personne. Le second, lui, a refait surface vendredi au Stadium de Toulouse après des qualifications tristounettes et sans essai l’an passé. Ouf ! Mais bien que les spectateurs ovales savent que l’on ne peut pas toujours faire la pluie et le beau temps et que les grandes chevauchées balle en main ne sont pas systématiquement au rendez-vous, il est à parier qu’ils n’accepteront pas longtemps l’absence d’enjeu dans ces matchs couperets. En effet, à quoi bon payer pour voir un spectacle à la mise en scène peu aboutie et dont on connait la fin ?  Si la situation perdurait, certains mauvais esprits n’hésiteraient pas à remettre en question la spécificité culturelle du rugby, et poser la question qui fâche : au-delà même des seuls barrages,  à quoi servent les phases finales ? – S.L   * entre les saisons 2005-2006 et 2009-2010, les 4 premières équipes de la phase régulière accédaient directement aux ½ finales du championnat. ** Résultats des barrages depuis leur création (classement à l’issue des poules entre parenthèses) : 2009 / 2010 : Toulouse (4) 35-12 Castres (5) / Clermont (3) 21-17 Racing Métro 92 (6) ;  l’ASM sacré champion 2010 / 2011 : Clermont (4) 27 – 17  Biarritz (5) / Castres(3) 17–18 Montpellier (6) ; Montpellier atteint la finale 2011 / 2012 : Castres (4) 31- 15 Montpellier (5) / Toulon(3) 17 – 13 Racing Métro 92 (6) 2012 / 2013 : Toulouse (3) 33 – 19 Racing Métro 92 (6) / Castres (4) 22 – 12 Montpellier (6) *** Calendrier : Vendredi 17 mai – Finale de la Amlin Cup à Dublin (21h) : Leinster / Stade Français Samedi 18 mai – Finale de la HCup à Dublin (18h) : Clermont / Toulon Vendredi 24 mai -  ½ Finale Top 14 à Nantes (21 h) : Toulon /Toulouse Samedi 25 mai – ½ Finale Top 14 à Nantes (16h30) : Clermont / Castres Samedi 1er juin – Finale Top 14 à Saint-Denis (21h)
  • Mais oui, vous savez, c’est ce sport d’hiver tendance qui combine la glisse et le vol, un mélange détonnant de ski hors piste et de parapente qui regroupe un nombre grandissant de licenciés au sein de la Fédération Française de Vol  Libre, la FFVL. Et Cette nouvelle discipline pour accros à l'adrénaline propose de dévaler les pentes enneigées à des vitesses époustouflantes : jusqu’à 80 kmh. A l'occasion des Championnats de France accueillis ce week-end par la station des Arcs, écoutez ce nouveau PODCAST de PQDS. C'est ICI.    
  • Lundi, le plus vieux marathon du monde est aussi devenu le plus sanglant. Deux bombes ont explosé sur l’avenue menant à l’arrivée. Le temps d’une respiration, il n’y avait plus ni sportif, ni spectateur. Seulement des victimes confrontées à l’horreur.   Ça y est, c’est la fin. Le rêve est à portée de main. Ca y est : la « finish line » est en vue sur Boylston Street. Des mois d’entraînements, 42 kilomètres et 195 mètres à parcourir. 4 heures 9 minutes et 43 secondes d’effort. Plus que quelques mètres lorsque…une déflagration et tout bascule. Treize secondes passent et une deuxième déflagration donne un peu plus de corps au cauchemar. Des corps parterre, partout, autour. C’est à peu près ce que vivent les participants au marathon de Boston 2013, vers 14h40, s’ils sont à proximité de la bibliothèque municipale de la capitale du Massachusetts. En quelques secondes, la souffrance a changé d’odeur.   La sueur a laissé place au sang. La zone d’arrivée, théâtre de toutes les joies, est devenu la porte des enfers. En quelques minutes les cris ont changé de tonalité. Les rythmes cardiaques accélèrent anormalement. Mais cela n’a plus rien à voir avec l’effort. Les coureurs sont à terre,  les spectateurs courent. L’ordre des choses s’est inversé. Personne ne comprend. Un homme s’anime, une femme crie, l’autre ne sait pas pourquoi il ne fonce plus vers cette ligne. Habituellement, les coups de canon ou de pistolets sont tirés au départ des courses. Le 117ème Marathon de Boston, le plus vieux au monde, vient de s’achever sur deux terribles explosions. La terreur aveugle et complexe vient de balayer le bonheur simple d’un jour off, le Patriot’s Day.   Quelques heures après, les rubalises des scènes de crimes ont remplacé la « finish line ». Ca y est, c’est vraiment la fin.   Trois morts, dont un enfant de huit ans, et plus de cent quarante blessés. Ce n’est pas le bilan attendu : on ne devait parler que des 21 000 finishers. Prémonition ou mauvaise coïncidence, ce rassemblement de Boston 2013 avait débuté par une minute de silence en hommage aux 27 victimes de la tuerie qui avait eu lieu à Newton dans le Connecticut en décembre dernier. Jusqu’ici, aucune des précédentes éditions n’avaient été interrompues et, ce, depuis 1897.   Boston, traditionnellement disputé le troisième lundi d'avril, fait parti des 6 marathons majeurs que compte la planète avec New York, Chicago, Berlin, Tokyo et Londres. Londres, justement, prévu dimanche 21 avril sera maintenu selon les déclarations faîtes par  le directeur de l’épreuve Nick Bitel sur SkySports. Heureusement. Boston, jugé très difficile en raison de son parcours accidenté, - et sans jeu de mot -, devra aussi renaître l’an prochain. Et à coup sûr, l’édition de 2014 sera encore un peu plus dure. Émotionnellement au moins. Car il est une sentence commune aux runners du monde entier : « je cours donc je vis ». Et devant la mort imbécile, il n’est de meilleur remède à administrer que celui de la vie. Alors il faudra courir.   A l’heure actuelle, aucune piste n’est privilégiée par les autorités américaines. Les enquêteurs vérifient toutes les vidéos à leur disposition et récoltent encore les différents témoignages. Les talibans pakistanais, qui ont déjà menacé de frapper les États-Unis en raison de leur soutien au gouvernement du Pakistan, ont déjà nié mardi toute implication dans ces attaques. Des attaques qui pourraient aussi bien venir de l’intérieur du pays. A quelques jours près, elles pourraient faire échos à l’attentat d’Oklahoma City, -perpétré par Timothy McVeigh, activiste d’extrême droite -, lorsque le 19 avril 1995, une explosion au camion piégé avait détruit un immeuble fédéral faisant 168 morts.     Sinon lundi, à Boston, il y avait aussi une course. Pour son 2ème marathon après Dubaï en janvier, à seulement 23 ans, l'éthiopien Lelisa Desisa s'était imposé en 2h10'22'' devant le kényan Micah Kogo et un autre Ethiopien, Gebregziabher Gebremariam. Chez les femmes, la kényane Rita Jeptoo avait remporté l'épreuve en 2h26'25'', avec respectivement 33 et 36 secondes sur ses deux poursuivantes, l’éthiopienne Meseret Hailu, et sa compatriote Sharon Cherop.   Eux, les champions, ont bien vu la « finish line » sur Boylston Street. Ils l’ont même franchi. Nul ne doute qu’ils se souviendront longtemps de ce jour. Le rêve était pourtant dans leurs mains. Ce devait être ça la fin. – S.L
  • Contrairement aux anges, le sport a toujours eu un genre. Depuis la fin du XIXème siècle, la domination masculine s’y exerce sans partage. Oui, les femmes sont de plus en plus représentées et diffusées, mais l’égalité de traitement,-médiatique notamment-, n’existe pas encore. Un an après « le Sport a encore un sexe », PQDS revient sur la question. Chronique. L’exception n’est pas la règle. Connaissez-vous Nathalie Amiel ? Non ? Et bien désormais vous n’aurez plus d’excuse. Retenez bien ce nom puisqu’il s’agît de la seule et unique entraineuse d’une équipe de France. Depuis 2009, elle dirige le groupe de rugby tricolore et devinez quoi ? Les résultats du XV de France féminin n’ont pas été bouleversés. Non, la France a même terminé 2ème des trois dernières éditions du Tournoi des 6 Nations, rang qu’elle occupe après trois matchs cette année. Comme quoi les clichés ont la vie dure : le monde ovale pourtant réputé macho, viril et conservateur fait figure de bon élève quand les autres sport majeurs ne présentent que des hommes à la tête des équipes de football, handball, volley-ball…Rassurez-vous, cela n’a pas empêché Pierre Camou, le Président de la Fédération Française de Rugby, de déclarer un jour que « le rugby féminin, ce n’est ni du rugby, ni féminin ». On le voit, des années de conditionnement laissent la part belle aux vieux réflexes. L’inversion des genres. En cette « Journée de la Femme », - la 37ème depuis son officialisation par les Nations Unies-, l’exemple montre le chemin à parcourir pour que le sport féminin fasse totalement sa mue. Et soyons clair, on ne changera pas les mentalités par de belles phrases ou en professant chaque année des constats démagogiques. Des actes, voire des actions révolutionnaires devraient voir le jour pour que la place laissée aux femmes dans le monde du sport change radicalement. Si, si. Aujourd’hui, vous, tout autant que les autres, n’êtes pas encore tout à fait prêt à envisager une véritable égalité hommes-femmes. Non sinon vous seriez prêt à imaginer qu’une technicienne de haut vol puisse remplacer Didier Deschamps à la tête des bleus du football. Mais ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? Non, ce n’est pas le cas. On entend déjà les arguments : un tel profil n’existe pas, il faut quelqu'un qui ait l’expérience du haut niveau, manager des hommes lorsque l’on est une femme n’est pas choses aisée… Bien sûr. Pourtant, qu’un homme,  Bruno Bini, soit sélectionneur de l’équipe de France féminine ne choque pas. Pourtant, - et l’on respecte ici ses qualités de technicien-, Bruno Bini n’avaient pas un palmarès incroyable (Champion d’Europe 2003 avec les -19 ans féminines) avant de prendre en charge l’élite bleue en  2007. Et en quoi est-ce plus aisé de manager des femmes lorsque l’on est un homme ? On le voit, des années de conditionnement servent encore de paravent au vent du changement. Show must go on. Mais, heureusement, les apparences sont sauves. Car il est un domaine dans lequel le sport traite le problème du genre : à défaut d’augmenter la médiatisation du sport féminin (bien que D8 et Eurosport diffusent régulièrement les footballeuses et France télévision les rugbywomen), les médias féminisent un peu plus le traitement du sport. Et les douze derniers mois ont noté la tendance : au sein du groupe Canal+, on ne parle plus de rugby ni de foot sans Isabelle Ithurburu, Astrid Bard et Nathalie Iannetta, de handball, ou de basket et désormais de Formule 1 sans Laurie Delhostal ;  France Télévision a confié les clés de son mythique « Stade 2 » à Céline Géraud ; BeIn Sport, l’Equipe 21 et Infosport+ font la part belle aux femmes dans leur matinales ; et chaque semaine, l’Equipe magazine, confie à Chrystelle Bonnet le droit de raconter ses aventures de journaliste sportif, « avec un « e » comme dans fille » dit le mag. Là encore, le rugby se démarque : chaque semaine Midi Olympique, « la bible jaune et ovale », traite le rugby féminin sous tous les angles dans son tour des régions. Il est vrai que les plumes sont essentiellement masculines mais au moins, il s’agit de contenu et de sport féminin, pas de relooking. Alors, on ne peut s’empêcher de penser à Marianne Mako, première femme à bouleverser le monde rond des hommes: 10 ans de bons et loyaux services, une rubrique «Crampons Aiguilles »  et un licenciement en 1997. On le craint, des années de conditionnement peuvent toujours laisser la part belle aux vieux réflexes. Cachez cette femme…Cette semaine, en livrant cette nouvelle, c’est comme si l’AFP avait lancé, par anticipation, la « Journée de la Femme ». Mardi, l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé que le troisième marathon international de Gaza était annulé après le refus du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, de laisser des femmes y participer, « Cette décision décevante fait suite à des discussions avec les autorités à Gaza qui ont insisté pour qu'aucune femme ne participe », a déclaré l'UNRWA qui organise la course, prévue le 10 avril, dans un communiqué. Selon des responsables de l'UNRWA, 807 participants s'étaient inscrits, dont près de la moitié de femmes - 385, dont 266 Palestiniennes de la bande de Gaza. « Nous regrettons cette décision d'annuler le marathon, mais nous ne voulons pas que des hommes et des femmes courent ensemble », a déclaré à l'AFP Abdessalam Siyam, le secrétaire général du gouvernement du Hamas. Noura Boulboul, 13 ans, élève dans une école de l'UNRWA, a exprimé sa déception, affirmant le droit des filles à participer au marathon. « Pourquoi interdire aux filles de participer au marathon? Ils savent bien que les filles nagent dans la mer à côté des garçons, quelle est la différence? », a-t-elle souligné. On le craint, des années de conditionnement pourraient servir longtemps encore de paravent au vent du changement. Certains diront qu’il s’agît de politique, et non plus de sport. Mais justement… -S.L
  • C’est un XV de France transformé qui se rendra à Twickenham samedi à 18h. Pour faire taire les mauvais augures et défier le XV de la Rose, Philippe Saint-André a changé 8 titulaires et compte sur l’imprévisibilité  ancestrale des bleus. Un discours suffisant pour sauver la méthode ?  coup de balai.  Avec cinq joueurs renvoyés chez eux (Mermoz, Taofifenua, Chouly, Forestier, et Ouedraogo, blessé) au lendemain de la 2ème défaite des bleus face au Pays De Galles, on s’attendait à du remue-ménage dans le XV de départ appelé à jouer l’Angleterre. On s’attendait aussi à du «remue-méninge » et à une petite remise en question du staff concernant le plan de jeu. Finalement, c’est plus de la moitié de l’équipe qui a valsé : Domingo et Kayser entrent en 1ère ligne, Samson en 2ème, Nyanga en 3ème, Parra et Trinh-Duc formeront la charnière,  Clerc revient à l’aile et Fofana glissera au centre (enfin !). Mais pour ce qui est de l’aspect « technico-tactique », -à part l’intention affichée de jouer dans le second rideau défensif, juste dans le dos du premier mur de joueurs-, circulez messieurs dames... Philippe Saint-André n’a rien livré de ses intentions ou de sa réflexion. Au contraire. Et sa réponse fût cinglante devant l’insistance maladroite d’un intervenant à la conférence de presse. Droit dans les talanquères. «Ca se voit que vous avez joué au rugby vous… ». Voilà, c’est fait et que cela soit dit. Les paroles du sélectionneur sont sans équivoque. Désormais, toute question qui dérangera un peu aura droit à un regard noir, un petit rire sarcastique et à ce genre de suspicion : Avez-vous le label requis pour interroger ainsi le patron du XV de France ? En ces temps de carnaval où l’on apprend que le cheval se fait passer pour un bœuf, il ne faudrait pas qu’un journaliste lambda se permette d’aborder la problématique du fond de jeu et de son socle. Non mais ? Tout de même ! Et dorénavant, il faudrait prévoir que chaque journaliste vienne avec son ancienne licence de cadet sous peine de ne pas accéder à la salle de presse. Que cela soit dit ! D’ailleurs, c’est bien connu, les journalistes politiques ont tous, un jour ou l’autre, exercé un mandat ou été délégué de leur classe de 5ème 6 au collège Henri Guillaumet. Sinon, il leur serait impossible de comprendre les affres de la vie publique… Alors si d’aventure vous suivez le rugby, vous avez intérêt à avoir tâté du cuir au préalable. Au passage, on imagine la résonnance qu’aurait eue cette remarque si le sélectionneur avait été celui du ballon rond. Mais ici il s’agit d’ovalie. Et quelque part on n’est pas loin du célèbre « tu-m’-emmerdes-avec-ta-question » de Lièvremont. Comme quoi PSA s’inscrit bien dans la continuité. Mer plate avant l’ouragan. Mais au-delà de cette manifestation de mauvaise humeur, il faut bien l’avouer, dans ce tournoi des 6 nations 2013, le discours du sélectionneur, lui, est un peu trop carré, étudié voire éprouvé. Depuis la défaite en Italie, on aimerait un peu plus de sincérité et un peu moins de… poncifs. Du latin, punctum. Vous savez, quand autrefois, chez nos amis latins (ah ces italiens..), pour reproduire une esquisse, on la piquait de trous sur ses lignes principales et on y passait ce petit sachet de poudre, la ponce. A croire que cette leçon-là a été ramenée de Rome. Car la conférence de presse du boss des bleus nous a livré un discours d’une incroyable platitude en ces jours de tempêtes où la France s’achemine peut-être vers sa 3ème défaite de rang dans le Tournoi : du jamais vu depuis 1982 ! Non, l’annonce de 8 nouveaux titulaires ne devrait pas être un évènement. Qu’importe si la charnière a été totalement remaniée, la 1ère ligne au 2/3 changée, Fofana enfin replacé à son poste de prédilection, qu’importe la complémentarité toulonnaise louée 15 jours auparavant (seul Bastareaud reste au centre quand Michalak retrouve le banc et Mermoz reste …« en rade »). Qu'importe les contradictions de façade. Enfin, tous ceux qui ont, un jour ou l’autre, joué au rugby savent cela ?… N’est-ce pas Philippe Saint-André ? « Après 2 défaites, il fallait apporter de la concurrence, de la fraîcheur… ». C’est vrai que François Trinh-Duc et Morgan Parra ne sont pas non plus des inconnus. Et on imagine aisément que Philippe Saint-André voit plus loin : «tu ne vas pas à une coupe du monde avec une charnière, tu y vas avec deux charnières ».  Car il semblerait que ce ne soit pas une sanction pour Michalak. « Il a un peu pioché physiquement ». Et logiquement, pour l’expérience commune et la nécessité d’avoir un buteur sur le terrain, « à partir du moment où on voulait voir François, Morgan entre »... Bon, on veut bien entendre que le staff des bleus a une idée du jeu à installer et qu’il s’y tienne, que les joueurs soient interchangeables mais pas le système. Oui, on veut bien accepter de croire que ,quand tout va bien, la Coupe du Monde est encore bien loin et que, quand tout va mal, les sacrifices se font en son nom… Mais, justement, on aurait bien aimé que Philippe Saint-André nous parle de son système et de ses ajustements. CQFD. En fait, au lieu de véritables éclairages qui pourraient prévenir, excuser ou du moins expliquer tout échec, l’assistance a eu droit, en guise d’esquives, à une série de phrases toutes faites : « Ils sont déterminés, ils sont frais », « il faut mettre de la concurrence », il faudra « être courageux » « être très fort dans les duels » car « il y aura beaucoup d’engagement ». Bref, attendez-vous à un match de rugby. On en passe et des meilleures, avec pour finir, la cerise sur le gâteau, l’ambition ultime,  pour gagner chez l’ogre Anglais, devinez-quoi ? « Il va falloir être français samedi, courageux, audacieux, imprévisible.. ». Mais oui, bien sûr, sommes-nous sots ? Et nous qui voulions parler fond de jeu, systèmes défensifs et combinaisons offensives... Nous nous trompions ! Pour gagner en Angleterre, il faut avant tout…être Français. Oui, bien sûr, puisque nous sommes dos au mur rebellons-nous ! Faisons appel à l’esprit de Twickenham (1999) et de Cardiff (2007), lorsque nous avons abattu le colosse All Black à la surprise générale. Et puisque nous sommes en Angleterre, oui, soyons fous, tentons un coup de Trafalgar, oui,  et dupons nos meilleurs ennemis… Oui !!! Sauf qu’à l’époque… l’histoire était toute autre : ce sont les français qui sombrèrent, Bonaparte qui perdit sa flotte entière car les anglais avaient un plan. Holà, là, attention, ne parlez pas de plan, on va nous demander notre licence. – S.L Le XV de France face à l'Angleterre : 15 Huget, 14 Clerc, 13 Bastareaud, 12 Fofana, 11 Fall, 10 Trinh-Duc, 9 Parra, 7 Dusautoir (cap), 8 Picamoles, 6 Nyanga, 5 Maestri, 4 Samson, 3 Mas, 2 Kayser, 1 Domingo. Remplaçants : 16 Szarzewski, 17 Debaty, 18 Ducalcon, 19 Suta, 20. Claassen, 21 Machenaud, 22 Michalak, 23 Fritz
  • Philippe Saint-André a livré le XV de départ appelé à redresser la barre samedi au Stade de France. La stratégie a eu raison de Florian Fritz. Mais le discours du sélectionneur n’a pas vraiment convaincu. La voix plus tremblante que d’habitude, Philippe Saint-André se présente en conférence de presse dans l’amphithéâtre du Centre National de Rugby de Marcoussis. Il faut dire que la 2ème journée du Tournoi des 6 Nations 2013 se profile et que comme le chante Etienne Daho dans son célèbre « Weekend à Rome », depuis ce dimanche et le fiasco italien, « Paris est sous la pluie »… PSA plonge sans tarder sur son micro et se lance dans sa présentation…à l’image des relances qu’il improvisait lorsqu’il était joueur et « Goret », et que son maillot semblait toujours mal ajusté. Sans surprise, le groupe livré recèle 3 changements : Jocelino Suta remplace logiquement Pascal Papé blessé en 2ème ligne, Thierry Dusautoir redevient capitaine des bleus et Mathieu Bastareaud remplace Florian Fritz au centre.   Mea Culpa. Premiers commentaires lancés comme une défense : « La défaite face à l’Italie ne souffre d’aucune contestation, en perdant plus de 16 ballons, on ne peut pas gagner un match ». Cela saute aux yeux. Le sélectionneur et son staff sont encore meurtris par la défaite en Italie. Le besoin de se justifier prend le pas sur l’actualité galloise. « On dit qu’on ne change pas une équipe qui gagne, nous on ne change pas une équipe qui perd ». Belle formule. C’est tout à l’honneur de l’encadrement bleu de ne pas céder aux sirènes médiatiques ou populaires. Surtout lorsque les statistiques viennent confirmer que, si les français ont été dominés, ils n’ont été pénalisés que 4 fois, contre 10 pour leurs adversaires. En effet, tout n’est pas à jeter. Première contradiction cependant : le remplacement de Florian Fritz par Mathieu Bastareaud ! Fritz, exemplaire en défense. Fritz, sevré de ballons mais efficace offensivement (bien qu’il « oublie » de passer à Fofana à la 12ème). Fritz, successivement auteur de 7 prestations de haut niveau depuis son retour en bleu (face au Pays de Galles lors du dernier match du tournoi 2012).  « Ce n’est pas une sanction, on gagne à 23 ou on perd à 23…c’est une situation un peu stratégique par rapport à la position inversée des gallois et aux automatismes 10, 12, 13 en club…. » s’explique PSA. La taque-taque-tique. Malheureusement, l’argument de la complémentarité ne tient pas tout à fait, comme l’explique Pierre Michel Bonnot dans l’Equipe (édition du jeudi 7 février 2013) : depuis décembre, les toulonnais Michalak, Mermoz et Bastareaud n’ont partagé que 6 minutes de jeu en matchs officiels. On comprend l’intention de l’encadrement français : face à la densité proposée par Jamie Roberts et les gallois au centre du terrain, cet ajustement ne vaut pas une affaire d’état. Mais pourtant, Florian Fritz est sans aucun doute l’un des centres les plus perforants et puissants de notre championnat, un puncheur doublé d’un très bon plaqueur. Alors l’espace d’une seconde et d’une mauvaise pensée, on se rappelle que, -il y a quelques semaines-, certains observateurs pointaient du doigt le lobbying mené du côté de la rade pour que les bleus aient un peu plus l’accent du sud-est… PSA poursuit avec ironie : « Ce n’est pas Florian Fritz qui a perdu 16 ballons… »  et précise «  mais  Roberts est un perforateur. Il fait avancer le Pays De Galles et Mathieu avait fait un bon match face à lui en HCup… ». Ah ? bon… alors tant pis pour Fritz. Pas de regrets mais des remords. Le sélectionneur clame dans la foulée que les bleus vont « tout faire pour n’avoir aucun regret samedi ». Comment ? On se saurait le dire car Saint-André aborde peu la rencontre à venir. Il préfère avouer sa colère et revenir sur l’Italie: « quand on a la possibilité de tuer le match et qu’on ne le fait pas… ». C’est vrai. Il faut dire qu’en commettant onze en-avant dont huit en 2ème mi-temps, les occasions s’envolent vite. Surtout si l’on ajoute les quatre ballons rendus en touche sur treize lancers : ça fait beaucoup ! Lucide, Saint-André enchaîne : «Les réponses ont été individuelles et pas collective….mais on ne va pas bruler ce qu’on a aimé en novembre. On a manqué de stratégie de précision collective…..c’est pour ça que l’on garde ce groupe pour progresser dans le domaine des repères collectifs. On croit en ce groupe, à nous de mettre le casque à pointe et de se préparer pour un match de très haut niveau face à ces gallois. ». Tout cela est bien ficelé et en tant que grand communiquant, le sélectionneur profite alors de l’exercice en public pour faire passer des messages : « On voit la moelle d’un joueur de haut niveau non pas dans une dynamique de victoire mais dans la défaite. ». Aussitôt, on se dit qu’il existe un contre-exemple All Black mais il prévient « on aurait pu sortir beaucoup plus de joueur…. Ils ont la chance d’en avoir une 2ème …à eux de la saisir ». Quant au reste de l’échange, il est expédié avec un brin de langue de bois. Circulez Messieurs Dames…Quid du changement imposé par la blessure de Pascal Papé ? « Jocelino Suta commence le match car il connait les annonces…le jeune « Tao » (Romain Taofifenua- USAP),  il apprend le haut niveau ». Quid du capitanat récupéré par Dusautoir, -ô ironie du sort-, récemment déchu ? «A partir du moment où Papé est blessé, Thierry passe naturellement capitaine ». Quid des Gallois ? « Sincèrement, on se concentre sur nous déjà ». Avant de s’en aller, Philippe Saint-André nous rappelle, - tout de même ! -,  que la France avait été «capable de battre les meilleures nations du monde en novembre», ce qui fera sans doute plaisir à l’équipe des Samoa (lors de tests de novembre, le XV de France avait successivement battu L’Australie, l’Argentine et les Samoa). Bon, c’est fini, on y va …mais pour une fois, on ne peut pas dire que tout cela transpire la sérénité. -S.L Le XV de France : Forestier, Szarzewski, Mas - Suta, Maestri - Ouedraogo, Dusautoir, Picamoles - Machenaud, Michalak - Fall, Mermoz, Bastareaud, Fofana - Huget Les remplaçants : Kayser, Debaty, Ducalcon, Taofifenua, Chouly, Parra, Trinh-Duc, Fritz
  • Au terme d’un match qui fait écho à l’histoire du Tournoi,  l’édition des 6 nations 2013 vient de se lancer. Rouges et Verts ont livrés un match engagé et palpitant mais c’est finalement l’Irlande qui s’est imposée 22-30 à Cardiff.        30 minutes de jeu. Pays De Galles 0, Irlande 20. Brian O’Driscol, « vieux » forban de 34 ans, se replace. Il a la tête bandé. Il vient d’annoncer que ce tournoi serait son dernier et comme d’habitude il paraît toujours aussi vert. Normal pour un irlandais. Normal lorsque l’on joue en respectant le poids de son histoire, le courage de son peuple, le maillot des anciens. Dès ce 1er match de l’édition 2013, ses corsaires armés de trèfles sont venus avec la ferme intention de conquérir les terres voisines, celles qui abritent, depuis l’an passé, le précieux butin des terres du rugby du Nord : le grand chelem. Avant le coup d’envoi, le monde du rugby se demandait où se situait les gallois après 7 défaites consécutives depuis leur titre européen 2012. Ils sont pris à la gorge, étouffent. Leurs maillots sont évidemment rouges. Leurs visages, leurs corps aussi. Les Diables subissent les flammes vertes et ce n’est pas la pénalité de Leigh Halfpenny qui réduit le score (3-20) à la 34ème minute qui inverse la tendance. L’armée d’Erin domine les regroupements et occupe savamment le terrain grâce au pied de son ouvreur Jonathan Sexton, futur flibustier du championnat français (il devrait s’engager avec le Racing-Metro, et était également sur les tablettes de Toulon et Clermont.). Heureusement, qu’il ne s’agit que de sport et de rugby. Car les Gallois sont au plus mal à ce moment du match. KO debout. Mais ceux qui aiment ce tournoi, ceux qui aime « Le Tournoi », son histoire, ses chants, ses hymnes, son parfum de joutes fraternelles et ancestrales, ceux-là le savent. Le Tournoi a cela de particulier que, menée de 20 points, ou donnée battue avant-match, une équipe peut renverser le cours d’un récit que l’on croyait déjà écrit. Rappelez-vous l’année 2000 et la 1ère édition des « 6 Nations ». L’Italie, qui venait d’être acceptée parmi les grands d’Europe, remportait 34-20 son match d’ouverture face à l’Ecosse, moribonde. Première surprise dans ce tournoi new-look. L’Angleterre, elle, écrasait tout sur son passage : promise au grand chelem, elle comptait 4 victoires en 4 rencontres avant de se rendre justement chez des écossais qui présentaient, eux, un bilan inverse. Des écossais promis à l’humiliation et à la cuillère de bois. Résultat et deuxième surprise : victoire des écossais au terme d’un match haletant. Oui, c’est cela le Tournoi. Alors, on se dit que tout est possible quand la mi-temps intervient  et que le Pays De Galles présente un bilan désastreux : 7 pénalités concédées pour 3 petits points marqués. Mais le demi de mêlée de l’aviron bayonnais, Mike Philipps vient de donner la bonne cadence en une action. Le ballon a balayé quatre fois la largeur du terrain, les gallois ont progressé de 60 mètres : pour une fois enfin, les vagues rouges viennent de se lever et de repousser l’adversaire. Les envahisseurs Irlandais ont reculé mais ont réussi à briser l’enthousiasme local, à seulement 5 mètres de leur en-but et grâce à une défense solide. Mérité. Car les irlandais ont livré un rugby couleur émeraude pendant le 1er acte. L’essai de Healy à la 24ème minute est un joyau : le talonneur Rory Best contre le dégagement de Dan Biggar, récupère, fait une longue passe pour Jamie Heaslip qui donne instantanément à l’ailier Simon Zebo. Le ballon est trop en arrière mais l’ailier le ramène d’une aile de pigeon lumineuse et géniale. L’espace d’un souffle, d’une série de passes dans le petit périmètre, d’un maul, et le pilier aplatissait. Treize minutes avant, O’Driscoll le porte-bonheur au numéro…13 offrait un caviar à Zebo pour le 1er essai du match, suite à une percée de Craig Gilroy. Mais puisqu’il s’agit du Tournoi, on se dit que tout est possible quand  le sifflet annonce le retour des hostilités. Devant leur peuple et le « Pays de leur Pères »*, on se dit que les Champions 2012 vont mourir balle en main. Mais O’Driscoll, qui sera désigné homme du match, marque dès la 44ème minute son 46ème essai en 121 apparitions. Les Irlandais mènent alors 30 à 3 : il est les temps que les diables rouges sortent de leur boîte pour revenir dans un match qui ressemble de plus en plus à l’enfer. Justement, l’ailier Alex Cuthbert est à la conclusion d’une combinaison parfaitement huilée et ornée de leurres savamment placés dans les 22 mètres adverses. Le Pays De Galles revient à 10-30 et la partie s’emballe. On rentre dans le dur. Les 2 équipes se rendent coup pour coup mais les gallois sont poussés par un Millénium Stadium en transe et à son tour, Halfpenny, venu de l’arrière franchit la ligne (59ème ,15-30). L’ambiance est folle. Le talonneur Best a écopé d’un carton jaune et, comme il s’agit du Tournoi, on se dit que tout est possible. D’autant que Connor Murray,  le 9 du XV du trèfle prend lui aussi un jaune sitôt son partenaire revenu. Le Pays de Galles lance ses hommes comme des obus. Le bateau irlandais semble ivre mais ne lâche pas. C’est un combat passionnant comme seul le Tournoi sait en livrer. Les Gallois pilonnent la ligne irlandaise héroïquement défendue et enchaînent des temps de jeu à une passe. Finalement, le pilier Craig Mitchell vient profiter d’une petite fissure dans la digue verte (76ème) et seuls 8 points séparent désormais les deux équipes (22-30). Et Puisqu’il s’agit du tournoi, on se dit que tout est encore possible. Mais les Irlandais remportent le 1er match de cette édition 2013. Quel match ! Malgré une deuxième mi-temps amplement dominée et un jeu en partie retrouvé, les Gallois enregistrent leur 8ème défaite consécutive depuis le Grand Chelem 2012. La semaine prochaine ils tenteront d’arrêter la mauvaise série en se rendant au Stade de France. Et puisqu’il s’agit du tournoi, on vous le dit, tout est encore possible. –S.L * l’hymne gallois s’intitule « Land of My Fathers ».
  • La saison dernière, à l’approche du derby basque entre Biarritz et Bayonne, Cédric Heymans, tout nouvel ailier de l’aviron, avait retrouvé sa maison taguée « allez BO »…. à la mousse à raser ! L’anecdote symbolise assez bien l’état d’esprit des aficionados du rugby. Aujourd’hui, ce sport jouit d’un engouement toujours plus important. Mais derrière les statistiques et les nombres se cachent des amoureux qui aiment l’ovale sincèrement. Allons à la rencontre de ces 16èmes types. Paris, Champs-Elysées. Adidas Store.Mercredi 14 décembre 2011. Ce matin, la « plus belle avenue du monde » porte bien son nom pour les fans de rugby. Au programme : séance de dédicaces avec 4 tout frais champions du monde All Blacks. Et pas les moindres. Le 3ème ligne et capitaine Richie McCaw, les deux 2ème lignes Sam Whitelock et Ali Williams, l’arrière Israël Dagg sont en tournée pour leur sponsor. Le magasin est bondé. La foule déborde hors des murs, envahissant le trottoir d’habitude si large, aujourd’hui si petit. Mais pour cette expérience unique, on ferme exceptionnellement le magasin quelques instants : extinction des lumières, l’estrade et le paravent tatoué « World Champion 1987-2011 » disparaissent. Noir total, seuls les écrans des smartphones brillent avant l’arrivée des géants. Petit flottement. Quelques secondes qui paraissent des minutes. Puis les amplis sont poussés à fond : bruits de crampons mixés au haka… la lumière revient peu à peu avec les applaudissements et les 4 silhouettes entr’aperçues dans la pénombre révèlent enfin les visages attendus. Ils sont là à quelques mètres. Bientôt quelques centimètres. La magie peut commencer. Anthony, 20 ans, est originaire de l’Aveyron et veut rencontrer les stars. « L’esprit du rugby, c’est avant tout le fair-play », dit-il en attendant son tour, « c’est aussi les valeurs de combativité mais c’est vaste… ». Pour lui, l’ovalie reste encore loin des travers du foot : « On y trouve des notions de fraternité ‘à la vie, à la mort’ toujours d’actualité malgré le professionnalisme ! ». Juste à côté, Pierre, 40 ans, pense que l’ambiance autour et dans le stade, mais aussi le jeu, incarnent les valeurs rugbystiques. « Je suis souvent à Perpignan et quand on va voir l’USAP, c’est un peu comme si le ’village’ se réunissait autour d’un évènement.Le stade, c’est un endroit où l’on se rencontre ». On lui rappelle que Richie McCaw, qui se trouve à portée de passe,  aurait déclaré que les français étaient des tricheurs : « c’est symbolique, les déclarations font partie du jeu pour déstabiliser l’adversaire » répond-il instantanément. Etienne,21 ans, étudiant en Staps, mitraille les champions du monde. Il aime le sport et surtout le rugby parce que « c’est beaucoup plus réglo ! On a l’impression d’être en famille, de tous se connaître ! ». Daphnée, 19 ans est plus terre à terre « Accessoirement, ils sont beaux ! Je regarde parce que, à la base, mon père regarde ! Mais j’aime ce jeu d’équipe, cette solidarité. En plus lorsque l’on va au stade c’est ‘no problem’ ! ». De cette mêlée de fans émerveillés,émergent Laurence, Leslie et Sandrine, la quarantaine, hilares. Elles aiment le hand avant tout mais reconnaissent parfaitement la valeur de cet esprit dont nous parlons « La mentalité du rugby, c’est respect, fair-play, c’est le sport tout simplement ! En revanche, on craint que l’économie change la donne. » Et elles ajoutent «  Mais le calendrier (des « Dieux du Stade lancé par Max Guazzini et le Stade Français qui expose les joueurs sous toutes les coutures), ce n’est pas très positif !!! ». Le hasard  des échanges nous mène à Marie, 25 ans, qui travaille pour la Ligue Nationale de Handball « Je suis fan de sport depuis longtemps. Mais le rugby, c’est le plus intéressant. Il y a plus d’action, plus de contacts. Le football reste le plus populaire mais c’est au rugby que l’on voit le plus de spectacle. ». La jeune femme semble passionnée : « mon club de cœur, c’est Biarritz, le BO. ». Pourtant, elle n’a découvert ce jeu et ce milieu qu’en 2007 : elle était alors bénévole pour la Coupe du Monde de Rugby qui se déroulait en France. « Les valeurs ? C’est le respect de l’autre et le respect des règles qui sont omniprésents. L’ambiance est très familiale et que ce soit les gens ou les joueurs, ils ne se prennent pas la tête. Et l’argent ne gâche pas encore la beauté de ce jeu ». Peu à peu, l’émotion se dilue et les visiteurs s’éparpillent. Leurs devoirs accomplis, les all-blacks disparaissent. Direction l’autre côté de la planète. Petit saut dans le temps. Rue de la Soif, Pub Eden Park. 17 mars 2012. Le XV de France est en quête de rachat pour le dernier match d’un tournoi 2012 raté. Il affronte un Pays de Galle revanchard depuis la dernière ½ finale de coupe du monde. Un adversaire favori pour réaliser un nouveau grand chelem. L’affaire est même entendue selon les observateurs. A Cardiff, dans l’enfer du millénium, les diables rouges sont soutenus par 70 000 spectateurs. A Paris, quelques supporters bleus, eux, ont décidé de plaquer le confort de leur canapé. Ce samedi après-midi, ils s’entassent dans l’écrin de ce petit paradis du rugby pour voir le match. « Je suis là pour l’ambiance, c’est toujours plus sympa que de rester devant sa télé » lance Bastien, 27 ans, physique passe-partout. « On peut partager, communier avec d’autres français, c’est mieux que de rester isolé chez soit. Y’a toujours un bon état d’esprit dans le rugby, alors ça pourrait être sympa de croiser des gallois. Celui qui gagne paie un verre à l’autre, ça a toujours été comme ça ! ». La convivialité et l’échange priment selon lui. « Les valeurs sont bien plus présentes qu’ailleurs. Ce sont des valeurs de solidarité, de combat, qui recouvrent une certaine noblesse ».  Loin des clichés alcoolisés, Bastien relève l’aspect familial et culturel du rugby : « Malgré l’argent et le professionnalisme, il y a quelque chose d’ancestral qui perdure. J’ai joué, je suis le rugby depuis petit. Je tiens cela de mon père et de mon grand-père. C’est quelque chose qui se transmet de père en fils ». Et quand on lui demande qui devrait remporter ce match, Bastien répond que ce ne serait pas un scandale si les gallois gagnaient. Le décor est planté, les supporters sont prêts. Alors, Place aux hymnes. Quelques gorges se brisent sur la Marseillaise et se soignent dans la foulée avec une gorgée de houblon. Le « Land of My Father » de nos cousins celtes est applaudi. Martine, 50 ans, look BCBG, aime ce cadre sympa qui permet de mieux vivre l’évènement. « Je suis d’une région de rugby. Mon père jouait. J’aime bien suivre mais je ne suis pas une experte ! ». Elle est venue avec son mari Patrick et son neveu Rémy. « Ce sport incarne le courage, c’est un sport difficile, il y a beaucoup de chocs. Et il représente bien aussi la solidarité entre les membres d’une équipe… ». Malheureusement, le match passant,  les diables rouges, plus forts et mieux organisés,  confirment le scénario prévu. En dépit de quelques soubresauts du XV de France vécus avec enthousiasme par les fans présents, les bleus s’inclinent. Au moment de partir, on demande à un groupe de supporters s’ils reviendront ici pour les prochaines joutes : «  oui, ne serait-ce que pour entendre avec plaisir les magnifiques chants de nos adversaires !». La réponse est belle et nous fait rêver. Petit saut dans le temps et dans l’espace. Angleterre. Du côté de Londres et ailleurs. Avril 2012. Une mini-révolution vient d’être étouffée. La Reine en est sortie indemne. Et le rugby de la rose aussi. Tout est pourtant parti d’une bonne idée lancée en 2004. A l’occasion de l’ouverture de chaque nouvelle saison, la 1ère journée de Premiership, - le nom du Top 14 chez nos meilleurs ennemis -, connait une particularité : le « London Double Header ». Sur la même pelouse, deux matches se succèdent dans le même après-midi. Ce rendez-vous est commun aux quatre clubs de Londres (désormais 5 en élite avec la montée des London Welsh mais ces derniers ne sont pas concernés) : les Harlequins, les Saracens, les Wasps et les London Irish. La mythique enceinte de Twickenham devient ainsi le temple coloré de la fête du rugby londonien.  Et les 75 000 fans conviés ont double ration de jeu. Mais voilà, cette année, les organisateurs de Premiership Rugby ont voulu faire « mieux ». Entendez « écouler les places en vente plus facilement ». Ils ont divisé le stade en 4 sections pour attribuer une partie à chaque club. Un stade coupé en 4 ? La communion chacun dans son coin ?« No we can’t ! » ont fait savoir les supporters de toutes les équipes. Cette répartition identifiée à de la ségrégation a été conspuée et décrite comme étrangère aux valeurs du rugby. Personne ne s’en est aperçu mais, l’espace de quelques jours, le pays fondateur du jeu de rugby a tremblé sur ses bases. Les fans se sont mis à imaginer les modes de contestations les plus originaux et les plus en phase avec leurs valeurs.  Outre-manche, on en était à croire que ce ballon se mettait à tourner rond… Pas longtemps heureusement. La raison a fini par l’emporter. Les responsables de cette initiative ont sans doute révisé l’histoire de ce sport étrange où l’on veut être ensemble. Ils ont fait machine arrière en réfutant toutes mauvaises interprétations : le placement est resté libre dans le stade. Et les supporters ont pu se mélanger le 1er septembre dernier. Dans la convivialité et le respect ! Retour en hexagone. Dernièrement à l’occasion de la réception du Stade Français pour le compte de la 8ème journée de Top 14, les supporters de Mont-de-Marsan avaient choisi de manifester leur mécontentement vis-à-vis de l’arbitrage de manière humoristique. Nez rouge sur le nez et banderole déployée dans les gradins du Kop, avec ce message : « Arbitres : les Montois ne sont pas des clowns ! ». Il paraît que l’on a les supporters que l’on mérite… – S.L
  • Pas de plaquage, pas de regroupement mais des courses, des passes, des prises d’intervalles. Bref, c’est un autre rugby mais à la portée de tous : hommes, femmes, + de 35 ans… Philippe Rouzières,-Conseiller Technique Auvergne et chargé de mission à la Fédération Française de Rugby (FFR)-, et d’autres acteurs de ce jeu nous présentent cette variante de l’ovale. Plus Que Du Sport les a rencontrés lors des championnats de France qui avaient lieu à Villiers-sur-Marne, le week-end dernier.- S.L
  • Donetsk, 9h43, samedi 16 juin. Le sélectionneur français Laurent blanc arrive en conférence de presse. Ses premiers mots parlent de peine et de condoléances un lendemain de victoire : le plus grand fan de l’équipe de France vient de quitter les terrains. Thierry Roland est mort. La nouvelle tourne sur toutes les chaînes infos depuis une paire d’heures. Le micro des bleus n’aura plus jamais le même écho. On aurait dû s’en douter. La veille, après, 4 minutes et 17 secondes de jeu, le ciel commandait l’interruption d’Ukraine-France. De l’encre noire au-dessus des têtes. De l’eau partout sur les visages des joueurs, la voûte fondait. Thierry Roland n’était pas là. Déjà. Retenu chez lui suite à une opération pour des calculs biliaires. Le renouveau des bleus ne pouvait avoir lieu sans lui. Non pas après 13 coupes du monde, 9 championnats d’Europe, et plus de 1300 matchs de footballs couverts. L’homme se passionnait pour son métier depuis 54 ans et la voix du commentateur semblait nous parler depuis toujours. Alors on imagine la discussion là-haut, très haut dans la grande Régie. Chapatte et Couderc, ses mentors dans le métier, ont dû plaider sa cause. Mais les dieux du ballon rond ne pouvaient pas non plus priver Thierry Roland du premier succès bleu après 6 ans de phases finales vierges de toute euphorie. Une éternité avant la suivante. Une heure de débat, et le ciel séchait ses larmes pour lui offrir un dernier cadeau. Les français s’imposaient brillamment 2-0. On aurait dû s’en douter. Zapping. L’une des fameuse voix de RMC sport, Jean Rességuié  recueille pour BFM TV la réaction de Jean-Michel Larqué. « Jean-mimi » l’inséparable partenaire de jeu depuis 1979 s’effondre : « Qu’est-ce que vous voulez que je dise » « il se faisait une telle joie de reformer le tandem… c’est peut-être ce qui est le plus terrible, c’est que sa dernière joie, je devais la lui procurer et je n’ai pas pu… ». Vendredi en plein orage, accompagné de Denis Balbir au micro de M6, Larqué s’enorgueillissait pourtant de faire partie des quasi-derniers journalistes en tribune de presse. Les lieux avaient été désertés pendant les intempéries. On imagine combien les tribunes de presses doivent sembler vides aujourd’hui. On aurait dû s’en douter. Nécro. Depuis l’annonce, les commentaires vont bon train. Le premier « cyborg-commentateur », l’homme aux lunettes-jumelles est loué, regretté par l’ensemble de la profession. Il y a quelques années, il était encore trop vieux, dépassé, inexact. En 2004, son départ de TF1 soulage même certains. Place aux statisticiens, analystes, et autres professionnels parfois interchangeables. Soyons modernes, soyons tout sauf Thierry Roland.  On en oublie que le journaliste est un puits de sciences sportives. L’athlétisme, la boxe font aussi partie de ses faits d’armes, mais pas seulement. Alors c’est vrai. Roland n’a pas toujours fait dans la dentelle. Ses écarts sur les étrangers, - «ne croyez-vous pas qu’il y a autre chose qu’un arbitre tunisien  pour arbitrer un match de cette importance ?» à propos du but de la main accordé à Maradona lors du ¼ de finale de la coupe du monde 1986 par exemple-, ce côté café du commerce, cette gouaille ont souvent détonné et dérangé. Comme ce vieil oncle qui nous déverse sa rengaine populo en plein repas de famille. Ce vieil oncle que l’on aime tant avec son « rire-otarie » et sa jovialité inégalable, que voulez-vous personne n’est parfait. Et ces annonces de tournois de minimes à brive-la-gaillarde pour le week-end de pentecôte dont tout le monde se foutait en pleine retransmission mais qui nous parlaient de nous ? Le grand public perd cette voix familière qu’il invitait chez lui à chaque diffusion comme le dit si bien Platini, le premier héros moderne de l’équipe de France de Football : « C’était la voix du foot pour des millions de personnes et c’était mon ami ». Un peu le nôtre aussi. Un saut dans le vide. Des milliers de français vivent des drames personnels chaque jour. La vie continue et-personne-n’en-parle-et-c’est-injuste. Depuis ce week-end, tout le monde s’empare de Thierry Roland, de son souvenir, de son départ. C’est un monument de la télé qui disparaît. A l’heure où la télé n’en est plus un : de plus en plus regardée sur internet, en streaming, légal ou non, via les ordinateurs, les écrans tactiles ou encore les smartphones, le média change, sa pratique et son monde aussi. Les obsèques du célèbre commentateur sportif sont annoncées jeudi à l'église Saint-Clotilde, dans le 7ème arrondissement de paris où il vivait. Pas très populaire comme quartier ? Mais que voulez-vous personne n’est parfait. Ce matin la newsletter de Reporters sans frontières décomptait, dans le monde, 163 journalistes emprisonnés. Un autre vient d’être libéré trop tôt. Car quand on part, de toute façon c’est toujours trop tôt. Tout à fait Thierry. – S.L
  • Le 26 novembre 1905, 3000 personnes affluent au Parce des Princes pour assister à un évènement particulier. Le SCUF Rugby (Sporting Club Universitaire de France) de Frantz Reichel(1) affronte l’équipe anglaise du Stratford RFC. Le score est sans appel : 21-0 pour les britanniques. Plus d’un siècle après, la Rose Cup existe encore et la rencontre perdure. Au-delà du terrain. - dossier. 15h, ce samedi à Paris. Stade Max Rousié(2). Le coup d’envoi est donné : Noirs et blancs contre Blancs et noirs s’élancent. A la conquête de l’ovale et de l’honneur devant deux cents personnes, massées dans les tribunes vieillottes. Quelques mètres plus loin, se dresse l’algeco qui accueillera la réception d’après-match. L’ambiance est bonne enfant. Une tireuse dressée au pied des marches et une table font office de bar de fortune. La fortune, justement, est posée à même la planche : la Rose Cup, sublime coupe en argent, attend ses vainqueurs dans ce décor ingrat, entre périphérique et cités du 18èmes arrondissement. Le champ de bataille n’est pas plus romantique que le reste avec son herbe synthétique mais qu’importe… C’est le genre de match que l’on voudrait tous jouer. Un match où se mêlent l’Histoire et les hommes. Un match qui raconte l’histoire des hommes et d’un jeu. Un match pendant lequel chaque passe, chaque offrande vers l’arrière ravivent la mémoire, les traditions et les valeurs que véhiculent ce cuir…qui n’en est plus un. Amour, partage, don de soi sont les mots de tous les protagonistes de ce moment unique, devenu presque intime. Chaque année, depuis 107 ans, le SCUF et le Stratford Rugby Club renouent avec le passé et donnent un sens à l’avenir. A tour de rôle, l’un reçoit l’autre. Les seules années où le match n'a pas lieu sont dues aux guerres, aux contraintes financières ou aux phases finales de l'un des deux clubs. Mais un principe simple renforce ces liens : les visiteurs sont hébergés dans les familles de leurs hôtes. Ce qui, en Albion, donne lieu à de perfides stratagèmes. « Les familles s’occupent bien de vous… pour ne pas vous laisser dormir et bien vous réveiller le lendemain !» confie le capitaine parisien, Thibaut Roueff. « Une fois, on arrive chez eux, on pose nos affaires en pensant que l’on va se coucher, et passer une bonne nuit… mais non ! Le père tape à la porte de la chambre et nous dit « venez ! on va au salon, on va discuter ». Il sort alors deux bouteilles et nous dit « on va voir quel est le premier qui  tombe la sienne? »…Et Ce match là on l’a gagné 15-14…». Jean-Pierre Lebalch, « soigneur-papa-poule » des équipes séniors depuis plus de 20 ans, se rappelle lui « d’une rencontre en Angleterre prolongée d’une dizaine de minutes pour que l’on perde...d’où ma colère ! Mais cela reste des gens adorables ». Au nom des pères. Ces jours de Rose Cup, on ne court pas, on ne plaque pas. En tout cas pas de la même façon. Ces jours-là, un petit supplément d’âme vous traverse. Comme si chaque geste était accompagné par un souffle ancestral et éternel. Un souffle qui rappelle que les fantômes de Reichel, capitaine historique, Jules Cadenat(3), avant et sélectionneur national ou encore Joe Anduran(4) premier talonneur français dans le tournoi, tombé à la Guerre, sont là. A côté. En tenue. Prêts à recevoir la passe qu’ils ont initiée, il y a bien longtemps. Ces figures historiques. « On a une expression très forte pour ce match ou les gros de championnat dits « à-la-vie-à-la-mort », on se raconte que ces fameux personnages nous regardent là-haut. Et on les appelle les petits anges du SCUF car, on sait qu’ils veillent sur nous… ».Vincent Barbe, dont le visage illustre parfaitement le nom, portait le numéro 5 aujourd'hui Parfois c’est le 4 ou le 8. Enfin, c’était….La Rose Cup 2012 était son dernier match. Comme pour deux autres joueurs emblématiques, Sylvain Lamy et Jérôme « Renat » Riboulet, désormais vice-président : de joueur à dirigeant, un passage de témoin si cher à l’association sportive parisienne. Aussi surprenant que cela puisse paraître le colosse a été petit. Vincent est au club depuis les Poussins : « depuis mes 9 ans, je vais sur mes 33. J’ai eu des propositions, je n’ai jamais quitté le SCUF,  j’ai le « tampon sur les fesses » comme je dis souvent. ». Alors partir sur ce match, c’est vraiment spécial. «Lorsqu’un nouveau joueur arrive au SCUF, on lui explique qu’il faut vivre cet évènement qui existe depuis plus de cent ans et surtout aller là-bas. J’en ai fait une quinzaine. La 1ère fois où je vais en Angleterre en fait, on est parti 2 jours avant à Londres. Après le 1er soir, je me suis réveillé sans savoir ce qui s’était passé. J’avais sombré. En arrivant à Stratford, j’avais gagné un surnom, on m’appelait « Casper le fantôme ». Je me suis dit que tant que je pourrai encore marcher, j’irai là-bas. ». Les soirs de victoires, la fameuse coupe sert aussi de récipient, de flacon pour toutes sortes de breuvages, alors l’ivresse fait aussi partie de l'histoire de ces joutes annuelles. La guerre de cent ans. Tout commence par hasard alors que le SCUF Rugby, créé 10 ans plus tôt par Charles Brennus vient d’accéder à la 1ère division. Sur le plan international, c’est l’entente cordiale : le Royaume-Uni et la France signe une série d'accords bilatéraux pour résoudre plusieurs différents coloniaux. Sur le pré, aussi. Pour fêter son anniversaire avec brio, les franciliens invitent un club anglais du Warwickshire : Stratford Upon Avon Rugby Football Club. L’union sacrée est scellée. Le capitaine british se nomme G.H Rose et la rencontre va s’inscrire dans le temps. D’ailleurs, Régis Wagner, responsable du Scuf Omnisport depuis 18 ans, le rappelle : «la capacité à entretenir des relations sur plus d’un siècle c’est extrêmement important, certainement unique. D’autant plus que c’est un plaisir partagé des deux côtés. Il y a même eu des rencontres entre les sections natations ». En 1957, en la mémoire de Rose, son fils Sonny devenu président offre une coupe à l’évènement : la « G.H. Rose Mémorial Cup » est désormais confiée aux vainqueurs jusqu’au nouvel affrontement. Ce somptueux trophée d’argent devient surtout le symbole de l’immuable amitié franco-britannique qui existe entre ces rugbymen qui sont surtout des hommes. « Ce match va au-delà du rugby. J’ai 72 ans, mon premier séjour là-bas date de 1961. J’en ai conservé des amitiés. D’ailleurs j’y vais souvent en dehors des matchs de rugby, ce sont des amis, on est en famille... ». Jean Hospital est la mémoire du club et l’auteur du livre « L’autre Rugby – 1895, SCUF, 2005 ». Membre depuis 1960, il a été joueur, capitaine, dirigeant et reconnait sa fierté d’être membre à vie de Stratford pour services rendus. Depuis longtemps, il entretient ces relations avec les cousins d’outre-manche. « Ne pas jouer Stratford serait une détresse…Là ils sont venus à 17, 18 joueurs avec difficulté car la crise en Grande-Bretagne est sévère, sévère…. ». Mais cette tradition est menacée. Le rugby n’est plus le seul loisir aujourd’hui. Il est un loisir parmi d’autres. Et fréquemment un jeune de l’école de rugby  répond à l’appel des sirènes de l’élite. « On voit bien les jeunes à 15 ans qui nous disent bon moi je vais faire joueur pro, les parents disent ‘ah il est bon’… il est bon alors il va dans un centre de formation il fait pas d’études après il est moins bon  et on le jette… ». Pour Jean, il faut impérativement préserver l’essence de ce sport, «le respect de la tradition, le don de soit, que les joueurs deviennent ensuite dirigeants pour transmettre à leur tour. Il faut conserver l’amour des couleurs, la solidarité, la fraternité. Voilà c’est aussi simple que ça, et on devient des amis pour la vie. Moi, j’ai fait des grandes études et tout, mes meilleurs amis je les ai connus ici. Ils sont toujours mes copains ». Il émet néanmoins des regrets. « Aujourd’hui l’esprit du rugby se dévalue avec l’arrivée du professionnalisme. Les clubs changent de nom, oublient leurs couleurs d’origine. L’argent tue. Ici, on est un club à part mais comme je dis toujours, si on devenait un club comme les autres, on serait un club moins que les autres ». Hier, c’était demain. Au début du 20ème siècle, le « petit Père Brennus » a voué sa vie au rugby,-mais pas seulement-, au sport et à ses pratiquants. Alors on se dit que, des tribunes là-haut, le personnage doit être fier. Fier d’avoir réussi son pari. Le Maître graveur qu’il était au civil, celui dont le bouclier doré est devenu le « graal » de l’ovalie depuis 1892, a réussi à ciseler une pensée et à la perpétuer. En fondant le SCUF en 1895, il inscrit sa doctrine dans les gènes de l’association ovale : "amateurisme parfait dont le nouveau club serait le pur représentant et, si besoin le défenseur". Du plaisir, au nom de l’accomplissement personnel, de l’esprit d’une discipline. Mais pas d’argent. Sans savoir quelle portée auront ses mots, il inspire déjà ses successeurs. Un Ordre s’est créé. Un Ordre qui perpétue une certaine idée du jeu. Car des générations de joueurs vont suivre et défendre ces principes. A l’évidence, nos campagnes, nos villages et nos villes comptent d’autres gardiens du trésor ovale. Mais ce club-là abrite quelques-uns de ses templiers. Des protecteurs des valeurs du rugby. Hasard troublant ou simple coïncidence puisqu'il existe un parallèle avec les soldats religieux : en 1147, le pape octroie la croix pattée rouge aux Templiers, auparavant vêtu d'un manteau entièrement blanc. Cette croix est cousue sur l'épaule gauche de leur vêtement. Les maillots noirs et blancs du SCUF, eux, sont frappés du bouclier de Brennus au même endroit (voir encadré). Deux cultures, un même amour. Le monde sportif a changé, celui du rugby a évolué : un pied dans la vitrine professionnelle, un autre dans le sol de ses racines. Le SCUF est à l’orée de ces deux mondes. Et la Rose Cup, -comme le bouclier-, en sont les témoins. « Ce match face aux anglais, c’est l’esprit rugby, comme on peut le rencontrer ailleurs, mais c’est l’esprit rugby dans une époque où l’on a tendance à aller vers le tout compétition avec l’essor de notre sport » témoigne Lionel Busson. Petites lunettes, col V, le verbe riche, le jeune président est le garant du passé lointain et du futur proche. Pour le match face à Stratford, c’est le seul moment de l’année ou il s’immisce dans le sportif. « Ce match c’est un honneur. On choisit les joueurs qui feront partie du groupe selon plusieurs paramètres : le mérite, l’implication, l’ancienneté, le devenir, l’attachement au club… ». Son alter ego « So british », Ken Holley, parle du même bonheur de partager cette coupe : « oui, c’est un honneur, c’est un match unique, une histoire d’amitié, c’est le rugby. Je l’ai joué et je viens ici depuis 1968, on ne sait pas vraiment pour quelles raison les deux clubs se sont choisis mais finalement le plus important c’est l’amitié… ». Peut-être parce que Stratford est un des plus vieux clubs anglais, créé en 1877, dans le cœur du rugby anglais à quelques miles de Rugby, là où tout a commencé...? A un contact personnel ? De toute façon, pour le septuagénaire président de Stratford, « jouer à paris c’est toujours formidable. C’est très dur de gagner et c’est un mérite. On préfère gagner mais comme je suis aussi membre à vie du Scuf, qui que ce soit qui gagne ce soir, je gagnerai. Mais je préfère gagner… ». Dr Ken Holley dont les discours fleuves et leurs durées supposées font l’objet, les lendemains de matchs, de paris organisés par les joueurs du Warwickshire lors du banquet de clôture. Las pour l’ami anglais, ce jour, le score est cruel : 69-17. Les parisiens comptent désormais 20 victoires pour 2 nuls et 31 défaites. Comme dans toute famille, il faut bien tenir les comptes mais l’essentiel n’est pas là. La ronde des hommes. Peter Macnaughton, 56 ans, écossais de Paris, arrivé au Scuf en 1978, n’est plus jamais reparti. Son fils joue même en équipe 1ère et entraîne les cadets. La fameuse filiation : « Quand on est joueur, on se le dit et c’est vrai que c’est impressionnant… mais quand on arrive vers 60 ans, c’est là que les valeurs et le côté historique se sentent le plus… se dire que l’on a été joueur, que l’on est papa de joueur et que peut-être dans quelques années grand-papa et que  les petits-enfants joueront peut-être ici aussi… c’est sympa…quand je jouais à 23 ans, j’étais avec des « vieux » dont les petits-fils seront ici demain à l’école de rugby..  c’est important, c’est une histoire de tradition, de culture… ». Si Macnaughton parle avec le cœur pendant que résonnent les « god save  the queen » et « swing low, sweet chariot »dans l’algeco, c’est qu’il connait toutes les facettes du rugby. Président du comité départemental de Paris, Vice Président du comité Ile de France,  il gère entre autres la détection des jeunes et possède un regard aiguisé de par son parcours et sa double appartenance. « Bon, on ne va pas sortir les trucs des grands philosophes mais… aujourd’hui dans le rugby on est arrivé à un contexte super réglementé et le fait d’organiser un match c’est très compliqué… la Rose Cup nous permet de sortir de tout ça… et cela nous rappelle un peu le rugby de l’époque. Je ne dis pas que l’évolution n’aille pas dans le bon sens mais comme la société est devenue très règlementée, pour pousser en mêlée, il faut 17 diplômes, ici, en plus, on est situé dans un quartier chaud, alors la Rose Cup nous change complètement de notre quotidien… ». Des souvenirs d’un écossais jouant aux côté des français en terres anglaises ? « La tournée à la rigueur… si on ne revenait pas avec une bonne gueule de bois et quelques yeux aux beurre noir, je pense que quelque part, on avait loupé quelque chose. Et pour eux, c’est pareil ! ». Mais il y a aussi cet imprévu et attachant partenaire. « La 1ère fois où j’ai joué là-bas, sur le papier on était 15 ou 16 et une heure avant le coup d’envoi, on a constaté que l’on n’était que 14 en fait. Alors il y a un joueur de Stratford qui s’appelait Tony,- je me souviens très bien-, qui a joué avec nous et on a gagné 7 à 6, je crois qu’il a même marqué. On ne méritait pas la victoire, ça a été assez rugueux et Tony le « traitre » qui a joué avec nous a fait la fête toute la nuit. Le lendemain en faisant le décompte des maillots, le président s’aperçoit qu’il manque le numéro 14. Tony dit alors « ce n’est pas moi, ce n’est pas moi ». On l’a revu y’a 2 ans, on s’est reconnu, et je lui ai dit « mais le maillot tu l’avais bien gardé » et il m’a répondu « 32 ans après, je t’avoue que je l’ai bien gardé ». La Rose Cup est ce prétexte, ce fil qui rappelle aux hommes , -comme l’a dit un jour Jean-Pierre Rives(5) -,  que quand il n’y a plus le ballon, il reste les hommes, leurs amitiés, leurs valeurs communes. Et ce n’est pas « Manu » Motta qui contredira la sentence. Le talonneur de 33 ans vit désormais en Guadeloupe mais, pour ce match et ces amis qui cessent d’être joueurs, il a laissé tomber un voyage à Cuba pour se rendre à Paris. Une évidence. «  Ça me tenait à cœur d’être là, pour cet évènement incontournable parce que c’est un état d’esprit… le rugby c’est ça en fait, la rencontre avec des personnes, des amitiés qui se créent, et dans une vie il y a des moments importants à ne pas rater, peu importe les difficultés, il faut se dire, bon je viens je me fais plaisir à moi et je fais plaisir aux autres aussi.  Et puis comme cela fait plus de cent ans que ce rendez-vous existe, on se doit de faire bonne figure, pour les gens qui nous regardent et pour nos aïeux…Quand on sait que l’équipe est composée par le président, et que l’on aligne  les joueurs qui représentent le mieux l’esprit du club, c’est un véritable honneur d’être présent ». Au delà des générations, les joueurs tissent tous les mêmes liens. L’an prochain, les scufistes iront à « Stratford-sur-Avon », la ville de William Shakespeare (6). Puis, ce sera à nouveau en France. Il en sera ainsi peut-être un siècle encore ou tant que les hommes le voudront. Tant que ces hommes de rugby s’aimeront. Ces hommes si différents et pourtant si semblables. Qui eût cru en cette union si improbable ? Qui aurait imaginé cette indéfectible amitié entre anglais et français, hier célèbres, aujourd’hui anonymes ? Ces appelés de la fraternité, ces templiers résistent et défendent une certaine idée de la vie et de l’ovale dans une période charnière pour ce sport et nos sociétés : lorsque le groupe est décrié, l’individu encensé, les repères ancestraux reniés. Alors, puisque l'on peut prendre avec ces hommes le temps de l'amitié, et puisque la littérature n’est pas si loin, empruntons quelques vers à Aragon, qui dans  « la Rose et le Réséda » parlait d’une autre résistance. Rendons hommage à ces frères d'ovalie, à « Celui qui croyait au ciel / Celui qui n'y croyait pas / Tous les deux étaient fidèles / Des lèvres du coeur des bras / Et tous les deux disaient qu'elle / Vive et qui vivra verra …». Alors que vive cette Rose Cup, qu’elle vive et le rugby verra. – S.L (1) Frantz Reichel (1871-1932, né et décédé à Paris) était joueur de rugby( Racing club de France,  SCUF) mais surtout sportif accompli : athlète, champion de boxe, escrimeur, gymnaste, pionnier de l’automobile et de l’aviation (comme passager). Il fut aussi journaliste au Figaro et à L'Auto-Vélo. Dans les années 20, Il est l'une des grandes voix de la défense de l'amateurisme. Une catégorie d’âge du championnat de France junior de rugby porte son nom (Coupe Frantz Reichel), pour honorer son esprit de loyauté et sa franchise. Il avait fait entrer ce sport dans les collèges dès 1908 en créant notamment un championnat minimes d’académie. (2) Max Rousié, joueur de rugby à XV puis à XIII, capitaine de la 1re tournée d'un club français de rugby à XIII Outre-manche. Le bouclier décerné au vainqueur du championnat de France de rugby à XIII porte son nom. (3) Jules Cadenat (1885-1966, né et décédé à Béziers) était troisième ligne centre, deuxième ligne et encore pilier au SCUF. Il y fut licencié durant 12 saisons et connut 7 sélections en équipe de France. Il est l’un des deux fondateurs, avec Louis Viennet, de l'AS Béziers. Il a également été sélectionneur national au début des années 1930 en compagnie de Gilbert Brutus. Et en 1961, en tant que Président de l’ASB, il soulèvera enfin le Bouclier de Brennus qu'il attendait depuis 50 ans. Il est aussi célèbre pour deux répliques : « Jules Cadenat, Jules comme César, Cadenat comme serrure » ; et lors  du match Irlande – France de 1930 où il s’était déplacé avec des tonneaux de vin « Le rugby n’est pas un jeu triste, il n’est pas un jeu de buveurs d’eau ou de lait» (4) Joe Anduran (1882, Bayonne – 1914, Bois-Bernard) a été vice-champion de France de rugby en 1911 et 1913 avec le SCUF. Lorsque l'équipe de France est admise pour la première fois à disputer le Tournoi en 1910, les Français ne sont que quatorze la veille du match, au moment du rassemblement des joueurs à la gare Saint-Lazare. Charles Brennus a alors l'idée de récupérer d'urgence un joueur parisien, Joe Anduran, pour compléter l'équipe et permettre ainsi aux bleus de jouer leur premier match du Tournoi au complet. Joe Anduran connaît ainsi sa première et seule sélection le 1er janvier 1910 contre l'équipe du pays de Galles. Soldat dans l’infanterie française en 1914, il est tué sur le front en octobre. (5) La citation de Jean-Pierre Rives est à peu de choses près celle-là : « Le rugby, c’est l’histoire d’un ballon avec des copains autour et quand il n’y a plus de ballon, il reste les copains ». (6) L’auteur anglais y est mort le 23 avril 1616. Et, il y est probablement né le 23 avril 1564, malgré quelques incertitudes au sujet de sa naissance
  • Une finale Toulon-Toulouse, un classique du championnat dans les eighties. L’affiche a fait couler beaucoup d’encre cette semaine. De larmes côtés castrais et clermontois. Les 2 élus portent les mêmes couleurs mais ont aussi d’autres similitudes. Coup d’envoi ! 186 matches et 4732 minutes que l’on attend le verdict de cette saison 2011-2012. On a même dû avaler deux ½ sans essai. Heureusement que l’on aime et que l’on ne compte pas : alors on reste patiemment assis dans son canapé ou accoudé au comptoir et on observe le bras de fer. Une chandelle par ci, un retour intérieur par là, un petit tas plus loin, un nouveau coup de pied, un en-avant. A toi à moi, à qui l’erreur ? Ce stress qui monte. Et ces mêlées de plus en plus obscures... Mais les finalistes sont là, enfin. Et la passion avec eux. Le dernier round peut commencer. Dans le coin Rouge (couleur du maillot pour la finale), l’Ogre Toulousain, tenant du titre, 18 fois champion hexagonal, 4 fois roi d’Europe, auteur d’une série en cours de 19 demi-finales successives, fournisseur officiel du XV de France. Dans le coin blanc (couleur en finale), Le United Colors of RCT et sa pléiade de stars internationales, 3 tires au compteur, 2 fois finaliste du challenge européen, tombeur du « Massif Central Clermontois » pourtant favori des pronostics, absent à ce niveau depuis 20 ans. La cloche est sonnée pour un match et 80 minutes... rouges et noires. Deux monstres sacrés. « En tronche » de ces machines à trente pattes, deux fortes têtes justement : Bernie le Dingue, ses coups de gueules mémorables, sa faconde guignolisée, et Guy le Croquant, frondeur dans l’âme, boudeur-penseur invétéré. Deux Passionnés. Deux amoureux que l’on aime. L'ex ministre -affairiste face à l'ancien prof d'EPS? Peut-être.Deux génies tacticiens. Assurément. Deux hommes qui connaissent les hommes. Deux styles que l’on pourrait caricaturer comme « défense hermétique et occupation » contre mouvement perpétuel mais que l’on ne caricaturera pas. Deux jeux dans lesquels le combat est au cœur du système. Laporte et Novès, deux Messieurs sans lesquels le rugby français ne serait pas ce qu’il est. Le premier a fait déjouer le second lorsqu’il était patron du Stade Français, cassant la suprématie toulousaine des années 90. Il a surtout effacé d’un coup d’un seul des années Saint-André plutôt balbutiantes, -même si le nouveau sélectionneur a installé le RCT dans l’élite et repensé les structures sportives -, et fait de Toulon une équipe capable de belles réussites. Car quoi qu’il advienne demain, 2 finales auront été atteintes cette année dans le Var. Chapeau bas ! Le second a démenti le 1er en refusant l’équipe de France. Il a surtout donné corps à la doctrine pensée par Robert Bru et initiée par Villepreux et Skrela et fait de ce Stade Toulousain, le seul champion français que l’on ne déteste pas après tant d’années de triomphes. Tapis Rouge ! Deux destins. Toulon revient longtemps après son dernier succès sur Biarritz. C’était au Parc Des Princes. Désormais on joue en Terre de dieux, au Stade de France. Toulon voudra y fêter la fin de deux décades moribondes (7 saisons passées en division inférieure, 2 titres de champions de ProD2 en 2005 et 2008) et voler la mariée aux toulousains. Un peu plus d’un siècle après avoir épousé leurs parures. Mais si les haut-garonnais sont à l'origine des couleurs toulonnaises, pour avoir offert des jeux de maillots rouge et noir en 1908 lors de la création du RCT, on doute fort les voir faire le moindre cadeau en finale : Cent ans après leur premier titre, eux aussi auront envie de retrouver le bonheur, de donner du relief aux titres honorifiques de champion d’automne et de leader de la phase régulière. Et un doublé à l’ère de ce professionnalisme impitoyable renouerait avec le rêve des années 94, 95, 96, 97. Il y aura de la motivation à tous les étages. Deux familles. Sur la rade, les mœurs ont changé. Elles ne sont pas moins saines, juste plus ouvertes. Finis les Champ, Gallion, Louvet, Delaigue, Manu Diaz ou autres Herrero. Place aux Van Niekerk, Tillous-Borde, Shaw, Armitage, et Giteau. Oui, ça sent moins la rocaille. Pourtant ces « Toulon globe-trotters » (4 à 6 français sur les feuilles de match ces dernières semaines) sont vraiment séduisants malgré le manque d’envolées lyriques. On peut toujours regretter que ce fabuleux potentiel ne donne pas la récolte attendue. Mais il faut du temps pour construire une équipe et la régler. Et si l’on demandait aux douze autres protagonistes du Top 14 ce qu’ils en pensent, ils diraient que, tout de même, la place sur le pré est enviable. Au-delà de cette mondialisation forcée. La ville Rose, elle, produit certes plus français, - sans compter les 39 joueurs issu du centre de formation et évoluant dans l’élite-, mais pas seulement toulousain. Prenez l’une de ses pièces majeures : Maestri, formé au muguet et désormais brasseur de violettes, qui devra défendre son titre face à sa ville, confronter ses 2m01 et 120 kg au géant sud-africain Botha, de dix ans son ainé et policier en chef des regroupements le week-end dernier. « Mama » partenaire de Mattfield, l’autre Champion du monde du RCT, en son temps,  devra avoir la tête froide, les émotions rangées et le nettoyage efficace. Et ne regardons pas en arrière, quand le moteur toulousain s’appuyait sur « Cali », autre enfant de la rade. Ce samedi, deux des plus beaux effectifs au monde se feront face pour notre plus grand plaisir. Bastareaud face à Fritz, Mac Allister face à Wilkinson. Quel frisson. Deux cultures. Alors « Pilou-Pilou » contre « On vient, on gagne », « fadas » contre « jeux de mains… », « Félix Mayol » contre « Claude Nougaro » ou Sud-est contre Sud-ouest, exubérance affichée à la conquête de l'impossible contre humilité feutrée pour le dépassement de la performance précédente ? Le choc s’annonce haletant tant les deux équipages semblent motivés à conquérir le bout de bois. On espère surtout un échange épique façon 1985 jusqu'au bout des prolongations et de 8 essais, ou une cavalcade légendaire datée 1989 et signée Charvet, quand ces matchs ultimes ont tous leur propre histoire et leurs héros légendaires. Il n’empêche que l’on salive d’avance à l’idée des déclarations d’un Boudjellal effondré ou sacré. Ce sera aux alentours de 20h. A cet instant, les rugbymen de France seront 100% rouges et noirs. Noirs à l'image des idées du battu. Rouges comme l’orgueil et le cœur du nouveau vainqueur. – S.L
  • Depuis la saison 2009-2010, le championnat de France de rugby s'est orné d'un nouvel appendice: des matchs de barrages supposés pimenter la formule des play-offs et la course au titre. Pourtant, à l'issu de la 3ème édition, l'intérêt sportif de ce tour préliminaire apparaît limité. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Parce que le rugby hexagonal a toujours su inventer les formules les plus alambiquées de la planète. Quoi que. Il faut dire que la formule du Super 15 *, née l'an passé, n'est pas triste non plus. Mais que voulez-vous, et pour paraphraser une célèbre sentence, il faut jouer plus si l'on veut gagner plus. On parle d'argent bien sûr parce que sur le plan sportif, c'est moins évident. CQFD. Reprenons au début. Le Top 14, c'est ...14 équipes. Le piège n'est pas là. Les deux dernières à l'issu des phases de poules descendent, les 6 premières sont qualifiées pour jouer la HCup, la Coupe d'Europe des Clubs et Provinces, la saison suivante. Auparavant les clubs classés de 1 à 4 se retrouvaient en 1/2 finales pour jouer le titre. Déjà, pour le grand public, ne pas sacrer l'équipe en tête lors du dernier match retour est parfois difficile à comprendre. Mais il faut rappeler que pour tout bon fan de rugby les phases finales sont le sel de ce championnat depuis longtemps. Que ces rencontres de printemps ont une saveur particulière, que l'incertitude d'une partie sous le soleil de mai vaut toutes les joutes de l'automne et de l'hiver réunies : les hommes de l'ovale se transcendent, les cœurs des supporters se serrent, sautent et exultent, les grandes chevauchées balle en main ne sont pas systématiquement au rendez-vous mais le suspense existe malgré les plans de jeu toujours plus préparés et minutés. Ainsi, il y a 3 ans,  la Ligue Nationale de Rugby (LNR) décide d'aller plus loin en ajoutant des barrages : désormais les 6 mieux classés pourront rêver de titre. Les 2 premiers accèdent directement aux demis,  et les 4 suivants jouent des quarts de finales qui n'en sont pas (puisqu'il n'y a que deux 1/4 et non 4). Une nouveauté censée satisfaire d'abord les clubs et les diffuseurs en créant de nouvelles recettes, ensuite le public en ajoutant un nouvel épisode à la saison. Une nouveauté censée aligner le nombre de clubs européens sur le nombre de participants à la lutte finale. Bref, une nouveauté censée apporter plus d'espoir "aux petits". Sauf que... L'exception qui confirme la règle ? Depuis 2009-2010, grâce à la nouvelle formule, 6 équipes (NDLR : celles classées 5ème ou 6ème) ont eu l'opportunité de se mêler aux play-offs. Et les statistiques sont cruelles. Une seule a franchit le cap des barrages, accédant même à la finale : Montpellier l'an passé. Pour les autres néo-invités, les barrages ont été synonymes de défaites. Aucun des numéros 5 et 6 n'a donné de légitimité à ce tour de brassage. Cette année pas plus que les autres : vendredi, les héraultais chutaient lourdement face à Castres 31-15, quand le lendemain le Racing, plus en verve, s'inclinait (17-13) devant Toulon après l'avoir longuement chahuté. En revanche,  un match de plus s'est incrusté dans un calendrier déjà bondé à l'extrême. Un match apportant son lot de fatigues nerveuses et physiques, de blessures, de désagréments non négligeables lorsque les protagonistes sont toujours en course pour l'Europe. Déjà lors de la première édition, le manager Toulousain s'insurgeait : après la victoire (35-12) face à Castres, Guy Novès avait  réitéré ses critiques vis-à-vis des matchs de barrages, les qualifiant d'« hérésie ». La semaine précédente, il s'était mué en opposant résolu qualifiant la formule de "parcours du combattant stupide". Pour l'anecdote, quinze jours plus tard, le Stade remportait la HCup et si l'on connaît le caractère passionné du  coach rouge et noir, il faut reconnaitre qu'à ce jour, sa sortie garde tout son sens sur le fond. Et au vu de son palmarès (notamment 19 demi-finales successives en championnat) , on peut penser que l'homme connait un peu le rugby. Morts-nés. Pour autant, ces barrages sont-ils voués à disparaître ? Peut-être. Peut-être pas. Tout dépendra de la forme que prendra le Top 14 à l'avenir puisque la LNR planche encore sur une possible évolution d'ici à 2013 **. Mais, peut-on être sûr d'avoir le recul nécessaire après seulement trois éditions ? Une chose est sûre. Aujourd'hui, ces barrages ont sans doute permis à une équipe comme Castres de grandir et de s'installer en haut de l'affiche de façon pérenne. Éliminé 2 fois en 1/4 de finale lors des précédentes saisons, le CO vient de passer un cap en accédant au dernier carré avec sa victoire (31-15) sur le Vice-Champion de France montpelliérain, vendredi soir. Cela avec le 10ème budget (15,12 millions d'euros) de l'élite.  L'intensité de ces matchs couperets (ajoutés à ceux de HCup) permet évidemment d'emmagasiner énormément d'expérience, même en cas de défaite. Mais à quel prix ? Les autres "barragistes" n'ont pas connu le même bonheur. Et pour progresser, autant faut-il pouvoir accéder régulièrement aux 6 places en or, ce qui avec un championnat chaque année plus exigeant est loin d'être évident. D'ailleurs, la participation à ces matchs n'est qu'un élément parmi d'autres dans un plan de progression. Castres, défait d'un point sur sa pelouse par Montpellier l'an passé, aurait déjà du connaître les demis (et un autre destin?) si l'ancienne formule n'avait pas été remplacée. Et sans faire injure à l'impact qu'ont  des play-offs sur la vie d'un club, les tarnais récoltent surtout les fruits d'une politique interne visant le long terme. Alors quel est l'apport sportif de ces vrai-faux 1/4 de finale ? Combien de temps encore va-t-on nous vendre ces fameux barrages dont l'existence semble de moins en moins justifiée par les résultats enregistrés ? La réponse tombera, au plus tard fin juillet-début août, avec l'annonce des conclusions des travaux menés par la LNR. On saura alors si la formule actuelle doit être renforcée. Ou si les édiles de l'ovalie tricolore ne décident de barrer ces barrages au feutre noir. Sans se mouiller, on parierait "un abonnement à vie pour assister à la finale du championnat en loges VIP"... pour la 1ère option !  -S.L les phases finale de la saison 2011-2012 * Le Super 15 est une compétition internationale qui oppose quinze néo-zélandaises, australiennes et sud-africaines. Auparavant Super 14, une quinzième franchise a été introduite en 2011. La compétition se déroule de février à août et comprend une première phase de poules suivie d'une phase finale à élimination directe sur trois tours. Il y a 3 conférences. Chaque franchise joue en matchs aller et retour contre les quatre autres équipes de la même conférence et dispute également quatre matchs contre quatre des cinq équipes de chacune des deux autres conférences, soit un total de 16 matchs par équipe dont 8 à domicile. Les vainqueurs des trois conférences et les trois autres équipes (wildcards teams) qui comptent le plus de points sont qualifiés pour les playoffs. Les deux vainqueurs de conférences qui comptent le plus de points sont qualifiés directement pour les demi-finales, ils sont rejoints par les deux vainqueurs d'un tour éliminatoire disputé par les autres équipes qualifiées en play-offs. Les tenants du titre sont les australiens des Queensland Red. ** Pierre-Yves Revol, le patron de la LNR, pilote une commission qui doit statuer, avant la reprise prévue le 18 août, sur une possible évolution de la formule du championnat pour la saison 2013-2014. Pour ces travaux, tenants du changement (Paul Goze –USAP ; Jacky Lorenzetti - Racing-Métro) et tenants du statu quo (René Fontès – Clermont ; et René Bouscatel - Toulouse) ont été sollicités. Le passage à 16 clubs contre 14 aujourd'hui doit être discuté. Le nombre de matchs de phases finales ainsi qu'un tournoi entre les équipes classées jusqu'à la dixième place pour distribuer les tickets européens seront sans doute évoqués.  et le quatrième reçoit le cinquième. Les vainqueurs affrontent respectivement le deuxième et le premier.
  • 25 km en pleine forêt. Non pas à l’autre bout du monde, ni dans les Alpes ou les Pyrénées mais en Seine-et-Marne. Ça monte, ça descend, ça « roule ». Un bon moment de sport en pleine nature. Attention plaisir !      A une heure de route de Paris. Nemours, nichée sur les bords du Loing et du poumon vert de Fontainebleau. Nemours, lieu de naissance du motard de rallye-raid Cyril Despres, vainqueur du Dakar cette année pour la 4ème fois. Pas sûr que ma participation au « Crève Cœur 2012 » ait le même écho. Arrivée vers 8h30, ce dimanche. Le course débute dans une heure et quart. Le temps de s’inscrire, remettre le certificat médical, s’habiller et s’échauffer. Sans oublier les « petits besoins de dernières minutes ». Parfait ! Les bénévoles de l’ANSA (l’association organisatrice qui regroupe de nombreuses activités : Triathlon, Duathlon, Vétathlon, Raid, Run & Bike..) me remettent le dossard…et une bouteille de bière brassée dans le coin. Sympa mais vu l’heure et ce qui arrive, elle attendra pour être appréciée. Un petit café n’est pas de refus. « Merci Monsieur Valtat », le président qui m’accueille dans les meilleures conditions. Direction la voiture. La piste d’athlétisme en béton et le terrain attenant servent de parking de fortune. Les participants seuls ou en groupe, se garent, se préparent. Moi aussi. Chaussures, manchons de compression, short et t-shirt technique, sac avec poche d’eau, gels pour s’alimenter, montre GPS, caméra embarquée. Tout est prêt, je pars réveiller la machine. Ligne de départ. 226 dossards. L’ambiance est décontractée. Les coureurs sympathisent tranquillement. Chacun connait son objectif : ce Trail constitue une « sortie » d’entraînement pour les meilleurs, une simple date dans un calendrier préparatoire à un objectif majeur. Pour les autres, l’enjeu est personnel, le plaisir prime, tout comme la passion de ce type de courses. Alors pas de pression. En guise de solidarité, la « corne de brume» s’époumone en donnant le signal. Ça part vite. Trop vite. Je suis devant. Pas pour longtemps. Je commence à me connaitre. 6 courses de 22 à 34 kilomètres sur les 18 derniers mois m’ont apporté le recul nécessaire pour savoir où j’en suis le Jour J. 360 m de goudron et on plonge dans la forêt domaniale. Premiers dénivelés pour l’apéritif. Et 10 premières minutes intenses : 5 côtes sur 2 km, je calme un peu le rythme, on n’est qu’au début et je veux finir en prenant du plaisir. L’an passé, fatigué par une grippe tout juste soignée, je n’en avais pris aucun, malgré ma 39ème place acquise en 2h25min. Qu’importe, le défilé des traileurs qui me dépassent : garder le cap, revenir à mon allure, en garder sous les semelles. Peu à peu, le paysage reprend forme : chênes, pins sylvestre ou maritime, hêtres, rochers, cailloux, sol sableux, tapis d’aiguilles… Rien à dire, c’est beau. Le tracé est nerveux, technique, entre lignes droites, chemins escarpés, montées et descentes. On retrouve là tout l’intérêt d’un Trail alpestre… sans la montagne ! Mauvaise fortune. 29 minutes et un peu plus de 5 km au compteur, un lit de feuilles mortes habille cette montée. Quand tout en haut, la vue change subitement : on contourne un énorme bassin de sable situé en contre bas. Au milieu des pins. Dire que l’on est à côté de Paname… Je suis seul, tout va bien. Et puis, plus loin, une locomotive de 4 triathlètes jaunes fluo me rappelle à ma condition en me dépassant facilement. 1h d’effort. Alors que mes jambes ont encore récupéré de la puissance, un mal de ventre me tenaille. Arrêt imposé. Je stoppe le chrono. 6 minutes et je repars. Les aléas font partie d’une course, malheureusement. Mais c’est toujours râlant de perdre du temps et des places dans ces conditions. Je vais devoir reprendre un à un des concurrents que je venais de doubler. D’abord un groupe de 2. Au train. Nous sommes à mi-parcours. J’accélère. Trois minutes plus tard, j’ai 4 autres coureurs dans le viseur. La jonction s’opère en moins d’un kilomètre. On replonge dans une forêt sinueuse et accidenté qui impose une allure dynamique. Vraiment ce que j’aime. Le chemin longe un nouveau bassin sablonneux, je sais que la dernière partie de ce Trail s’offre à moi, pas à pas. Je viens de doubler 10 personnes quand je me retrouve dans un peloton de 5. Comme souvent, le 1er gère l’allure, les autres suivent. En confiance. Je suis en deuxième position quand on s’aperçoit que l’on n’est pas sur le bon chemin. 4 minutes de perdues. Encore. L’incident m’agace, me coupe les jambes. Le plaisir s’enfuit. Finish. Heureusement, il reste un peu moins de 6 bornes. Moins d’une demi-heure. Je me raccroche à cette idée et « fait le métier ». J’avais décidé d’en garder un peu pour la fin, je dépasse donc ceux que j’avais…dépassés avant notre erreur. J’en remets une couche. Double encore quelques gars. Cette sensation est grisante, il faut le reconnaître. En plus ce dimanche matin jouit d’un soleil printanier idéal pour un Trail. Ni chaud, ni frais. Les 10 dernières minutes me rappellent un décor déjà vu. Je n’ai pas regardé mon chronomètre depuis un moment. J’espère juste être dans les temps que je me suis fixé. Entre 2h10 et 2h20. 2000 mètres et c’est plié, je change de braquet, rentre dans la ville, reprend une participante, manque à nouveau de me tromper de route, rentre dans le stade, le gymnase. C’est fini. Ma montre indique 2h15min12s. Satisfait. Quand je pense que l’on s’est perdu, que j’ai dû m’arrêter... Je sais que le résultat officiel sera supérieur : 2h21min01s et 106ème place. C’est 5 minutes de moins que l’an passé, mais presque 70 places perdues. Un constat est partagé autour de moi : pour cette édition, le « plateau » était plus relevé, le parcours plus dur. Je m’en satisferais. Parce que quoi qu’il en soit, ce circuit vaut le détour. Un détour qu’il faut conseiller à tous ceux qui veulent s’essayer au Trail. Dépaysant, varié, vivant, oui, ce Trail de « Crève Cœur » en accrochera plus d’un à son palmarès. – S.L
  • Plus Que Du Sport est au plus près de l’actualité. Honorée sportive de l’année par le think tank « sport et citoyenneté », Laura Flessel est engagée dans la lutte contre les discriminations en France. Toujours en course pour participer à ses 5èmes olympiades cette année à Londres, la championne du monde et olympique d’escrime est également marraine du Comité d’Associations Philanthropiques pour l’Education par le Sport et d’Handicap International. Alors que le sport est absent des débats en cette année de présidentielle, pour ce 2ème volet, Laura Flessel nous parle de l’importance du sport, de sa dimension sociale et citoyenne, et de l’implication des sportifs en politique. - S.L NB : le 1er volet de la série était consacré à la Championne Olympique de judo, Marie-Claire Restoux.
  • Mais si vous savez, c’est cette fameuse série pleine de rebondissements. On ne sait jamais qui va rester sur le carreau, qui sera le héros, on en appelle à tous les saints de la « patrie rugby » et on s’arrange toujours pour que le Brennus triomphe. Voici l’antépénultième épisode en 7 actes. Clermont-Montpellier (20h45 vendredi) : Il faut toujours poser le décor avec des éléments simples. Ce match sera le 1er de cette 23ème journée de poules et pour les 2 protagonistes, tout ou presque est joué pour la qualification en play-offs. Montferrand a les 2 pieds en demi et demeure le seul qualifié français en HCUP. A part la rentrée prochaine de Domingo (absent depuis le 29 octobre pour une rupture des ligaments au genou gauche, il devrait reprendre la compétition dans les semaines à venir) et le choc à venir face au Leinster fin avril, rien de nouveau si ce n’est qu’une défaite à domicile ferait désordre quand on ambitionne le titre continental et pourquoi pas le doublé. Côté Montpellier, avec 9 points d’avance sur le 1er non qualifié à 3 journées de la fin, un bonus défensif serait le bienvenu. Les barrages sont en vue, et avec la venue de Biarritz, friand de points, et le dernier voyage à Toulouse, l’enjeu sera de conserver la 4ème place pour jouer les ¼ à domicile. Stade Français- Perpignan (14h15 samedi): La pression monte dans la capitale. Le frère ennemi du Racing a pris les devants (+6 points avec Castres) alors si le Stade Français veut être sûr de jouer l’Europe l’an prochain, il faut impérativement repousser Perpignan samedi. D’autant que pour la 25ème journée, Paris se déplace au Racing c’est-à-dire….au Stade de France, l’antre historique des maillots roses ! Tout sera alors possible (à l’aller le Stade avait gagné 29-3). Et puis on peut penser que le Stade Français mettra du cœur à jouer ce week-end car le pilier argentin Rodrigo Roncero vient d’annoncer sa retraite après 8 années de bons et loyaux services. Perpignan, lui, vient de rosser Bayonne et de battre Toulouse et compte six points sur le 1er relégable. Il serait donc étonnant de voir l’USAP mettre toute ses forces dans ce match alors qu’il recevra Lyon, bon dernier, le 5 mai, et que le club catalan est pratiquement sauvé. Toulouse – Brive (14h15 samedi) : Servat tombé au combat (et out jusqu’aux demi-finales au moins), l’armada toulousaine n’a plus qu’un seul talon à faire valoir : le jeune et talentueux Christopher Tolofua qui, à 18 ans, devra occuper les avants postes, lui qui n’avait jamais lancé en touche avant le mois de septembre dernier (il était pilier jusque là). Alors quand on sait combien la conquête et la touche sont primordiales de nos jours, on cerne mieux le problème. Car jusqu’à présent, le Stade était imprenable mais sa dernière défaite en HCUP, sa faillite à Bordeaux et son revers à Perpignan donnent l’image d’une équipe qui marque le pas et se cherche. Candidats au titre hexagonal (et qualifiés pour les demi-finales) les champions en titre restent amplement compétitifs : ils devraient s’imposer face à Brive ce week-end. Non sans difficulté ! A l’aller, les noirs et blancs avaient déjà réussi une belle performance en récoltant le match nul face à Toulouse (9-9). Ainsi, on parierait bien sur un mini-exploit du CAB qui cherchera à bonifier sa visite pour ne pas glisser encore un peu plus vers cette damnée 13ème place. Cela mettrait les hommes d’Hugo Mola dans les meilleures dispositions, 15 jours avant de jouer leur finale à la maison contre l’UBB. Union Bordeaux-Bègles – Agen (14h15 samedi): A Bordeaux justement, le temps  et les journées s’écoulent dangereusement. Marc Delpoux serre les dents même s’il confesse qu’«il n’y a pas plus de stress que d’habitude ». Pourtant pour se maintenir, il reconnait qu’«il faudra gagner 2 des 3 prochains matchs ». Or, l’UBB est passé de la 9ème à la 12ème place en 2 journées. Et l’on craint bien que cela ne s’arrête pas là puisque la donne a changé. Depuis 2 semaines et la qualification de 4 clubs français pour les ½ (Biarritz-Brive et Toulon- Paris seront les affiches) de la petite coupe d’Europe, la Amlin Challenge Cup, 7 clubs français sont assurés d’être en HCup l’an prochain. Et le SUA qui n’avait plus rien à jouer arrive avec 2 objectifs : accrocher la 7ème place qui serait éventuellement qualificative, et, pourquoi pas faire plaisir à son duo d’entraîneur Deylaud-Lanta qui aura les rênes de Bayonne l’an prochain. Autant dire qu’une victoire d‘Agen faciliterait grandement la route de l’Aviron vers le maintien. Lyon – Bayonne (14h15 samedi) : La première victime de cette saison 2011-2012 sera logiquement et mathématiquement le LOU, dès samedi. Et la nouvelle recrue, Sébastien « Caveman » Chabal, jouera en ProD2 l’an prochain. A moins… à moins que ce Top 14 CHRONO nous livre un énième rebondissement. Car les statistiques montrent 2 équipes pratiquement aussi faibles en défense et généreuses en pénalités concédées. Mais, après la mobilisation convaincante du groupe Bayonnais lors du dernier derby basque, ce serait un immense gâchis pour les ciels et blancs de venir se perdre définitivement dans « la capitale des gaules ». On n’ose y penser : avec des fantassins de la qualité d’Heymans, Huget, Boyet Rokoçoko et les cuirassés Tialata, Roumieu et Capt’ain Baget, un échec serait de toute façon indigne pour qui prétend à se maintenir. Et avant la réception d’Agen ou encore l’ultime rencontre à Castres, 4 voire 5 points ne seraient pas de trop. Biarritz – Racing-Metro (16h samedi): C’est le énième match couperet. Le BO a grillé son joker à Bayonne et ne peut plus se permettre de chuter à Aguilera. Patrice Lagisquet, l’entraîneur, n’en dit pas moins : « Nous avons une obligation de résultat contre le Racing pour sortir enfin de cette zone et être libéré par rapport à cette relégation ». Il ne faudra surtout pas penser à la suite, à Montpellier. Non, Biarritz doit rester concentré et retrouver ce rythme qui l’a vu sortir de l’eau à l’issu de la 19ème journée. Surtout qu’en face les Racingmen enfilent les victoires les unes après les autres et n’ont faibli qu’une seule fois en 6 matchs (face au RCT). Et Berbizier et ses hommes savent  pertinemment qu’ils s’installeraient solidement sur les bons strapontins en ramenant quelque chose du Pays-Basque. Brûlant. Toulon – Castres (18h samedi) : Pour le final, il faut toujours sortir les armes lourdes. Le 3ème face au 6ème. Le RCT a perdu son habitude de faire « deux pas en avant, un pas en arrière » (8ème place en 2010-2011), et il est plus que jamais le véritable outsider derrière Clermont et Toulouse. Aussi, quand Bernard Laporte dit en conférence de presse que ses « leaders l’ont mis en colère » face à Agen (défaite 22-13), on frissone… Parce que ses coups de gueules, on connait, et franchement, ça vous remonterait n’importe quelle pendule. Et comme le RCT compte bien rester a sa place pour enfin donner à ses Wilkinson, Giteau et autres Van Niekerk un avenir à la dimension de leur talent, imaginez dans quel état d’esprit on recevra à Mayol... Pour autant, le CO ne se présente pas en victime expiatoire et veut confirmer qu’il fait bien partie du gratin depuis 3 ans : ça va être physique sur la rade ! En résumé, vous l’aurez compris, l’UBB, Bayonne ou encore Brive veulent faire parti des prochains épisodes mais cette 24ème journée risque de celer leur destin dans l’élite. Quant à ceux pour lesquels il reste encore un espoir de jouer les 1ers rôles, ils savent qu’ils devront faire avec les aléas, les imprévus, les incapacités ou les scénarii incroyables : une chose est sûre, toute cette histoire se terminera à Saint-Denis, le 9 juin, sous les hourras d’un public en liesse. Avant une prochaine saison de Top 14 chrono. – S.L Calendrier de la fin de saison : Top 14 La 25ème journée aura lieu du 4 au 6 mai. La 26ème journée se déroulera le 12 mai. Les barrages se joueront le week-end du 25 au 27 mai. Selon le classement acquis à l’issu de la phase régulière, le 3ème recevra le 6ème puis le  vainqueur retrouvera le club classé 2ème en demi-finale (3juin à Toulouse). Le 4ème recevra le 5ème. Le vainqueur retrouvera le 1er pour l’autre demi finale (2 juin à Toulouse). La finale se tiendra au Stade de France le 9 juin à 18h. ½ finales de Amlin Challenge Cup Toulon – Stade Français  vendredi 27 avril  à 20h55 Biarritz – CA Brive samedi 28 avril à 16h00 ½ finales de HCUP Ulster – Edinburgh à dublin, le samedi 28 avril à 17h45, heure locale Clermont – Leinster à Bordeaux, le dimanche 29 avril à 16 h heure locale
  • Après Maria de Vilotta recrutée comme pilote d’essai du team anglo-russe Marusia début mars, Susie « Stoddart » Wolff débarque chez Williams. Bienvenue dans un monde de « rouleurs de mécanique ».  « Si Jenson est aussi rapide au volant qu’il est beau à regarder, alors il sera un atout énorme pour n’importe quelle équipe et en plus de cela il est très intelligent. Je suis vraiment impatient de le voir en formule 1 »*. Évidemment la sentence vous choque. Et vous vous demandez qui a bien pu prononcer cette stupide phrase en parlant du pilote Jenson Button avant qu’il ne fasse ses débuts en Formule 1 ? Personne ! Et on ne vous rassure pas… car en féminisant ce commentaire et en remplaçant Jenson Button par Susie Stoddart Wolff vous obtenez l’exacte déclaration de notre très cher Bernie Ecclestone, grand patron des circuits, au sujet de l’arrivée de la pilote chez Williams F1 team. A vrai dire, on est même surpris que l’homme d’affaire n’en ait pas rajouté. Il aurait dû nous gratifier d’une véritable « sortie de route ». Du genre que Susie (il faut l’appeler par son prénom, c’est une femme) a gagné son volant en octobre dernier grâce à son mariage avec l’entrepreneur autrichien Christian Toto Wolff, co-actionnaire de l'écurie qui la recrute. Peut-être que l’assertion n’aurait pas été dépourvue de sens. Mais Bernie (il faut l’appeler par son prénom, ça le rend plus sympathique) aurait dû aussi rajouter que, dans ce monde de « routiers », les volants ne s’obtenaient pas que par le seul talent… quand tous les concurrents sont aujourd’hui des hommes. Mais l’affaire se serait compliquée alors continuons notre route. En Combinaison…ignifugée. Oui, Susie Stoddart Wolffest une jolie personne de 29 ans mais elle a surtout pas mal bourlingué sur le bitume avant d’être officiellement engagée comme pilote de développement, le 11 Avril 2012. Dès 1996, à 14 ans, elle concourt en kart et obtient le 1er de ses 4 titres de « femme britannique de la saison ». Ses trajectoires restent alors circonscrites au Royaume-Uni. Mais quatre ans après, c’est la reconnaissance internationale : elle est alors  considérée comme la meilleure femme au monde dans le domaine du kart. Par la suite, elle obtient 4 podiums sur le circuit des Formules Renault puis, elle rejoint le DTM, le championnat de course de voitures de tourisme en Allemagne. Malheureusement, sans jamais décrocher une seule victoire. Désormais, la native d’Oban, -petite bourgade au nord-ouest de Glasgow-, portera l’uniforme dans les paddocks les week-ends de Grand Prix. Elle testera même la Williams lors des tests « aéro ». Précision et confiance. C’est Frank Williams, lui-même, (patron et directeur de l'équipe), qui déclare que « Susie est une pilote talentueuse, aboutie et hautement professionnelle qui a participé à l’un des championnat les plus âprement disputés au monde. Susie (…) nous aidera à l'élaboration de notre simulateur et d’autres défis techniques. Susie entreprendra également des essais sur l'aérodynamique de la FW34 et un test de suivi complet dans les prochains mois. Elle participera à bon nombre de courses avec nous. Je dois ajouter que, comme Susie est mariée à l’un des directeurs de Williams, Toto Wolff,  sa nomination a été attentivement examinée avant d’être approuvée par le Conseil, Toto se retirant du processus. ». Pour la 2ème femme sur les circuits cette saison, les choses sont claires, la ligne est droite. N’en déplaise à Bernie et ses amis « routiers ». - S.L * La véritable déclaration de Bernie Ecclestone est la suivante : “If Susie is as quick in a car as she looks good out of a car then she will be a massive asset to any team and on top of that she is very intelligent. I am really looking forward to having her in Formula One.”
  • Plus Que Du Sport est au plus près de l'actualité. Depuis le début de cette campagne présidentielle 2012, si la crise économique, l’Europe, l’organisation du travail, l’immigration occupent le devant de la scène. Le sport lui est malheureusement peu présent voire totalement absent des débats. Pourtant, son modèle citoyen, son  marché, et ses valeurs éducatives présentent un véritable projet d'avenir. Dans ce 1er volet, nous partons à la rencontre de l'ex judoka Marie-Claire Restoux qui a intégré le Cabinet du Président Chirac en 2002.  A quelques jours du 1er scrutin, l'interview de la championne olympique désormais impliquée en politique apporte un autre éclairage : sport, société et engagements sont au cœur de ce portrait.- S.L Si vous avez manqué le lien ci-dessus, pour écouter cliquez ICI NB : les 1eres amours ne sont jamais loin... Maris-Claire Restoux s'est engagée le 23 mars dernier aux côtés de Stéphane Traineau afin de préparer l'avenir du judo français. Le champion du monde 1991 (individuel,  cat.-100 kg)  est candidat pour le poste de président de la Fédération française de judo. Les élections auront lieu en fin d'année 2012.
  • Dans un peu plus de 100 jours, Londres lancera ses olympiades pour la 3èmefois après 1908 et 1948. La fête battra son plein dans la capitale anglaise alors que le plus important évènement planétaire aurait pu se tenir en France. A Paris. Une ville lumière qui ne brille plus pour son « amour des jeux ». Enquête.    C’était il y a il y a 4 ans presque jour pour jour…. Ce 7 avril 2008 à Paris, Stéphane Diagana quitte la Tour Eiffel avec la flamme olympique. Il est le 1er relayeur d’un relais controversé. « Pour un monde meilleur » dit le badge sur sa poitrine. Personne n’y croit. L’ancien champion du monde du 400 m haies et du 4X400m est tendu. Son pas est lourd. Celui des gardes du corps qui l’entourent aussi. Pas autant que le cœur des défenseurs des droits de l’homme qui assistent à ce spectacle. Le sport et les sportifs sont otages d’une décision éminemment politique : en 2001, le Comité International Olympique a décidé d’attribuer les jeux olympiques à la Chine, arguant qu’un tel évènement aiderait l’ « empire du milieu » à s’ouvrir au monde. Ce 7 avril, le fiasco est total : des échauffourées ont lieu pont de Bir-Hakeim, les athlètes porteurs du sésame olympique sont hués à l’image de la tenniswoman Marie Pierce avenue de Versailles, le feu sacré est conspué jusque sur les Champs Elysées. Partout, sur le parcours parisien, les manifestants se font entendre, obligeant les autorités à éteindre la flamme. Elle sera cachée dans un bus. Les derniers relais seront annulés. Paris 2012. Après ces jeux chinois qualifiés « d’exceptionnels » par Jacques Rogge, Président du CIO, le monde sportif a rendez-vous sur la tamise cet été. «Le Jeux de Londres ne posent aucun problème » commente Olivier Basile, directeur de Reporters sans Frontière. « Sotchi et la Russie, c’est autre chose. Il reste une question ouverte au sein du CIO : est-il compatible avec les valeurs olympiques de donner les Jeux à des pays qui ne respectent pas les libertés fondamentales ? ». Cependant après l’immense émoi provoqué par Pékin 2008, l’opinion paraît aujourd’hui amnésique, engourdie. Comme si il fallait continuer sans se poser de questions. Londres 2012 arrive alors ‘’circulez, y’a rien à voir’’. Quid des 40 milliards de dollars dilapidés par la Chine pour les olympiades les plus chères de tous les temps ? Quid de la propagande politique autour d’un évènement qui selon les principes fondamentaux édictés par la charte olympique se doit d’être « au service du développement harmonieux de l’humanité en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine »? Quid de la liberté de presse bafouée ? Quid de la censure ? De la torture ? «Les ONG ont joué leur rôle », répond Olivier Basile. «Vous savez, en ce qui nous concerne, dès 2001, nous dénoncions cette attribution en raison des problèmes inhérents à la politique chinoise. Contrairement à l’interprétation faite, nous n’avions d’ailleurs pas appelé à boycotter ces jeux mais la cérémonie d’ouverture et les officiels. Les athlètes n’y sont pour rien. Ils ne peuvent pas faire une croix sur 4 ans d’efforts ». La leçon d’anglais. Quoi qu’il en soit, la démonstration précédente a laissé des traces. Pour cette édition, la flamme olympique débarquera le 18 mai 2012 en Cornouailles (Angleterre), en provenance directe de Grèce : au programme, un périple de 70 jours et de 12.875 km avant d’atteindre Londres le 27 juillet. Mais, il n’y aura pas de relais international de la torche pour les JO 2012. Dublin, en Irlande, n’est pas exclue, selon les médias outre-manche mais comme l’a déclaré Sebastian Coe, le président du comité d’organisation « La flamme olympique brillera dans chaque nation et chaque région du Royaume-Uni. Ce sera la meilleure vitrine de ce que nous sommes, et du pays où nous vivons ». Aujourd’hui, dans les rue de Paris, rien ne signale l’approche des olympiades britanniques. Du côté de l’Hôtel de ville et de son locataire, aucun évènement n’est prévu pour l’instant. Il faut dire que le choix de la blanche Albion est peut-être resté coincé dans la gorge de nos édiles. Jusqu’au jour de la désignation de la ville hôte, le 6 juillet 2005, Paname se rêvait capitale olympique et par prolongement, capitale du sport et des sportifs. Un mois avant, pour stimuler la candidature, les Champs-Élysées furent transformés en un immense stade où l'on pouvait pratiquer tous les sports olympiques sous le regard des champions. Il fallait « fêter l’amour des jeux ». Mais voilà aujourd’hui nos rues sont bien calmes : les intrigants anglais de tous poils ont pris le dessus sur la technicité du dossier parisien. Et Londres a raflé la mise. Les couloirs des hôtels l’ont emporté sur les couloirs en tartan. Alors pour beaucoup de parisiens les JOs ce sera à la télé. Mais on n’y pense pas encore. Il y a plus important. Hasard du calendrier. D’abord, les présidentielles. Ensuite l’Euro de Foot. Dans les rues de Paris, c’est ce qui se dit. Philippe a 55 ans et joue au tennis : « les gens autour de moi parle un peu des jeux mais ce n’est pas encore d’actualité. Et puis il y a trop de problèmes dans le monde, ce qui fait que ça passe après ». Oui, vraisemblablement, l’engouement autour des jeux n’est pas encore là. Pour Hans, la question ne se pose pas « je prends mes vacances à ce moment là, alors... ». Un peu plus loin, Jérôme 39 ans aime bien le sport. «  Quand j’ai le temps je regarde, mais bon, personne n’est concerné aujourd’hui. Je suppose que c’est parce que c’est à Londres… ». Au fil des questions posées, on repense à la formule du Président Chirac car pour l’instant…ces jeux font « flop » ! En tous cas côté cérémonies. Le 18 avril, le Comité National Olympique du Sport Français (CNOSF) réunira bien les athlètes tricolores. Nous serons à J-100 de la cérémonie d’ouverture. Les tenues de nos représentants seront alors présentées. En bref : pas de quoi vous faire saliver, même si, en juillet, le Musée du Sport, - situé dans le 13ème arrondissement-, lancera une thématique autour des jeux et de leur histoire. Toutefois, d’ici là, contrairement à ce que peuvent bien dire les dépliants publicitaires de la compagnie Eurostar, partenaire de London 2012, « la folie ne s’empare pas de Paris ». Alors en attendant fin juillet, comme il ne se passe rien, vous pouvez toujours vous repassez les images stupéfiantes du coup de tonnerre frappé par « l’homme Foudre » en 2008 : Mr Usain « 100 000 » Bolt raflait les médailles d’or sur 100, 200 et 4x100m, records du monde à la clé. C’était il y a 4 ans. Ce sera peut-être demain encore. Mais pour l’instant, la flamme est encore éteinte. – S.L
  • Pour cette 23ème journée de Top 14, les projecteurs seront certainement braqués sur le derby basque Bayonne-Biarritz. Un match qui peut sonner comme une mise à mort pour le perdant. Mais, sur un autre terrain, un homme fera son retour à la vie. Zoom sur Montpellier et son entraîneur Eric Béchu.  Quand on est vice-champion de France et que l’on accueille le dernier à 4 journées de la fin du championnat, quel est le risque ? Une grosse dose d’émotion. Ne riez pas. Évidemment, sans dénigrer la valeur d’un groupe qui n’a glané que 5 petits succès cette année, ce ne sera pas à cause de Lyon. Même si il est vrai que, mathématiquement, les joueurs du LOU ne sont pas encore condamnés à fouler les pelouses de Pro D2. Même si on peut compter sur les soldats de Raphaël Saint-André pour livrer le combat attendu. Et même si, à n’en pas douter, leur artilleur Damien Loursac (82 points) tentera bien de faire parler la poudre dans le stade Du Manoir pour ravir quelques points au MHR. Mais, compte tenu des forces en présence et du parcours des deux protagonistes, il n’y aura que peu de place pour l’imprévu (à l’aller Montpellier s’était imposée à Lyon 10-30). Et de toute façon, l’enjeu sera tout autre. Puisque l’on vous parle d’émotion. Cette rencontre aura en effet une saveur bien particulière. Avec le printemps, il y aura d’abord un avant-goût de phases finales. Car  avec 4 points d’avance sur le premier non-qualifié, une victoire permettrait à Montpellier de se projeter un peu plus vers la fin mai. Une victoire bonifiée serait même du meilleur tonneau puisque le calendrier à venir voit Clermont, Toulouse (les deux à l’extérieur) et Biarritz se profiler. Alors l’actuel 4ème du championnat sait ce qu’il a à faire s’il veut au mieux jouer son barrage à domicile, et au pire se qualifier pour des play-offs qui l’an passé l’avaient consacré aux yeux du grand public. Une saveur qui avec les beaux jours rappellera la formidable épopée précédente. Ah, cette formidable épopée héraultaise de 2011. Tout le monde s’en souvient. On le croyait parti de nulle part, et le petit poucet arrivait jusqu’en finale pour affronter l’ogre Toulousain. Il s’en fût de peu, de 5 points exactement, pour que la belle aventure du 7ème budget de top 14 ne prenne la tournure du conte de fée. Devenir champion de France ! Qui plus est en jouant ! Las. Les montpelliérain repartirent avec le trophée en chocolat d’équipe « coup de cœur ». Les docteurs en action. Mais tout cela n’aurait été possible sans une bande de jeunes loups aussi attachants qu’agaçants, pétris de talents au point de faire tomber successivement, le CO à castres et les stars du Racing-Métro en demi-finale à Marseille. D’un petit point à chaque fois. Le 6ème plus fort que les numéros 2 et 3 de la saison régulière. Montpellier rendait ses faux rebonds au ballon de rugby, ses lettres de noblesses au suspense. On aurait dit que rien ne pouvait arrêter les Trinh-Duc, Ouedraogo, Tomas, Bustos-Moyano et autres « Mammouth » Gorgodze.  Mais où allaient-ils chercher ces ressources pour bousculer l’ordre établi ? D’où tiraient-ils cette foi ? Du trio d’entraîneur Didier Bès-Fabien Galthié- Eric Béchu honorés du titre de meilleur techniciens de la saison écoulée. Assurément. L’ « historique », le « doué » et l’ « ancien » trouvèrent le bon amalgame pour donner corps au potentiel de cette équipe. Une équipe qui était 10ème l’année précédent l’arrivée à son chevet de cette triplette de docteurs es-rugby. Une équipe qui luttait contre la descente comme on lutte contre un mal endémique et qui désormais regarde vers le haut. Comme si cela avait toujours été le cas. Une équipe d’individu devenu un groupe compact. Et mentalement fort. Unis comme un seul homme. Touché mais debout. Et puis Montpellier s’est mise à boiter bas. Toute la première partie de saison sous la ligne de flottaison incarnée par la 7ème place. Et alors que le redressement prenait l’allure d’une victoire à Biarritz, le 4 décembre, la troupe héraultaise est touchée dans sa chair. Eric Béchu, surtout. Un simple communiqué laisse entendre la gravité de la situation personnelle du Saint-gironnais qui suspend ses activités : « "La continuité de l'entraînement de l'équipe sera assurée par Fabien Galthié et Didier Bès, en attendant le retour d'Eric Béchu. Le Montpellier Hérault Rugby ainsi qu'Eric Béchu ne souhaitent pas communiquer davantage aujourd'hui et le feront à toutes fins utiles le moment venu". S’en suivent, 4 mois d’absence physique. 4 mois entrecoupés de bribes d’informations. Le 11 janvier, 2 jours après ses 52 ans : « La délicate intervention pratiquée sur Eric Béchu s'est déroulée avec succès. Eric doit maintenant observer une période de convalescence et prie le Montpellier Hérault Rugby de remercier les très nombreuses personnes qui lui ont témoigné de leur soutien». La seule certitude est alors que l’entraîneur se bat contre une maladie grave. Avec panache. Comme sait si bien jouer son équipe quand elle est dans la plénitude de ses moyens. « Je suis toujours resté au contact du club, du staff, et des joueurs au travers du téléphone et de l’ordinateur. J’ai participé aux préparations et aux débriefing » dit l’ancien coach emblématique d’Albi (1999 – 2010). « Ca m’a permis de ne jamais lâcher ». Le rugby comme un fil avec la vie. Le rugby, ce lien entre les hommes. Quand on connaît l’amour que Galthié porte à celui qui fût son éducateur pendant ses jeunes années à Colomiers, on imagine facilement que cette situation n’a dû être simple pour personne. D’ailleurs, de loin, cette histoire laisse filtrer un beau parfum de pudeur, d’intelligence, d’émotions contenues et d’amitiés. Pourtant, malgré la convalescence de Béchu, Montpellier se remet à marcher. Comme si l’épreuve traversée par l’un des leurs permettait de se retrouver. Pour mieux rattraper le temps perdu en début de saison. Se rassembler. Retrouver cette force. Repenser à ces moments de vie heureux. Désormais Montpellier n’aspire qu’à voler. Demain comme hier. Car Avril est arrivée, le MHR est 4ème, et Eric Béchu de retour pour ce match face au LOU. Affaibli mais plein d’humour. De cet humour qui vous fout des frissons et vous embue les yeux en même temps qu’il vous arrache un éclat : «j’ai fait un petit régime amincissant qui a bien marché, mais ça fatigue un petit peu quand le régime est fort ». Si vous vous demandiez encore d’où vient ce sens de la dérision et de la liberté qu’incarne ce groupe de copains effrontés, ne cherchez plus. Et bien que l’allure bonhomme de l’ancien 3ème ligne centre ait disparu avec les 40 kilos perdus, le personnage, lui, est toujours présent. « Tout ça a été très lourd, très difficile. Eh puis, il fallait prendre une décision pour revenir à un moment. Il aurait fallu que je prenne un peu plus de temps. J’ai eu l’accord médical pour ce qu’on appelle administrativement un mi-temps thérapeutique. Dans mon cas, c’est difficilement quantifiable. Je n’ai pas le temps d’attendre. Même s’il aurait fallu attendre un peu pour être un peu plus raisonnable, je n’ai pas le temps. Avec Fabien, on a décidé qu’il fallait aller vite. » . Des propos à deux lectures. Des propos qui donnent à tous l’envie de se dépasser. Alors quand on vous parlait d’une bonne dose d’émotions... On parierait désormais que vous allez jeter un œil curieux à cette rencontre. Montpellier est à nouveau « une et indivisible ». Montpellier est à nouveau prête à revivre ses belles heures. Comme un seul homme.  Et dès samedi face au LOU . – S.L   Montpellier Hérault Rugby : Depuis 2010 et la mise en place du trio Bès-Galthié-Béchu, c’est 29 victoires 2 nuls et 20 défaites en championnat de France (poules et play-offs confondus). Soit 56,8 % de victoires, contre 39,2  % de défaites L’actuel meilleur marqueur d’essai du club est le fidjien Timoci Nagusa. Avec 9 essais, il pointe à la 2ème place au classement des meilleurs marqueurs d'essai du Top 14, derrière Yves Donguy (Toulouse) Le meilleur réalisateur du MHR est Martin Bustos Moyanno avec 192 points.  
  • Londres 2012 arrive... avec ses imprévus comme à chaque olympiade Flashback. Nous sommes aux Jeux olympiques de Pékin. Le 17 aout 2008. Le concours d’Haltérophilie Homme dans la catégorie des  – de 94 kilos arrive bientôt à son terme.  Un homme s’avance. Il est polonais, a 27 ans et mesure environ 1m85. Il ne porte aucun signe distinctif. Sauf qu’il s’est rasé la tête entre les épreuves de sélection et ce jour de finale olympique. Pas par souci esthétique. Non, car l’athlète arborait depuis de nombreuses années des cheveux châtains et mi-long. Non, le jeune homme s’est rasé la tête en guise de soutien au peuple tibétain. Un peuple opprimé par les organisateurs chinois et dont le mouvement olympique ne veut pas entendre parler. Les jeux sont au-dessus de la politique, paraît-il. Pas des audiences. Le concours d’haltérophilie est l’évènement le plus regardé par les téléspectateurs polonais lors de ces jeux. Ce jour là, le jeune Szymon en profite. Et réalise 2 performances : il décroche la médaille d’argent… en soulevant beaucoup plus que 403 kg car il soulève également le voile noir et amnésique dont le monde s’est couvert pour ces joutes sportives. Seul face au monde. Cet homme s’appelle Szymon Kolecki. Il n’est pas un saint. En 2004, Il a été disqualifié de la compétition olympique après un test d'urine qui s’est révélé positif à un stéroïde interdit. Non, Szymon Kolecki n’est pas un sain mais juste un homme qui pratique l’haltérophilie à haut niveau : il a été 6 fois vice-champion d’Europe, 2 fois vice-champion du monde et déjà médaille d’argent en 2000 à Sydney. Sans compter ses records. Mais il connaît le goût du bâillon et l’odeur de l’oppression. Car ce geste, le jeune polonais le fait peut-être parce qu’il est né dans un pays qui était encore profondément communiste à sa naissance. Un pays dans lequel il a, depuis, monté ses propres salles de gym et de musculation. Pour vivre de sa passion, entreprendre, s’émanciper. Géant de l'atlas. Aujourd’hui, Szymon vient d’entamer une idylle avec l’artiste britannique Adele. Elle qui chante « someone like you » et dont les paroles content à peu près « j’aurais aimé que tu vois mon visage et qu'il te rappelle que pour moi ce n’est pas encore fini ». En soulevant cette barre, les cheveux rasés, ce 17 août 2008, c’est un peu comme si le sportif nous donnait à écouter ces mêmes mots, qui auraient pu être prononcé par le peuple tibétain. Szymon Kolecki est aujourd’hui à l’écart du circuit mondial. Pas de nos mémoires. – S.L

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